La communauté marocaine installée en Allemagne est un exemple réussi d’intégration

NOUS VOULONS QUE VOUS SOYEZ DES INTERMÉDIAIRES ET DES CANAUX DE COMMUNICATION ENTRE LES DEUX CULTURES

Le Maroc bien évidemment a besoin de ses compétences  résidant en Allemagne.  C’est en substance le message qu’a voulu faire passer Abdelkrim Benatiq samedi dernier à Tanger. Intervenant lors du 3ème Forum des compétences marocaines en Allemagne, tenu du 30 septembre au 1er octobre, le ministre délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration a indiqué que le Royaume a besoin de ces compétences pour convaincre les opérateurs économiques d’outre-Rhin d’investir davantage au Maroc, pour importer l’expérience allemande en matière de formation et pour donner une bonne image de notre pays à l’étranger.
«L’Allemagne est aujourd’hui un exemple en matière de formation. Nous voulons que vous nous aidiez à importer ce modèle chez nous. Nous voulons que le savoir-faire allemand et la technologie allemande soient présents dans nos secteurs productifs et industriels », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « Nous voulons que vous soyez des intermédiaires et des canaux de communication entre les deux cultures. Nous savons qu’il y a des difficultés à surpasser et des défis à relever  mais il faut aller de l’avant ».
Ces compétences marocaines sont également appelées par le ministre à participer à vendre au mieux l’image du Royaume auprès de l’opinion publique, des hommes politiques et des acteurs économiques allemands. « Peut-être avons-nous du mal à faire vendre cette image ou peut-être que nous la vendons selon des méthodes archaïques. Nous voulons que vous reflétiez la vraie image de notre pays qui est en perpétuelle évolution», a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Sachant qu’il vous incombe en premier de contribuer à la défense de notre première cause nationale, vous êtes le prolongement stratégique de ce dossier à l’étranger.  Aujourd’hui, ce dossier est aux mains d’un ex-président de l’Allemagne et c’est à vous de faire valoir notre droit en expliquant et en clarifiant  la position du Maroc pour faire barrage à toutes les tentatives visant à altérer l’image de notre pays et à affaiblir sa position ».
Abdelkrim Benatiq pense que la coopération entre le Maroc et ses compétences  d’Allemagne doit être soumise à la culture des résultats. « Nous devons faire le bilan de nos efforts et essayer d’évaluer les avancées réalisées. Il faut que chaque années dévoile le nombre des projets entrepris, d’investitures engagées et de mesures prises », a-t-il affirmé.  Avant de conclure : « La communauté  marocaine installée en Allemagne est un exemple réussi de l’intégration et j’estime que ce pays accorde  une valeur particulière aux étrangers et sait les intégrer via l’éducation et la formation. Nous sommes fiers de vous car vous représentez un vrai exemple de la réussite».
De son côté, Karim Zidane, président du réseau des compétences germano-marocaines (DMK), a indiqué que l’objectif de ce réseau est d’apporter le savoir-faire et l’expertise de ces compétences  afin de participer au développement de notre pays tout en précisant que le réseau est loin d’être un regroupement des académiciens.  Pour lui, la compétence n’est pas une question de diplômes mais plutôt d’un savoir  qu’on peut transmettre aux autres. « Le Maroc s’est beaucoup développé malgré la persistance de certains déficits dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la justice et de l’administration. Et cela exige des efforts de nous tous afin de les surmonter. Le Maroc est notre pays d’origine et le berceau de notre identité. Il faut que chacun d’entre nous fasse son travail en toute responsabilité et altérité», a-t-il lancé à l’assistance.
Pour sa part, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, a comparé l’évolution de la situation au Maroc à un tableau inachevé et qui doit être terminé pour y voir plus clair. Selon lui, le Maroc, un pays avec peu de ressources et des moyens limités, a réussi à créer une structure d’infrastructures stratégiques qui suscitent l’intérêt et l’engouement des investisseurs étrangers. Il a également ajouté que le Maroc a adopté un nouveau mode de gestion basé sur des visions sectorielles et non sur des plans quinquenaux comme c’était le cas auparavant, déclinées en stratégies et plans d’actions précis qui assurent une certaine continuité sur le long terme. « Le Maroc a tous les atouts pour convaincre les opérateurs économiques à y investir. Il dispose d’une main d’œuvre moins chère et bien formée ainsi qu’un positionnement géographique lui permettant d’être plus attractif », a-t-il précisé. « Les résultats sont déjà là puisque nombreux sont les investisseurs  notamment allemands, qui ont manifesté leur intérêt pour investir au Maroc.  On assiste à une ruée des investisseurs de ce pays qui doivent être prise en exemple dans la modalité de pris de décision et de la  mise en chantier des projets ».
Larbi Bencheikh, secrétaire d’Etat chargé de la formation professionnelle, a insisté sur le rôle des ressources humaines, quant à lui, dans la réussite de tout projet  ou investissement. Et à ce propos, il a indiqué que le Maroc a beaucoup investi dans la formation professionnelle et dans l’enseignement supérieur comme en atteste le nombre des établissements de formation professionnelle qui ont vu leur nombre doubler entre 2002 et 2017 avec 371 établissements contre 184 auparavant et 310 filières.   « L’OFPPT a assuré la formation de 85% de l’effectif de l’entreprise Renault  et c’est le cas également pour le secteur de l’aéronautique », a-t-il indiqué.
Concernant la coopération avec l’Allemagne en la matière, le secrétaire d’Etat a rappelé que les relations entre les deux pays remontent aux années 80 tout en précisant qu’en 1986, près de 40% des jeunes apprentis ont suivi une formation selon le modèle allemand basé sur la formation alternée. Mieux, il a révélé que 1,6 million de jeunes ont été formés grâce à la coopération germano-marocaine.
De son côté, le nouvel ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Maroc, Gotz Schmidt-Bremme, a souligné l’importance de la formation et l’intérêt de former des travailleurs qualifiés afin d’élargir les chances d’accéder au marché d’emploi soit au Maroc ou ailleurs tout en rappelant la coopération entre les deux pays dans ce domaine.  Dans ce sens, il a annoncé que son pays tente de faciliter l’accès à la formation et  compte mettre en place un système plus fluide  d’octroi des visas notamment pour les étudiants. « Nos deux Etats tentent de jouer le rôle de faciliteur et c’est aux investisseurs de saisir les opportunités qui se présentent », a-t-il conclu.
Tanger – DNES : Hassan Bentaleb

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