Pour un Etat fort et juste et une société solidaire et moderne

«La deuxième réunion avec la Commission spéciale sur le modèle de développement diffère par sa nature, son calendrier et son importance de la première tenue en janvier dernier, soit avant la pandémie du Covid-19 ». C’est ce qu’a affirmé le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, lors de la deuxième rencontre entre une délégation du parti et la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) tenue avant-hier, mardi, à Rabat. « La première réunion a eu lieu en janvier 2020, juste après la nomination de la Commission spéciale, ses circonstances et ses paris étaient clairs, alors que nous nous réunissons aujourd’hui dans un contexte très difficile caractérisé par la crise du Covid-19 qui frappe le monde entier et qui inverse les priorités et balaie les certitudes », a précisé le dirigeant ittihadi dans son allocution devant les membres de ladite Commission présents lors de cette rencontre. Il s’agit de Chakib Benmoussa (président de la Commission), Mohamed Amrani Boukhobza, Khadija El Kamouny, Noureddine El Aoufi et Hamid El Bouchikhi.
Selon Driss Lachguar, « tout débat catégorique et tranché sur un nouveau projet de développement ne sera envisagé que par optimisme, au milieu de changements radicaux qui affectent le monde, y compris le Maroc ». Il a rappelé les piliers fondamentaux du projet de l’USFP concernant le nouveau modèle de développement qu’il avait présenté à la Commission au début de cette année. « L’USFP a été l’une des premières forces politiques à présenter son projet, immédiatement après que S.M le Roi a annoncé la nécessité d’élaborer un nouveau modèle de développement. Lequel projet dont l’évolution de la réalité a confirmé le bien-fondé, estintitulé «Un Etat fort et juste et une société solidaire et moderne » Le Premier secrétaire a souligné que «l’USFP est heureux que les objectifs nobles et globaux déclinés dans sa vision du modèle de développement soient partagés partout aujourd’hui, y compris les libéraux et les partisans du moins d’Etat ».
L’intervention du Premier secrétaire de l’USFP a également mis l’accent sur le volet institutionnel, appelant à des changements qualitatifs et quantitatifs dans le système électoral, car, selon lui, «la voie royale vers unEtatfort et unmodèle viable, c’est l’Etat de droit et son application et la première des lois est la Constitution».
CSMD
Les autres membres de la délégation de l’USFP ont pris également la parole lors de cette réunion. Il s’agit en l’occurrence des membres du Bureau politique Machij El Karkri, Tarik El Malki, Mehdi Mezouari, Abdelhamid Jmahri, ainsi que des membres du Conseil national Khaoula Lachguar et Ahemd El Aked. En effet, l’intervention de Machij El Karkri a porté sur les systèmes de la santé et de l’enseignement, soulignant qu’il faut des réponses claires et considérant que ces deux questions constituent un véritable défi pourle Maroc de demain et pourtoute politique future comme en témoigne la crise actuelle du Covid-19. Poursa part, Khaoula Lachguar a évoqué dans son intervention la problématique de l’économie informelle qui constitue plus de 60 % de l’économie du pays, c’est-à-dire que le gouvernement ne gère que 40 % de l’économie, ce qui est inconcevable et inacceptable, selon elle. « Est-ce qu’on accepte qu’une armée défend seulement 40 % du territoire national et que 40 % uniquement des citoyens bénéficient de la couverture sociale ? », s’est-elle interrogée. L’intervention de Tarik El Malki a porté sur les grandes caractéristiques de la situation actuelle qui nécessite, selon lui, un débat et des décisions audacieuses. Il a appelé l’Etat à faire un effort exceptionnel en matière d’investissement public, par la création d’une agence nationale de plaidoyer national, en plus de la réforme fiscale. Mehdi Mezouari a, quant à lui, mis l’accent sur la question de la gouvernance nationale, et a évoqué dans son intervention les fonctions nécessaires de l’Etat, que la crise sanitaire du Covid-19 a mis en évidence. Il a également soulevé la question du secteur public et la nécessité de le réformer, notant qu’il s’agit d’une question urgente pour construire un nouveau modèle de développement et une bonne gouvernance. Pour sa part, Ahmed El Aked a mis l’accent sur un problème central concernant le mémorandum de l’USFP, à savoir la science et la recherche scientifique, considérant que les progrès dans ce domaine sont une nécessité urgente et indispensable.
De son côté, le président de la Commission, Chakib Benmmoussa, a souligné que cette dernière a progressé dans ses travaux dans l’élaboration du nouveau modèle de développement. Concernant les conclusions provisoires des travaux de la Commission,ChakibBenmoussa a évoqué la crise de confiance entre les citoyens et les institutions, mais aussi entre lesinstitutions et les différents acteurs, soulignant que de nombreuses analyses soutiennent que la raison réside dansla faiblesse de la gouvernance et lemanque d’efficacité. Chakib Benmoussa a également souligné qu’il y a un consensussur certains axes concernant la nécessité de la création de la richesse etsa bonne répartition, du renforcement du capital humain et de ses capacités, le renforcement de l’égalité des chances, de l’intégration sociale. Il y a lieu de préciser que l’USFP avait présenté son mémorandum à la Commission spéciale sur le modèle de développement en janvier dernier, soit avant la crise sanitaire du Covid-19. Dans ce mémorandum, l’USFP était visionnaire comme le montre clairement, à titre d’exemple, ce passage :« Dansl’élaboration de sa vision globale et intégrée, notre parti a veillé, lors des différentes étapes, à la résolution des problèmes affectant la situation sociale et des dysfonctionnements danslessecteurs de l’investissement, la protection sociale et la gouvernance publique ». Ou encore ce passage : « Nous voulons un Etat accomplissant un rôle incitatif et social au profit des catégories sociales les plus démunies, en garantissant les conditions d’une vie digne et d’une protection sociale juste et équitable. Nous sommes avec l’Etat quisoutient l’allègement des effets de la mondialisation manifestes dans la prolifération de la pauvreté etla précarité en l’absence d’une concurrence économique nationale capable de réaliser l’équilibre social ».

Le Premier secrétaire avait également élaboré en mai dernier un document intitulé « Plateforme d’orientation pourl’encadrement du dialogue ittihadi concernant la conjoncture actuelle ». Dans ledit document, Driss Lachguar avait affirmé que la pandémie du Coronavirus devrait être une opportunité pourle lancement d’unmodèle de développement sur des bases saines. Et de préciser : « Cette pandémie n’est qu’une incitation qui nous met devant toutes nos responsabilités pourfaire avancer ce secteur et tournerla page du passé marquée parles dysfonctionnements de la cartemédicale, le manque de ressources humaines, lesfaibles capacités financières et la faiblesse de la couverture sociale ».
Mourad Tabet

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