Il n’y a pas d’autre solution que de vivre notre temps et d’avancer vers l’avenir avec la pleine contribution des femmes qui devraient figurer à la tête des priorités du nouveau modèle de développement, car elles sont – comme le prouvent les expériences des pays démocratiques développés – un acteur clé de la construction démocratique, du développement et du progrès de la société

Plateforme d’orientation pour l’encadrement du dialogue « Ittihadi » concernant la conjoncture actuelle

Les sociétés rationnelles, modernistes et solidaires sont celles qui ont fait preuve d’une grande capacité à faire face à cette pandémie et ses répercussions. Par conséquent, l’édification d’une société moderniste, rationnelle et responsable qui n’exclue personne est une nécessité vitale pour notre pays. Cela exige, entre autres, d’enraciner la parité, l’égalité et la dignité humaine en vue de lutter contre l’exclusion et la marginalisation et de fortifier le sentiment d’appartenance nationale chez les différentes couches sociales.

Malheureusement, le bilan préliminaire des répercussions de la pandémie à travers le monde[1] a démontré -chose qui était prévisible- que les femmes et les filles souffrent plus des effets négatifs des mesures de confinement aussi bien sur le plan économique (car elles sont surreprésentées dans le secteur informel), que sur le plan social (elles subissent plus de pression pendant le confinement pour préserver l’équilibre familial, veiller à la scolarisation des enfants et assurer les tâches ménagères), ainsi que sur le plan sanitaire (la détérioration des services liés à la santé maternelle). Pis encore, il a été constaté une augmentation de la violence dans le milieu familial et surtout à l’égard des femmes.

Au Maroc, vu que la culture de l’égalité n’est encore qu’un slogan, et vu que la mentalité masculine est encore enracinée chez les hommes de l’administration et même parfois chez ses femmes, nous avons constaté qu’une mesure aussi louable que celle de la distribution des aides financières aux familles défavorisées (disposant ou non de la carte RAMED) a profité seulement aux pères de familles. Or, on trouve à la tête de plus d’un quart des ménages au Maroc des femmes (indépendamment de la présence du père et sa capacité à travailler). Alors que dans les pays développés, les aides sont distribués équitablement entre le père et la mère de famille. Alors que dans certains pays d’Amérique latine, l’aide a été versée aux femmes seulement, car elles sont plus soucieuses de prendre soin de leurs familles et de leurs enfants. Le gouvernement aurait, donc, dû verser les aides financières aussi bien aux femmes qu’aux hommes pour préserver la dignité des femmes et l’équilibre des ménages.

En ce qui concerne le fléau de la violence à l’égard des femmes, nous appelons à la préservation de la vie et de la santé des femmes et à la mobilisation des capacités de la police, du ministère public et des associations de lutte contre la violence à l’égard des femmes en vue d’éviter des tragédies. Durant la période du confinement sanitaire, les femmes ne peuvent pas quitter la maison conjugale ou recourir à qui ce soit, pour cela, on doit renforcer les centres d’écoute et  trouver des abris pour les femmes violentées hors de la demeure conjugale (dans les hôtels vacants à titre d’exemple).

Après la sortie du confinement sanitaire, il faut se pencher d’une façon urgente sur la révision les lois concernant les droits des femmes pour qu’elles soient en cohérence avec le texte de la Constitution et notamment son l’article 19[2].

Il n’y a pas d’autre solution que de vivre notre temps et d’avancer vers l’avenir avec la pleine contribution des femmes, dont les droits et l’émancipation devraient figurer à la tête des priorités du nouveau modèle de développement, car elles sont – comme le prouvent les expériences des pays démocratiques développés – un acteur clé de la construction démocratique, du développement et du progrès de la société.

[1] Rapport des Nations Unies

[2]  « L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume. L’Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination. »

Driss Lachguar – Premier secrétaire de l’USFP

Plateforme d’orientation – Driss Lachguar USFP – COVID19 VFr

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