Rétablir la confiance entre l’institution législative et les citoyens, une priorité pour le président de la Chambre des représentants

Le monde d’aujourd’hui a besoin d’un Parlement de proximité qui soit à l’écoute des citoyens». C’est l’intime conviction qui a été défendue par le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, lors d’un point de presse organisé hier à Rabat pour présenter le bilan de la 2ème session de la première année législative 2016-2017 et les perspectives de l’action de ladite Chambre durant les années à venir.
«L’institution parlementaire participe au renforcement des acquis et au développement de notre édifice démocratique qui constitue une soupape de sécurité. Nous envisagerons de convertir notre institution en un Parlement de proximité durant cette législature, et ce  par le renforcement de la démocratie participative et le suivi des engagements du gouvernement. Tout cela nous aidera à rétablir la confiance entre l’institution parlementaire et le citoyen».
Pour Habib El Malki, le Parlement de proximité doit renforcer la stabilité surtout dans une conjoncture «explosive» au niveau de la Méditerranée. Cette stabilité, à son tour, renforce la cohésion sociale. « Cette relation dialectique entre ces trois éléments (Parlement de proximité, stabilité et cohésion sociale) sera le fondement de notre action dans les prochaines années pour rétablir la confiance entre l’institution parlementaire et les citoyens. Car il faut que ceux-ci ressentent qu’il y a quelqu’un qui est à leur écoute et qui répond à leurs revendications», a-t-il précisé durant ce point de presse auquel ont pris part plusieurs médias nationaux.
« Pourquoi les gens protestent-ils le plus souvent devant le Parlement ? Quel en est le secret ? », s’est interrogé Habib El Malki. Il a, dans ce sens, considéré cet état de fait comme positif vu que les protestataires adressent un message aux élus de la Nation demandant à ceux-ci et d’écouter leurs revendications et d’y répondre en collaboration, bien évidemment, avec le gouvernement.
Dans ce cadre, il a rappelé que la Chambre des représentants a introduit dans son règlement intérieur des dispositions concernant la mise en application des articles 14 et 15 de la Constitution relatifs à la présentation de motions en matière législative et de pétitions. Cela ouvre, a-t-il précisé, «une nouvelle perspective en vue de parachever la citoyenneté dans notre pays».
L’autre aspect important évoqué lors de cette conférence de presse a concerné la constitution d’une commission parlementaire chargée du suivi de l’exécution des engagements pris par le gouvernement devant la Chambre.
La stratégie initiée prône également l’ouverture de l’institution législative sur son environnement et notamment les universités. «Le Parlement ne doit pas être une machine chargée de légiférer, de contrôler l’action gouvernementale ou de renforcer la diplomatie parlementaire. Cela est insuffisant. Elle doit, au contraire, être également un espace de débat et de recherche en vue de rénover la pensée parlementaire», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «Nous avons besoin d’une pensée parlementaire renouvelée pour qu’une confiance plus forte soit accordée à la pratique parlementaire». Pour ce faire, le président de la Chambre des représentants a annoncé la mise en place d’un Centre parlementaire d’études et de recherche.
«Le tourisme parlementaire est une pratique du passé», a martelé Habib El Malki en mettant en lumière le fait que, contrairement à l’image fausse colportée, les députés déploient des efforts louables dans le domaine de la diplomatie parlementaire surtout en ce qui concerne dans l’affaire du Sahara marocain. En effet, il a rappelé que la Chambre des représentants a constitué des groupes d’amitié parlementaires avec 140 Parlements nationaux, et 15 sections nationales d’organisations multipartites, en sus de la commission parlementaire commune entre les Parlements marocain et européen.
Répondant à une question relative au mouvement de protestation à Al Hoceima et pourquoi l’institution parlementaire n’a pas pris l’initiative de constituer une commission d’enquête le concernant, Habib El Malki a affirmé qu’il y des procédures à suivre dans ce cas et que le président de la Chambre ne peut pas s’opposer aux initiatives prises conformément au règlement intérieur.
S’agissant de la question des retraites des parlementaires, il a révélé qu’il y a un dialogue positif entre l’institution parlementaire et la CDG qui gère la caisse des retraites des parlementaires, tout en assurant que cela a abouti à une solution commune que le ministère des Finances est en train d’étudier. Il a espéré voir cette question trouver son issue dans les prochains mois.
Il a, par ailleurs, assuré que les députés d’hier n’ont rien à voir avec ceux d’aujourd’hui comme l’attestent les statistiques présentées lors du point de presse. En effet, le taux de renouvellement de la Chambre des représentants a atteint 67,5%, alors que plus de 50% des députés ont moins de 50 ans. Le taux de féminisation au sein l’actuelle Chambre est 20,5%, soit le taux le plus élevé de  l’histoire de cette institution, même si le président de la Chambre des représentants a considéré que ce taux demeure en-deçà des attentes. L’autre élément positif concerne le niveau scolaire des parlementaires. Ainsi, 75% des députés sont-ils de niveau universitaire contre 19,5% qui ont un niveau secondaire.
 Mourad Tabet

Visitors comments ( 0 )

Sujets relatifs

Entretien accordé par Tarik Elmalki à les Inspirations ECO

Vidéo – entretien accordé par Hanane Rihabe à LeSiteInfo

Mission accomplie de la Commission préparatoire tant au niveau politique, organisationnel que logistique

Session du Conseil national de l’USFP