L’engagement de l’USFP en matière de défense des droits sociaux est enraciné dans sa culture et son référentiel social-démocrate

 ° Retour des sociétés humaines aux valeurs et principes de la social-démocratie que l’USFP a toujours défendus
° La crise du Covid-19 doit constituer un véritable point de départ pour des réformes structurelles des finances publiques et de la fiscalité
° La loi de Finances doit comporter une règle juridique interdisant à toute personne de bénéficier de plus d’une pension de retraite en provenance des finances publiques
° Interdire le cumul des salaires et des rémunérations dans les collectivités territoriales et professionnelles élues, les institutions constitutionnelles et administratives afin de contribuer à la moralisation de la vie publique et à la lutte contre les pratiques négatives qui contreviennent aux principes de bonne gouvernance, de bonne gestion et de rationalisation des dépenses publiques

Le Bureau politique de l’USFP a tenu les 27 et 28 mai 2020 une réunion de toute  importance au vu du contexte  international, national ou de celui se rapportant particulièrement au parti. Réunion qui s’est également distinguée par son ordre du jour, par son message et par  la qualité, le niveau des débats et les conclusions et décisions auxquelles ont abouti les  différents débats.
Le Bureau politique a suivi  l’exposé présenté par le Premier secrétaire, Driss Lachguar, et dans lequel  il a commencé par rappeler l’impact de l’actuelle crise mondiale qui a démontré que les  risques et dangers que l’humanité s’apprêtait à affronter et pour lesquels  elle s’équipait pour se  protéger  ne sont pas les vrais risques et dangers ou, du moins, ils ne sont  pas du genre à représenter  une menace d’éradication  pour l’humanité. Celle-ci a besoin, de ce fait, d’un nouveau pacte  international qui doit aller au-delà de la défense des droits politiques, socioéconomiques ou culturels pour englober les droits de la planète et des générations montantes. Cette crise économique sera la plus grande qu’ait connue le monde durant les cent dernières années. Et cette introversion nécessaire en période de confinement sanitaire  ne peut être permanente en raison de l’interconnexion  qui caractérise aujourd’hui l’économie des pays, sachant que nous ne sommes pas tenus de choisir entre le libéralisme sauvage, d’un côté, et les politiques protectionnistes  (chauvinistes), de l’autre.
S’agissant de la situation  au Maroc,  le Premier secrétaire a affirmé que notre pays a fait preuve de développement à travers les mesures prises, ajoutant que l’Etat marocain a assumé, sous la conduite de S.M le Roi, plus que jamais sa dimension sociale. Les initiatives prises par le Souverain dans le cadre des prérogatives que lui confère la Constitution en tant qu’Amir Al-Mouminine, chef  d’Etat,chef suprême et chef d’état-major général des Forces Armées Royales, se sont avérées nécessaires pour limiter la propagation du virus. Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ont veillé, pour leur part, à assumer leurs responsabilités et à tenir leurs engagements.
L’administration marocaine, dans toutes ses composantes, entre cadres et fonctionnaires, a démontré sa grande capacité d’adaptation et fait preuve d’abnégation et de dévouement dans l’accomplissement  de ses tâches et missions. Cela aura eu pour effet de convaincre de la grande importance du secteur public et de son rôle, ce qui ne peut s’appliquer au secteur privé. Il est cependant sûr que la période à venir nécessite une continuité dans l’engagement à s’en tenir, d’une part, aux mesures préventives et aux dispositions  institutionnelles visant à limiter la propagation du virus et, d’autre part, à la préservation  de cet esprit de solidarité qui a prévalu entre les différentes catégories sociales.
Le Premier secrétaire a également rappelé que la défense des droits sociaux  des citoyens ne date pas de cette crise. C’est plutôt là un principe ancré dans notre culture et dans notre référentiel social- démocratique.
Ce que nous avons pleinement démontré dans la gestion de la chose  publique et qui a, d’ailleurs, toujours  fait partie de nos programmes  électoraux et nous en avons fait  un pilier de notre vision du nouveau modèle de développement. Cette pandémie  serait un stimulant qui nous place face à nos responsabilités pour développer le secteur de la santé et tourner cette page qui ignore les anomalies de la carte sanitaire, le déficit en ressources humaines, la carence  des moyens matériels et l’absence d’une couverture sociale globale. Une réalité qui n’est pas sans poser le problème de l’aide sociale directe, système du réseau de la protection sociale devant bénéficier  aux couches nécessiteuses ou vulnérables.
Le confinement, a poursuivi le Premier secrétaire, a mis le système éducatif face à de nouveaux défis qui viennent s’ajouter à bien d’autres missions, comme l’enseignement à distance ou la recherche scientifique en rapport avec la pandémie et ses conséquences. C’est ce qui a mis  en exergue, d’une part, la grande importance du système éducatif public et les limites des choix néo-libéraux, d’autre part.
Mises à part les voix dissonantes de quelques propriétaires d’établissements scolaires privés ainsi que l’inégalité  des chances concernant l‘accès à l’Internet et aux  nouvelles technologies, il faut dire que le corps enseignant  a été à la hauteur. Il  convient de rappeler à ce propos notre conception, à l’USFP, du système éducatif que nous considérons  comme  étant le principal moyen d’édification de la nation.
Pour cela, nous considérons la gratuité de l’enseignement comme étant un droit du peuple marocain, un engagement et un contrat de l’Etat avec la société.  Nous insistons sur la nécessité d’avoir une justice numérique et linguistique en faveur de toutes les couches  sociales du peuple marocain.
La suppression des disparités sociales passe par l’égalité des chances dans l’éducation pour permettre à tous d’obtenir les mêmes outils de connaissance de la même manière et par les mêmes moyens, tout en adoptant des programmes et des cursus en vue d’acquérir  les outils de la pensée rationnelle et critique, et permettre à la nouvelle génération de disposer des moyens de s’impliquer dans la révolution scientifique d’aujourd’hui et de demain.
Comme nous sommes face à une crise économique unique en son genre, une crise touchant aussi bien l’offre que la demande, s’en sortir exige de notre pays  de ne pas adopter une politique de relance économique traditionnelle qui se limite à injecter des fonds dans le système financier et à distribuer de l’aide aux entreprises affectées. Nous devons plutôt annoncer des ruptures  définitives en ce qui concerne la gestion des finances publiques.
Parmi les mesures présentées par le Premier secrétaire,  à propos  des familles figure l’accélération de la mise en place du Registre national et de l’Agence nationale des registres afin de poursuivre l’opération d’aide sociale de manière directe au profit des catégories défavorisées  qui vivent dans des situations de précarité.
Quant aux entreprises, il y a possibilité de racheter  les dettes de certaines d’entre elles, voire de participer à leurs capitaux en vue d’alléger le poids des crédits sur leurs budgets et de leur permettre de continuer à investir et à embaucher etleur nationalisation intégrale ou partielle en vue de les protéger de la faillite.
Pour ce qui est du budget de l’Etat et de la gestion des réserves en devises, il convient de prendre des mesures pour limiter les importations des produits de luxe et de réviser les conventions de libre-échange qui affectent les opérateurs économiques marocains vu la situation de la balance des paiements et l’aggravation de son déficit en raison de la régression de la valeur des exportations par rapport  aux  importations et du recul prévu quant aux revenus drainés par le tourisme, les transferts des Marocains du monde, ainsi que la régression des investissements étrangers. Ce qui augure d’un choc qui ne peut être atténué même pas par une baisse de la facture énergétique.
Partant de là, le Premier secrétaire a indiqué que l’adoption d’une politique budgétaire juste et équilibrée est une nécessité vitale dans le Maroc post-corona afin que l’on soit prêt à faire face aux prochaines crises, efficacement et avec le moindre coût sur les finances publiques et pour que notre politique économique puisse avoir l’effet escompté. La crise a montré les limites du phénomène du « bricolage » et a apporté une réponse à tous ceux qui s’interrogeaient sur l’intérêt de s’acquitter  des impôts ou de l’enregistrement des travailleurs dans les caisses de prévoyance sociale.
La petite et moyenne entreprise doit être au centre des politiques monétaires et des stratégies sectorielles. Pour la développer, la protéger et augmenter sa capacité concurrentielle de sorte à ce qu’elle puisse garantir des postes d’emploi, satisfaire les demandes du marché intérieur et  s’orienter, par la suite, vers l’export.
L’encouragement du capital national producteur, embaucheur et créateur, exige de couper court totalement avec l’économie de rente, de spéculation, de monopole et d’autres formes de gain rapide  engendrant l’enrichissement d’une minorité mais ne créant aucune valeur ajoutée pour la nation et le citoyen.
La société moderne et solidaire à laquelle nous aspirons n’est pas seulement solidaire ici et maintenant, mais elle l’est une génération après l’autre.
Le Premier secrétaire a, par ailleurs, affirmé que l’économie verte constitue l’un des piliers essentiels sur lesquels on pourrait baser notre modèle de développement. De là, on a besoin d’une vision globale de toute la politique nationale à même de permettre un développement pérenne qui protègerait le capital naturel et garantirait une vie digne aux citoyens où qu’ils soient sur le territoire national, particulièrement les habitants des zones isolées, les montagnes, les oasis et les  nomades.
Nous ne demandons pas la mise en œuvre des plans clé en main  des organisations internationales, mais nous espérons que la créativité marocaine fera montre, à nouveau, de ses talents et que le capital national – stimulé par l’Etat – fera progresser certaines expériences embryonnaires à un niveau aussi important qu’efficace, à même d’améliorer le mode de vie, de créer les opportunités d’emploi et de réduire la pauvreté et l’exode rural.
Nous  proposons à ce que l’entame d’une économie verte se fasse à travers le secteur agricole et ce, en encourageant les cultures organiques, en soutenant les petits agriculteurs, en leur attribuant des terres et en leur fournissant le financement et l’accompagnement technique.
En se basant sur ce qui a été avancé, le Premier secrétaire a estimé qu’il urge de soumettre au Parlement  le projet de loi de Finances rectificative 2020 et de commencer à préparer les scenarii du projet de loi de Finances 2021. Nous sommes dans une course permanente avec le temps pour gérer cette crise et ses répercussions, du fait que toute injection de fonds ne doit pas être considérée comme un chèque en blanc de l’Etat aux employeurs. C’est tout le contraire. Le gouvernement est appelé à intensifier les moyens de contrôle et de suivi et à jouer son rôle en soumettant au Parlement des rapports périodiques sur la gestion de la pandémie et ses répercussions, et sur l’usage fait de chaque dirham dépensé par le budget général de l’Etat ou par le Fonds Covid-19.
Par la suite, le Premier secrétaire a traité de la situation des femmes dans le contexte de cette pandémie et de la crise qu’elle a engendrée. Il a confirmé, à ce propos, que la mise en place d’une société moderne, rationnelle et responsable englobant toutes les potentialités est une question vitale pour notre pays.
Un état des lieux  initial des conséquences de la pandémie à travers le monde a montré (ce qui était prévu) que les femmes et les filles souffraient beaucoup plus des inconvénients du confinement. Et ce,  que ce soit sur le plan économique (elles sont davantage représentées dans le secteur informel), ou sur le plan social (elles subissent plus de pression en veillant sur l’équilibre familial, sur le suivi de la scolarité des enfants et sur les besoins du foyer), soit sur le plan sanitaire (détérioration des  services de santé génésique).
Il a été remarqué une forte augmentation de la violence domestique en général et particulièrement de la brutalité contre les femmes et les enfants. Le Premier secrétaire a demandé à garantir la vie et la santé des femmes marocaines et à mobiliser les moyens de la police, ceux du Parquet général et ceux des associations de protection des femmes afin d’éviter les tragédies.
Dans les conditions de confinement, les femmes ne peuvent pas quitter le domicile ni chercher refuge auprès de qui que ce soit. Raison pour laquelle les centres d’écoute doivent être renforcés, de même qu’il faut assurer des lieux d’hébergement des femmes violentées en dehors du domicile conjugal (hôtels vacants, par exemple). Une fois sortis de cette situation de confinement, il urge de se pencher sur la révision des dispositions et des lois qui touchent aux femmes, et ce en harmonie avec la Constitution, notamment l’article 19.
En ce qui concerne les réseaux de protection sociale, le gouvernement est appelé à ce que les femmes bénéficient de l’aide à l’instar des hommes afin qu’elles puissent préserver leur dignité et l’équilibre de leur famille.
Au sujet du volet institutionnel, le Premier secrétaire a appelé à la bonne opérationnalisation de l’autonomie du pouvoir judiciaire au service du citoyen, du droit et du développement, à accélérer la digitalisation de l’administration des tribunaux et à arrêter de précipiter le traitement des dossiers soumis à la justice comme on le  constate actuellement dans certains tribunaux, ce qui porte atteinte au droit du citoyen pour un procès équitable.
Nous appelons également à activer les décisions et les dispositions relatives à la numérisation de l’administration publique dans l’objectif de généraliser et d’améliorer les services primordiaux en faveur du citoyen et de l’entreprise. L’effort de numérisation ne doit pas omettre de prendre en compte les personnes incapables de remplir leurs demandes administratives en ligne et qui recourront à la voie traditionnelle. L’effort de la digitalisation ne doit pas se transformer en un facteur d’élimination.
En dernier lieu, le Premier secrétaire a insisté sur la nécessité de se montrer vigilants, au sein du parti, de veiller à être au fait des changements en cours, d’investir la dynamique partisane reflétée par notre initiative d’ouverture, de réconciliation et de climat positif créée à travers la consolidation du dialogue interne et le ralliement des cadres et des compétences de la gauche.  Notre parti a pu mettre en œuvre les résolutions organisationnelles adoptées, que ce soit au niveau des organes régionaux, provinciaux et locaux  ou celui des organisations et des secteurs parallèles.
Pour cela, l’ensemble des organes du parti, sur les plans régional, provincial et local, en plus de tous les secteurs professionnels, sont tenus de s’adapter dans leur action aux circonstances actuelles et de communiquer à distance afin de garantir la poursuite de la mobilisation des militantes et militants.
Dans leur intervention, les membres du Bureau politique se sont félicités de l’ambiance positive de la réunion, évoquant, par là même, la période difficile que traverse le Maroc et l’humanité tout entière et la responsabilité historique qui nous incombe en vue de servir notre pays.
Partant de l’évaluation de la situation actuelle, les membres du Bureau politique ont unanimement souligné que la pandémie a changé les priorités du monde et a permis d’établir une ligne de démarcation entre les forces intellectuelles et politiques qui mettent l’homme au centre de leurs préoccupations et celles qui l’écrasent  sous le joug  du capitalisme sauvage. Ils ont également souligné le retour des sociétés humaines aux valeurs et principes de la social-démocratie que notre parti a toujours défendus, ainsi que la carence terrible de toutes les tendances aliénantes qui déprécient l’homme, qu’elles soient populistes, mercantilistes ou religieuses entravant la créativité humaine sur les plans de la science, des valeurs et de la culture.
Les intervenants ont convenu à l’unanimité que l’effondrement économique et la récession générale du cycle de production planent comme un couperet sur notre réalité collective quotidienne, pèsent sur tous les aspects de la vie nationale et occupent toutes les institutions, quelle que soit leur nature et le degré de leur implication dans les affaires publiques. Ils ont touché les familles et les individus, ainsi que les collectivités territoriales et les secteurs des services, toutes activités confondues.
Les intervenants ont souligné que si notre pays a pu, en peu de temps et par une approche proactive exemplaire, fédérer ses énergies et ses forces vives  pour faire face à la pandémie, cela est dû à des facteurs principaux dont notamment :
• La force historique, religieuse, institutionnelle, constitutionnelle, matérielle et spirituelle de l’institution monarchique ; le pouvoir charismatique de S.M le Roi, Commandeur des croyants, chef d’état-major général des FAR, représentant de la nation et garant du bon fonctionnement des institutions ; et sa capacité à transformer les aspirations populaires en une force de mobilisation cohérente et harmonieuse qui a constitué un e base solide pour faire face à la pandémie.
• Le soutien populaire comme une continuation des constantes marocaines basées sur l’unité et la cohésion aux moments historiques décisifs, avec tout ce qu’exige cette situation de renouvellement de l’esprit de symbiose entre le sommet et la base dont les tentatives objectives ou artificielles qui ont visé le pays n’ont pu éroder la force et la quintessence qui constituent une soupape de sécurité historique qui se renouvelle dans les moments d’adversité.
• Et parce que l’unité n’est pas seulement un slogan politique, une humeur électorale, une mesure d’urgence ou un arrangement institutionnel, mais une constante structurelle dans l’entité marocaine qui s’exprime dans chaque révolution renouvelée du Roi et du peuple pour affronter toutes les circonstances difficiles telle que la crise sanitaire actuelle qui a secoué le monde entier, et dont personne ne peut mesurer jusqu’à maintenant les effets et les répercussions…
• Les valeurs de don de soi et  d’altruisme et la glorification des valeurs du volontariat et du regroupement avec la noblesse collective manifestée par les forces laborieuses et les «soldats» de l’action sur le terrain tels que le personnel de la santé, les agents de la sécurité, de l’armée, des forces auxiliaires, les cadres de l’administration territoriale, les éboueurs et les marchands, ainsi que tous les groupes sociaux qui ont agi avec un esprit d’unité, exprimant par là un fort élan national et un courage moral que les peurs induites par la crise sanitaire n’ont pas pu infléchir.
Par conséquent, ce capital important et historique ne peut être soumis à des surenchères politiciennes et à des calculs rentiers et électoralistes, maintenant ou à l’avenir, pour quiconque qui souhaiterait convertir ce bilan collectif de la nation en un bilan politique exclusif pour lui ou pour ses partisans.
Les débats des membres du Bureau politique ont conclu que l’ampleur de la crise qui frappe le monde et ses répercussions s’étendent au Maroc, étant donné le degré d’interdépendance entre notre économie et l’économie mondiale, ainsi que les éléments de fragilité structurelle de notre tissu national, économique, social et sanitaire, ce qui indique que nous avons besoin de ce qui suit :
Sur le plan économique, le Bureau politique a considéré que la loi de Finances rectificative pourrait constituer une occasion pour affirmer la nécessité d’un effort national collectif visant à rompre avec les précédentes approches en matière de préparation des lois de Finances, ainsi que la nécessité pour toutes les forces vives du pays d’être impliquées dans son élaboration et sa traduction en des réponses précises, complètes et efficaces, tout d’abord en vue de limiter l’impact de la pandémie et de définir le programme de levée du confinement sanitaire et ce en vue de mettre en place, par la suite, un plan de relance économique qui servira le développement social, la stabilité et la paix sociale. Aussi, la loi de Finances rectificative de 2021 devrait constituer un véritable point de départ pour des réformes structurelles des finances publiques et du système  fiscal, sachant qu’un certain nombre de résultats du débat national sur la fiscalité se trouve dépassé à la lumière de la crise actuelle.
Conformément au principe de la solidarité sociétale, le Bureau politique a appelé à intégrer dans la loi de Finance une règle juridique interdisant à toute personne de bénéficier de plus d’une pension de retraite en provenance des finances publiques.
° Le Bureau politique a rappelé la nécessité d’interdire le cumul des salaires et des rémunérations dans les collectivités territoriales et professionnelles élues, les institutions constitutionnelles et administratives, et ce, afin de contribuer à la moralisation de la vie publique et à la lutte contre les pratiques négatives qui contreviennent aux principes de bonne gouvernance, de bonne gestion et de rationalisation des dépenses publiques.
Le Bureau politique a mis l’accent sur la nécessité d’activer les instances de gouvernance chargées de la lutte contre la corruption en raison des rôles qu’ils devraient jouer pour faire face à ces phénomènes qui coûtent cher à l’économie marocaine.
Le Bureau politique a appelé à prendre compte des données de la situation actuelle, lesquelles données constituent une banque d’informations sur la situation économique et sociale du pays et démontrent des faits horribles en matière de précarité de l’économie et de faiblesses dues notamment à la prépondérance de l’informel. Cela exige une révolution dans l’approche à adopter pour surmonter la situation actuelle et la précarité, tout en affirmant qu’il est temps d’opérationnaliser le Registre social unique tant attendu.
Le Bureau politique considère que le dialogue social, tel qu’il a été pratiqué et exigé par les forces ouvrières, et comme stipulé par les discours Royaux dans des contextes précédents, devrait être fondamental dans tout débat public futur sur les mesures à prendre. Cela renforce le pouvoir de négociation des syndicats nationaux et encourage une large coordination et la production d’une littérature syndicale unifiée permettant d’améliorer leur position dans les négociations et garantissant -socialement- les résultats du débat public dirigé par le gouvernement.
L’esprit d’unité nationale, les principes de solidarité collective et la garantie de la capacité de l’Etat à sauvegarder les droits acquis nécessitent une participation forte et claire et une mobilisation du capital national et des grandes fortunes en vue de protéger les  capacités d’intervention de l’Etat via l’instauration d’un impôt sur la fortune qui constituera – financièrement parlant – une réserve supplémentaire qui s’ajoutera aux ressources de l’Etat (compte tenu de la diminution des recettes à cause de la pandémie) – et moralement parlant- une expression d’un engagement conscient et efficace pour garantir les conditions d’émergence de l’Etat protecteur, considéré comme la pierre angulaire de tout modèle de développement.
La crise de Covid-19 constitue un tournant majeur et historique de la civilisation humaine et un changement de l’essence de la présence de l’homme dans le travail, la communication sociale,  l’éducation et la formation. Notre pays ne peut, donc, pas être une île isolée dans cette énorme transformation de la vie. Il doit plutôt faire partie de la révolution numérique et du développement technologique pour sortir des vulnérabilités structurelles qui caractérisent nombre de ses secteurs, notamment l’éducation, la recherche scientifique, la justice et d’autres. Il doit également porter une forte attention à la recherche scientifique dans tous les domaines dont ceux de la biomédecine et de l’intelligence artificielle, car ils produisent de la plus-value, financièrement et moralement, et ouvrent des perspectives importantes.
Surble plan social,le Bureau politique considère que l’effort de l’Etat sera sa force et sa raison d’être. Un Etat juste et fort que nous avons toujours réclamé au sein de l’USFP et dont on a fait le grand axe de notre nouveau modèle de développement. Il s’agit d’un Etat qui garantit une répartition équitable des richesses et des services publics. En conséquence, le Bureau politique, qui salue tous ceux qui travaillent dans le secteur public, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation, de la sécurité, de la protection civile, et les autorités locales, entre autres,  considère que la réhabilitation du secteur public est une priorité absolue qui passe par le renforcement de ses ressources humaines et financières. Le Bureau politique appelle également à mettre en place des récompenses pour tous ceux qui travaillent sur le terrain, en guise de remerciement et de reconnaissance de leurs efforts.
Le BP souligne, par ailleurs, la nécessité de réduire les dépenses de gestion et de renoncer aux aspects du luxe pour pouvoir garantir des ressources et de les investir dans les services publics, afin de répondre aux demandes, de plus en plus évidentes des catégories les plus vulnérables ou en voie de le devenir.
Le Bureau politique salue l’engagement ferme, responsable et impartial de tous les responsables ittihadis aux niveaux local, régional et national, et leur contribution à la généralisation des fruits de l’effort national en matière de soutien et d’assistance sociale et en garantissant des conditions de protection  et de prévention de l’épidémie.
Le Bureau politique met également en lumière l’abnégation des parlementaires et des élus communaux ittihadis en ce qui concerne la proximité, la présence et les processus de suivi, ainsi que leur engagement à répondre aux besoins de la société, aux côtés de tous les partenaires institutionnels dans la gestion de l’épidémie.
Compte tenu de la prolongation de la période de confinement et en  l’absence d’une date précise de réouverture des frontières, le Bureau politique appelle le gouvernement à intervenir d’urgence afin de rapatrier les Marocains bloqués à l’étranger pour qu’ils puissent enfin retrouver leurs familles.
Après de longues discussions sur les différents projets de loi qui constituent une nécessité pour la mise en œuvre de la Constitution, le Bureau politique exprime son rejet de tous les projets et propositions de loi qui sont en contradiction avec les valeurs de l’USFP; des valeurs pour lesquelles le parti a toujours milité depuis les différentes instituions, exécutives et législatives.
Le BP exprime, par ailleurs, son opposition à toute violation des droits d’expression et de pensée et toute régression en matière d’initiatives civiles et sociétales, en particulier celles liées à la liberté d’expression et aux droits des citoyens dans le choix et la construction des convictions, que ce soit dans la vie quotidienne ou en ce qui concerne la  consommation.
Le Bureau politique salue l’esprit qui règne parmi tous les Ittihadis et toutes les instances organisationnelles qui militent activement et en conformité avec les acquis de l’histoire glorieuse du parti de la Rose.
Le BP estime, d’autre part, que le fait de se baser sur les référentiels modernistes et progressistes de l’USFP a toujours été une composante importante de la charte morale du parti. Ces référentiels, en plus d’être une boussole pour  l’accomplissement des obligations de militantisme de tous les Ittihadis, sont indispensables pour tous ceux qui effectuent une quelconque mission sur les différents fronts : gouvernemental, parlementaire, institutionnel, syndical et associatif.
Partant de cette règle de principe, le Bureau politique exprime son rejet total de tout projet visant l’encadrement des réseaux sociaux  qui comporterait des violations des droits de l’Homme et affecterait la liberté d’opinion et d’expression. Dans ce sens, il recommande aux parlementaires Ittihadis de se référer au  référentiel du parti lors des discussions de tous les projets et propositions de lois.
D’autre part, le BP regrette profondément les agissements irresponsables, parfois suspects,  d’une certaine partie de la majorité qui laisse entendre aux citoyens que le pouvoir exécutif n’est qu’une sorte d’arène pour le règlement des comptes politiques et que la gestion des affaires de l’Etat participe de la théorie du complot. Ce qui pourrait affaiblir la crédibilité requise dans un organe constitutionnel de l’Etat, surtout dans une telle conjoncture où il a extrêmement besoin de toutes ses armes pour faire face aux difficultés inhérentes à la pandémie.
Le Bureau politique renouvelle, encore une fois, l’appel à un dialogue approfondi avec les organisations politiques, majorité et opposition confondues, afin de remédier aux déséquilibres du processus de représentation et de renforcer la probité du processus électoral et appelle le Conseil national des droits de l’Homme et l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de lutte contre la corruption à contribuer aux réformes électorales attendues et à contrôler la transparence des processus électoraux, conformément aux responsabilitéss qui leur incombentd’un point de vue constitutionnel et juridique.
En conclusion, le BP loue le contenu de la plateforme du Premier secrétaire et exprime sa fierté pour son adoption comme document de l’Internationale socialiste et de l’Alliance progressiste, tout en la considérant comme une réelle valeur ajoutée qui vient se joindre aux différentes contributions de l’USFP dans toutes les étapes cruciales vécues par l’humanité. Le Bureau politique précise qu’il adopte son contenu après l’avoir enrichi de contributions de l’intérieur et de l’extérieur du parti.
Le Bureau politique renouvelle, d’autre part, l’appel à tous les militants pour se rassembler autour de leur parti et  de mettre en œuvre les programmes établis lors de leurs précédentes rencontres nationales et régionales, mais également pour accélérer la programmation des réunions régionales organisationnelles, afin de mettre en œuvre les décisions prises dans les différents organes décisionnels, notamment le dernier Conseil national, en plus des récentes initiatives annoncées en matière d’ouverture et de réconciliation, ainsi que des mesures adoptées lors de la réunion des secrétaires régionaux et provinciaux. Tout cela doit se faire en adhérant à l’informatisation des aspects de la vie partisane, en lançant différents débats à travers les différentes plateformes de communication et en organisant des forums socialistes dans toutes les régions et provinces.

Visitors comments ( 0 )

Sujets relatifs

Entretien accordé par Tarik Elmalki à les Inspirations ECO

Vidéo – entretien accordé par Hanane Rihabe à LeSiteInfo

Mission accomplie de la Commission préparatoire tant au niveau politique, organisationnel que logistique

Session du Conseil national de l’USFP