«Nous, au sein de l’USFP, nous posons des questions pour développer notre démocratie et nous essayons d’y apporter les réponses adéquates». Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a ainsi défendu durant son passage samedi dernier sur Télé Maroc, la vision du parti de la Rose concernant les réformes politiques destinées à remédier à plusieurs dysfonctionnements dans les domaines politique et social. 
Même si les élections ne vont avoir lieu qu’en 2021, le Premier secrétaire de l’USFP estime néanmoins qu’il faut dès maintenant se pencher sur la réforme des lois électorales pour en corriger certains dysfonctionnements.  
«Ce qui menace les institutions et entrave la production d’élites intègres et jeunes, c’est l’exploitation de la charité au cours des élections par certaines parties bien connues», a-t-il affirmé, ajoutant que «l’Etat doit assumer ses responsabilités pour mettre fin à ce phénomène qui menace la démocratie dans notre pays, et ce en mettant en place les lois idoines ». 
Dans ce sens, il a défendu le retour au scrutin uninominal pour faire face à des phénomènes dénaturant la démocratie marocaine comme l’achat des voix et l’exploitation de la charité à des fins électoralistes. «Nous avions défendu le scrutin par liste sous le gouvernement El Youssoufi pour lutter contre la corruption et l’achat des voix. Malheureusement, nous n’avons pas pu mettre fin à ce phénomène. Nous avons même constaté que des mouvements de protestation ont secoué les villes où certains partis ont raflé d’importants sièges durant les élections. Ces mouvements de protestation ont montré que ces partis n’ont pas joué leur rôle dans l’encadrement des citoyens». Selon lui, ces protestations ont attesté du recul de la fonction de médiation des partis politiques entre le citoyen et l’Etat. C’est pour cette raison qu’il a insisté sur le fait que «cette fonction de médiation ne peut être renforcée que par le retour au scrutin uninominal». 
Le dirigeant ittihadi a également réitéré sa vision concernant la révision de l’article 47 de la Constitution qui stipule entre autres que « le Roi nomme le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats». «L’expérience constitutionnelle de 2011 a dévoilé l’existence de plusieurs dysfonctionnements dans la pratique», a-t-il souligné. 
«Le vrai démocrate est celui qui sait tirer les leçons de l’expérience démocratique dans le monde», a lancé le dirigeant ittihadi à tous ceux qui prétendent que ceux qui défendent la révision de cet article ont peur que le PJD arrive en tête lors des prochaines échéances électorales. 
Il a, par ailleurs, affirmé que l’expérience a montré que la révision ne doit pas seulement se limiter à cet article. «Jai personnellement appelé à engager un dialogue sérieux à propos des dysfonctionnements apparus lors de la mise en application de la Constitution 2011. Et l’un de ces dysfonctionnements est que notre pays est resté paralysé pendant des mois, car le parti qui est arrivé en  tête des élections n’a pas pu constituer une majorité gouvernementale». Et le dirigeant ittihadi de marteler : «Le pays ne peut pas rester paralysé et sans gouvernement pendant plusieurs mois à cause des caprices d’une seule personne». Selon Driss Lachguar, il faut dépasser l’interprétation étriquée de cet article. «En toute responsabilité, il faut charger le parti arrivé en tête des élections de former le gouvernement, mais à condition de fixer un délai pour cela». Et de préciser : «Je propose d’ajouter la disposition suivante à l’article 47 : si la personnalité chargée de cette mission a échoué, il faut charger une autre personnalité de former le gouvernement. Le Maroc est un pays de la diversité et du multipartisme et non pas le pays du parti unique».  
Concernant le volet social, Driss Lachguar a souligné que «depuis l’intronisation de S.M Mohammed VI, le Maroc a lancé plusieurs grands projets concernant l’économie et les infrastructures (autoroutes,  ports, CHU, électrification rurale …). En 2008, nous avons constaté qu’il y avait des dysfonctionnements sociaux sur lesquels il fallait se pencher. D’où l’appel à la mise en place d’un nouveau modèle de développement. Durant la prochaine décennie, il faudra œuvrer à corriger ces dysfonctionnements sociaux ».  
Concernant le bilan du gouvernement actuel, le Premier secrétaire de l’USFP a affirmé qu’«il a rempli sa mission et même plus», ajoutant qu’il «a dépassé la logique du non», faisant ainsi allusion à l’attitude de l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui avait dit non à l’augmentation des salaires, à la création de postes d’emploi, à la Caisse de compensation. «Toutes les atteintes au pouvoir d’achat des citoyens (sous l’ancien gouvernement) ont été corrigées par l’actuel.  A titre d’exemple, la loi de  Finances 2019 a dépassé celles qui l’ont précédée en termes de création de postes de travail».  
Driss Lachguar a, par ailleurs, mis en relief le rôle joué par les ministres ittihadis dans le gouvernement actuel (Mohamed Benabdelkader, Abdelkrim Benatiq et Rqia Derham). Dans ce sens, il a souligné que les lois concernant « la décentralisation et la déconcentration sont restées dans les tiroirs durant des décennies alors que S.M le Roi avait appelé à leur mise en place. Et l’on voit aujourd’hui que toutes ces lois ont été adoptées».

Mourad Tabet

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