L’engagement politique et sociétal des jeunes demeure un défi de taille pour la région euro-méditerranéenne, a affirmé vendredi à Rabat le président de la commission pour la promotion de la qualité de la vie, les échanges entre les sociétés civiles et les cultures, Mohamed Lhouiyet.
S’exprimant à l’ouverture d’une réunion de cette commission relevant de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM), il a souligné que les défis auxquels font face les peuples de la région et leurs efforts de développement socioéconomique et culturel et de lutte contre la violence et le terrorisme nécessitent aujourd’hui plus que jamais un encadrement effectif de l’engagement citoyen des jeunes.
Il a également souligné l’articulation entre le processus de prise de conscience des jeunes et les contenus générés par la révolution des technologies de l’information et leur impact sur l’engagement sociétal de cette frange de la société, relevant que les jeunes ont toujours été au cœur des transformations sociétales.
Cette réunion de la commission de l’UpM placée sous le thème « La jeunesse dans la région euro-méditerranéenne: problématique de l’engagement sociétal et interactions de l’espace virtuel » devra adopter une série de recommandations à soumettre à l’Union. La commission invite l’ensemble des gouvernements et institutions exécutives à créer davantage de cadres et de mécanismes pour l’encadrement social et culturel des jeunes, a dit Mohamed Lhouiyet, mettant l’accent sur le rôle des jeunes dans le progrès de l’humanité et les transformations positives survenues dans la vie en société ainsi que leur contribution au vivre-ensemble et à la promotion des valeurs de paix, de tolérance et de stabilité.
Il a en outre fait part de la volonté de la commission d’accentuer la promotion et l’inclusion des jeunes dans l’élaboration des politiques publiques et gouvernementales de manière à permettre à cette catégorie sociale d’être au fait des changements sociopolitiques et économiques afin de mettre en œuvre une gestion transparente et efficace et de promouvoir l’accès à la connaissance.
Pour sa part, la secrétaire de l’Assemblée parlementaire de l’UpM, Kristina Strausa, a mis en avant l’importance de plaider en faveur de la cause des jeunes du pourtour méditerranéen à la faveur de politiques publiques soucieuses de servir les grands objectifs de l’Union en termes de développement de la conscience individuelle et collective des jeunes.
Elle a dans ce sens rappelé que les jeunes ont un rôle de premier plan à jouer dans l’amélioration de la qualité de vie et des échanges entre la société civile et la culture, mais aussi dans la promotion des valeurs de tolérance et de dialogue culturel et pacifique. Relever les défis auxquels fait face la région ne peut se faire en dehors d’un engagement ferme et effectif de la jeunesse par le biais de la promotion des technologies et systèmes d’information, a-t-elle expliqué.
Cette rencontre a vu la participation de plusieurs pays de la région méditerranéenne, à savoir le Maroc, la Bulgarie, l’Egypte, la Jordanie, la Lettonie, le Luxembourg, la Turquie et l’Algérie, en plus de plusieurs experts.
Parmi les recommandations présentées au cours de cette réunion, figure le besoin de réhabiliter l’action politique en donnant aux jeunes la possibilité de s’engager dans l’action partisane et publique, loin de tout sectarisme, repli sur soi et des discours extrémistes.
Le rôle des instances qui contrôlent l’espace virtuel a lui aussi été mis en avant par les intervenants, qui ont appelé à prendre les mesures qui s’imposent en vue de lutter contre les réseaux criminels actifs dans l’espace virtuel qui cherchent à inculquer aux jeunes des idées nihilistes et obscurantistes.
Ils ont aussi insisté sur le rôle crucial de l’école publique pour la promotion de la lecture et du livre et d’une conscience positive chez les jeunes et les adolescents. Les Parlements nationaux et le Parlement européen devraient adopter des législations permettant de concrétiser les objectifs susmentionnés, ont-ils suggéré.
L’Assemblée parlementaire de l’UpM a été créée en 2004 sous le nom de « l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne ». En tant qu’organe de l’Union pour la Méditerranée, l’Assemblée représente un cadre de coopération multilatérale entre des parlementaires de l’UE et de la rive Sud de la Méditerranée.
A signaler, par ailleurs, qu’une réunion du Bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en prévision de la prochaine session de l’assemblée, prévue en juillet prochain à Abidjan, s’est tenue, jeudi et vendredi à Bruxelles, avec la participation du Maroc.
Le Parlement marocain qui assure la vice-présidence du Bureau de l’APF, était représenté lors de cette réunion par le deuxième vice-président de la Chambre des représentants, Rachid El Abdi.
La réunion a été consacrée à l’examen notamment du projet de cadre stratégique 2019-2022 articulé autour des axes suivants : le renforcement de la francophonie, le développement durable et global, la paix et les libertés, la lutte contre le terrorisme et la situation au Sahel, ainsi que la structuration de l’APF.
Dans une déclaration à la MAP, Rachid El Abdi a souligné la pertinence des sujets abordés lors de cette réunion et qui concernent directement l’espace francophone, notamment ceux ayant trait aux questions de la jeunesse et de la femme, à la lutte contre le terrorisme, à la migration et à l’utilisation des technologies numériques.
La contribution du Maroc lors de cette rencontre a été focalisée notamment sur les flux migratoires entre les pays africains et entre ceux-ci et l’Europe, a-t-il indiqué, mettant en exergue la vision du Royaume pour limiter ces flux en Afrique en encourageant la sédentarisation des populations dans leur pays d’origine à travers le soutien à la stabilité, la lutte contre les changements climatiques et la promotion de l’investissement.
Il a souligné dans ce contexte l’importance de l’expérience cumulée dans le domaine de la gestion de la migration et la régularisation des migrants établis au Maroc.
Lors de cette réunion, il a aussi été question d’examiner les moyens de renforcer la francophonie d’autant plus que le Maroc jouit d’un statut avancé dans l’espace francophone au vu des relations solides le liant à plusieurs pays de cet espace.
Ont pris part à cette réunion des délégations parlementaires représentant, en plus du Maroc, le Canada, le Cambodge, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la France, le Gabon, Laos, le Luxembourg, Madagascar, le Mali, le Sénégal, la Suisse et le Tchad.

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