La députée usfpéiste Hanane Rihab a adressé, vendredi 17 avril 2020, à la Chambre des représentants, une question orale au ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous, qui porte sur les mesures à prendre pour sauver les entreprises de presse d’un effondrement économique et financier.

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Qu’est-ce qui vous a poussée, au nom du groupe parlementaire USFP, à adresser une question orale au ministre de la Culture sur l’intention de son département de venir au secours de la presse marocaine qui subit de plein fouet les conséquences du Covid-19?
Le secteur de la presse connaît d’énormes difficultés financières et structurelles depuis une longue date. Si ces problèmes sont remontés aujourd’hui à la surface, c’est suite aux répercussions économiques et sociales de la pandémie du Covid-19. La survie des entreprises de presse repose sur les recettes des ventes et de la publicité. Après la suspension de la publication des journaux et magazines en papier par l’ancien ministre de la Culture, la raréfaction des campagnes publicitaires et l’orientation d’une grande partie de celles-ci vers Google et Facebook, les entreprises de presse peinent vraiment à sortir la tête de l’eau. Certaines entreprises de presse sont allées jusqu’à compresser les salaires de leurs journalistes tandis que d’autres ont mis fin aux contrats de travail fraîchement signés. C’est une décision que je désapprouve totalement surtout venant de grands titres. Mais quelque part, même hâtive, cela renseigne sur leurs difficultés financières à ne pas ignorer. C’est la raison pour laquelle j’ai adressé une question orale à M. EL Ferdaous, récemment nommé par le Roi Mohammed VI, pour lui demander ce qu’il a l’intention de faire pour tendre la main à un secteur névralgique.

Que peut faire le ministre, d’après-vous?
Même tardivement, le gouvernement a bien compris aujourd’hui le rôle capital de la presse dans la lutte contre les fake news, la sensibilisation et l’encadrement de la population et la diffusion de l’information recoupée et vérifiée. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et participer à la mise à niveau économique, financière, juridique et sociale des entreprises de presse (notamment la presse écrite papier qui en a pâtit le plus, mais aussi digitale et les radios privées) à l’échelle nationale mais également à l’échelon régional, compte tenu du rôle important que joue la presse régionale dans la diffusion de l’information de proximité. Nous avons vu d’un bon oeil la décision de M. El Ferdaous de libérer les arriérés de la subvention de 5 entreprises de presse au titre de l’année 2019. Ce que nous souhaitons, comme première réaction urgente, c’est le déblocage de la subvention au titre de l’année 2020.

Dans quelle mesure l’entreprise de presse est-elle en danger?
Le Syndicat national de la presse marocaine s’est penché sur le sujet des répercussions du Covid-19 sur la presse marocaine et est arrivé à recenser 900 journalistes dont le salaire net a été diminué en cette période d’état d’urgence sanitaire. Ceci sans compter ceux fraîchement recrutés et qui ont été tout bonnement remerciés. Ce qui est condamnable, c’est la réaction de ces patrons qui, au bout de la première ou la deuxième semaine de l’état d’urgence sanitaire, ont réagi de la sorte et ont rapidement crié leur détresse en s’attaquant en premier lieu aux journalistes.

 

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