Par Mohamed CHAOUI | Edition du 20/06/2017 l’Economiste

L’administration souffre de dysfonctionnements, identifiés et dénoncés par Mohamed Ben Abdelkader. Le nouveau ministre en charge de la Réforme de l’administration et de la fonction publique, membre du bureau politique de l’USFP, ne passe pas par quatre chemins. A l’occasion des commissions parlementaires ou lors de la réunion du réseau des secrétaires généraux des ministères, il n’a pas hésité à pointer les maux qui rongent l’administration.

Et proposer un plan d’action pour remettre à niveau la fonction publique. Le chantier annoncé porte sur 39 mesures, 9 décrets, 8 études à lancer et 6 projets de loi à mettre dans le circuit législatif. Ce plan sera indirectement appuyé par le rappel à l’ordre du Souverain adressé au Parlement en octobre 2016. Un rappel à l’ordre qui devrait être décisif pour l’agenda de la réforme, notamment dans l’implémentation de la trame juridique.

Le programme consacre un gros pavé au développement des mécanismes de gouvernance, avec le renforcement de l’intégrité et de la transparence. La refonte de la déclaration obligatoire du patrimoine, avec fixation de la liste des fonctions et postes, est censée réduire le risque de corruption. Elle se fera à travers un système de déclaration électronique. Ce chantier devra démarrer en 2018. La même année sera lancé un programme de lutte contre les absences injustifiées des fonctionnaires.

Le ministre veut également accélérer l’adoption du projet de loi sur le droit d’accès à l’information, actuellement devant la Chambre des conseillers. L’on ose espérer  que ce projet sera nettoyé des zones à risque pour l’information des citoyens, comme s’en  inquiète beaucoup de monde.

D’autres chantiers visent l’amélioration de la relation des citoyens avec l’administration. Pour le ministre, les difficultés commencent par l’accueil en passant par la disponibilité des informations jusqu’à la lenteur dans le traitement des dossiers et des documents.

Cartographie des espaces d’accueil

L’accueil dans l’administration est une pièce maîtresse, qui rebute les citoyens comparativement aux avances enregistrée par le secteur privé. L’état des lieux de cette composante n’a pas été fait. «C’est un sujet qui me tient à cœur. Le discours royal devant le Parlement focalise sur le citoyen. Nous n’avons pas de cartographie des espaces d’accueil au niveau national. Il faut les répertorier», note Mohamed Ben Abdelkader. En attendant, son ministère est en train d’élaborer les termes de référence pour une étude de diagnostic de l’accueil dans la fonction publique. Ses recommandations seront contenues dans un décret ou une charte de bonne réception qui engage l’ensemble des services publics au Maroc. En attendant, une expérience pilote est lancée, en collaboration avec le Pnud et trois ministères. Le but est d’«introduire les bonnes pratiques d’une réception décente». L’une avec le ministère de l’Intérieur concerne un arrondissement de police à Yacoub Al Mansour à Rabat. Une autre avec le département du Transport sur un centre de visite technique des voitures à Kénitra. La dernière porte sur un hôpital à Al Jadida. «Je souhaite également avoir une idée claire sur la diversification des espaces d’accueil existants et sensibiliser le gouvernement pour aller vers un modèle d’accueil unifié, au rez-de-chaussée, ouvert, respectueux de la dignité et préservant l’intimité des citoyens», indique le ministre.

Des compétences insuffisantes

La faiblesse de la qualité des services rendus aux citoyens est l’un des points noirs de notre administration, connue par ses sureffectifs pléthoriques et une masse salariale qui grossit d’année en année. Plusieurs ministres rappellent l’insuffisance des compétences et une absence flagrante du sens de la responsabilité chez de nombreux fonctionnaires. Ainsi, le nombre d’employés civils dans la fonction publique a atteint 527.724 personnes dont 67,45% sont des cadres, échelle 10 et plus. 5,99% sont affectés aux départements centraux tandis que les 94,01% relèvent des services extérieurs. Les femmes représentent 39,5% de l’effectif total, à l’exception de la Direction générale de la Sécurité nationale.

http://www.leconomiste.com/article/1013902-reforme-de-l-administration-va-t-y-arriver

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