Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants a organisé jeudi dernier une rencontre d’étude sur « La modernisation de l’administration pédagogique, prélude à la mise en œuvre de la Vision stratégique 2015-2030 », et ce en présence de représentants du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de chercheurs, d’activistes de la société civile ainsi que de représentants des associations de l’administration pédagogique.
« La rencontre d’aujourd’hui a essentiellement pour objectif de  débattre des problématiques de l’administration pédagogique qui entravent la réalisation des objectifs de la réforme de l’enseignement », a tenu à préciser Choukran Amam, président du Groupe socialiste au début de cette rencontre présidée et modérée par Hanane Rihab, membre de ce même Groupe parlementaire. Et d’ajouter : « En tant que groupe parlementaire, nous voulons ouvrir un débat intellectuel et scientifique avec tous les acteurs concernés par ces problématiques pour parvenir à des recommandations et des conclusions pratiques et réalistes».
La vision officielle a été déclinée par Khalid Benyechou, directeur des affaires juridiques et des litiges au ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Lors de son intervention, il a affirmé que la Vision stratégique de la réforme 2015-2030 est « une feuille de route » visant à réformer ce secteur vital et a mis l’accent sur les références institutionnelles encadrant l’administration pédagogique.
Il a, par ailleurs, assuré que la réforme de l’enseignement est une priorité nationale qui concerne tout le monde et pas uniquement le département de l’Education nationale.
Pour sa part, Mohammed El Yaakoubi, directeur d’une école primaire qui a pris part à cette rencontre tenue à la salle 11 à la Chambre des représentants, a soutenu que la Vision stratégique est «une réforme structurelle visant une transformation profonde du système de l’éducation et de la formation».
Il a également souligné que «la réussite de l’expérience des académies et des directions provinciales constituera un indicateur fiable pour jauger la mise en œuvre de la décentralisation et de la déconcentration ».
Selon lui, le rôle du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se limite, en vertu de la Vision stratégique de la réforme, à définir les grandes orientations, alors que l’école dispose de ce qu’il a appelé «l’indépendance fonctionnelle». «Je dis indépendance fonctionnelle et non une indépendance totale. Il s’agit d’une indépendance dans le cadre d’un système institutionnel. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre cette indépendance fonctionnelle », a-t-il insisté avant d’appeler le ministère de tutelle à se pencher sur un sujet important, à savoir le renforcement du pouvoir des directeurs des écoles primaires pour qu’ils puissent assumer pleinement leurs responsabilités.
Pour sa part, Noureddine Askoukou, ancien cadre au ministère de l’Education nationale, spécialisé en éducation et formation, a mis l’accent sur les carences législatives concernant l’administration pédagogique. « Pourquoi la législation marocaine est-elle restée figée, alors que les missions de l’administration pédagogique se sont développées et que leur rôles se sont complexifiés ?», s’est-il interrogé en présentant plusieurs exemples de ces carences.
Il a, par ailleurs, critiqué le fait que les directeurs des établissements scolaires exercent seulement 30% des missions pédagogiques et  qu’ils sont submergés de tâches administratives et sociales. Pis encore, ces directeurs exercent des missions encadrées par la loi, des missions qui ne sont pas clairement définies et d’autres qui  ne sont encadrées par aucun texte juridique. Et pourtant « on leur demande de mettre en œuvre la Vision stratégique de la réforme », a martelé l’intervenant.
Le chercheur Khalid Essaadi a, quant à lui, traité du rôle que joue la société civile dans le succès des politiques publiques et particulièrement dans celles ayant trait au domaine éducatif.
L’intervenant a, par la suite, fait la distinction entre trois types d’ONG qui œuvrent dans ce secteur. En l’occurrence, les associations qui s’intéressent à la vie scolaire, celles qui plaident pour l’école publique et enfin celles qui sont formées par les intervenants du  secteur.
Il a déploré, dans ce cadre, que les associations représentatives des directeurs des établissements scolaires soient exclues de l’élaboration des politiques publiques. « Il est inconcevable que les personnes chargées de mettre en œuvre une politique publique ne soient pas impliquées dans l’élaboration de cette même politique », a-t-il asséné.
Il convient de rappeler que des interventions de nombre d’activistes de la société civile œuvrant dans le domaine de l’éducation ont enrichi le débat.
Il s’agit en l’occurrence d’Abderrahim Nemli, président de l’Association nationale des directeurs de l’enseignement primaire, de Mohamed Koudssi, président de l’Association nationale des directeurs et des directrices des lycées de l’enseignement public au Maroc et de Mohamed Nasser, président de l’Association nationale des surveillants généraux, censeurs et directeurs d’étude.
Mourad Tabet

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