L’USFP adresse une lettre aux membres du Conseil de l’Internationale Socialiste

Voici, par ailleurs, le texte intégral de la lettre adressée par le Premier secrétaire de l’USFP aux membres du Conseil de l’Internationale Socialiste

Union Socialiste des Forces Populaires Bureau Politique
Destinataires : Les membres du Conseil de l’Internationale Socialiste
Objet : Différend régional sur le Sahara marocain ** Précisions sur les événements récents à Guergarat **

Chers (es) Camarades, Tenant compte des valeurs de paix, de coopération, d’ouverture et de clarté qui nous unissent et au regard des principes socialistes et démocratiques sur lesquels notre organisation a été fondée, il est de ma responsabilité de vous présenter les faits sur l’actualité de ces derniers jours dans les provinces du Sahara et plus précisément dans la zone tampon à proximité de Guergarat.
A l’USFP nous avons toujours choisi dans nos positions au sujet du conflit régional du Sahara de nous référer aux principes de paix, de liberté, de dignité et de confiance en les décisions des organisations internationales, principalement les Nations unies. Cette dernière a souligné dans toutes ses résolutions récentes la nécessité et l’urgence de trouver une solution politique juste et réaliste au différend régional sur le Sahara.
De ce point de vue et face aux tensions que vous avez probablement suivies, l’Union Socialiste des Forces Populaires considère qu’il est de son devoir en tant que membre de cette organisation à laquelle nous sommes fiers d’appartenir de vous informer de ce qui suit :
D’abord, il est important de situer la zone géographique du site de Guergarat. Ce poste est situé au sud du Sahara, à 11 km au nord de la frontière mauritanienne. Il constitue l’unique porte d’entrée pour le transport et le commerce terrestre avec la Mauritanie et l’Afrique subsaharienne. Périodiquement et surtout depuis 2016, des éléments du Polisario bloquent le passage empêchant tout mouvement de marchandises ou de population, et ce dans les deux sens.
lerter le Conseil de sécurité et le Secrétaire général du l’ONU sur la violation par le Front Polisario de la décision de cessez-le-feu et de l’accord militaire entre la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et le Front Polisario signé le 24 décembre 1997, lequel accord établit un protocole militaire pour les déplacements du Polisario et les interactions éventuelles avec la MINURSO dans les trois zones à l’est et au sud du mur de défense (le poste frontière de Guergarat se situe au sud du mur).
En effet, l’accord militaire a défini une zone tampon qui ne peut être pénétrée, déplacée ou modifiée. Celle-ci s’étend sur 5 km à l’est et au sud du mur, en plus d’une zone de 30 km de large, dans laquelle les déplacements à l’est et à l’ouest du mur sont limités.
Tous les mouvements des membres du Polisario depuis 2016 dans ces zones ont été considérés par la MINURSO comme une violation des accords militaires, et le Conseil de sécurité a exigé dans ses récentes décisions du Front Polisario de respecter le statu quo à l’est et au sud du mur et de respecter les accords conclus entre le front et la MINURSO, notamment les résolutions 2414 et 2440 qui ordonnaient au Polisario de mettre fin à ces actions déstabilisatrices.
Depuis octobre 2020, les éléments du Polisario ont complètement bloqué le passage de Guergarat, ce qui a créé le chaos dans le passage, et le transport des marchandises vers la Mauritanie et vers de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest a été fortement perturbé, ce qui a entraîné une pénurie des produits de consommation dont certains de première nécessité et une flambée des prix sur ces marchés.
Dans ce contexte, la MINURSO a tenté de négocier avec le Front Polisario afin d’évacuer le passage, mais en vain. Les éléments du Polisario ont même délibérément harcelé les observateurs militaires de la MINURSO. En parallèle, le Maroc a ouvert des contacts avec les pays voisins, le Secrétaire général et les membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Lorsque les Nations unies n’ont pas pu imposer le respect des accords conclus entre la MINURSO et le Polisario, le Royaume du Maroc a décidé le 13 novembre 2020, et après en avoir informé la MINURSO et le Secrétaire général de l’ONU, de sécuriser le passage pour rétablir les mouvements à destination et en provenance de la Mauritanie et de l’Afrique subsaharienne.
L’opération s’est déroulée sous la supervision de la MINURSO, qui a pris le soin de documenter cette opération, y compris l’incendie provoqué par les éléments du Polisario des tentes qu’ils avaient eux-mêmes installées sur le passage, ainsi que la fuite de ces éléments vers le sud dans le territoire mauritanien et vers l’est dans la zone tampon.
L’Union Socialiste des Forces Populaires, tout en passant en revue les développements du conflit du Sahara, est consciente que l’insistance du Front Polisario à faire obstacle à la circulation des personnes et des biens à travers le passage de Guergarat vise principalement à :
1- Etouffer l’économie locale, en particulier la Mauritanie et l’Afrique de l’Ouest, que ce soit en termes de matières importées ou exportées,
2- Isoler le Maroc de son voisinage mauritanien et de sa profondeur africaine,
3- Compenser l’incapacité de l’Algérie à influencer les dossiers libyen et malien, et essayer d’utiliser la carte du conflit du Sahara pour couvrir son échec dans d’autres régions. En effet, nous n’avons plus besoin de faire la démonstration que le Front Polisario ne peut pas bouger, et encore moins tirer une balle sans le feu vert de son pays hôte, l’Algérie,
4- Tenter de renvoyer le dossier du Sahara à l’Union Africaine, après que cette dernière a décidé au Sommet de Nouakchott (2018) que les Nations unies sont le seul cadre habilité à traiter la question du Sahara,
5- Faire pression sur l’Espagne, dont la flotte de bateaux qui pêchent dans les eaux mauritaniennes, décharge sa cargaison dans le port de Nouakchott et la transporte vers l’Espagne par voie terrestre jusqu’à Tanger, via le passage de Guergarat,
6- Exploiter le contexte des élections présidentielles américaines pour tenter d’imposer son point de vue sur le dossier du Sahara à la nouvelle administration, contrairement à ce qui est énoncé dans les résolutions des Nations unies,
7- Changer la référence au conflit, telle qu’elle a été décrite dans les résolutions du Conseil de sécurité, d’un conflit régional à un conflit bilatéral.
Chers (es) Camarades, nous restons, moi-même et notre équipe du Secrétariat des Relations Internationales, à votre disposition pour tout complément d’information.
Amitiés socialistes

Driss LACHGUAR
Premier Secrétaire de l’USFP

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