L’Union socialiste des forces populaires (USFP) a organisé, vendredi à Mohammedia, une rencontre internationale autour d’une question d’actualité, «La régionalisation et la décentralisation». Cette manifestation, qui avait pour thème «Le Maroc des régions est une nécessité historique, nationale et démocratique», a été marquée par des échanges et des débats de haute facture.

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L’USFP a organisé vendredi une rencontre internationale ayant permis, en plus de faire le bilan de trois ans de la nouvelle formule de la régionalisation, de discuter des perspectives de la décentralisation, ainsi que la présentation des expériences de pays européens en la matière. Il s’agit de l’expérience allemande, belge, espagnole, portugaise et suédoise. Présidant les travaux de cette rencontre, le premier secrétaire général de l’USFP, Driss Lachgar, a insisté sur les enjeux politiques en matière de bonne gouvernance de la régionalisation et son corollaire la décentralisation.
Par ailleurs, c’est son camarade au parti, Mohamed Ben Abdelkader, ministre chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique, qui s’est le plus étalé sur cette question et a évoqué l’état d’avancement de ce chantier tel qu’abordé par le gouvernement. Selon lui, la dialectique liant la régionalisation et la décentralisation versent dans la problématique de la gouvernance territoriale.
«La révision des expériences des 60 dernières années du processus de la décentralisation et de la déconcentration suscite avec force une question centrale en lien avec la gouvernance, que ce soit au niveau de l’administration centrale, des services extérieurs ou des collectivités territoriales», a-t-il affirmé. Ainsi, après avoir passé en revue les nombreux obstacles qui ont empêché la mise en place de la décentralisation, il a présenté l’état d’avancement de la vision du gouvernement au sujet de la nouvelle forme de la décentralisation administrative réfléchie pour accompagner la régionalisation. Une vision, dit-il, qui se fonde sur plusieurs éléments. Il s’agit, tout d’abord, d’appuyer la démocratie locale en accompagnant les collectivités territoriales, mais aussi en apportant un appui technique pour la préparation des plans de développement.
Appui qui s’exprime aussi à travers la concertation avec ces collectivités concernant les politiques publiques que les pouvoirs publics souhaitent mettre en œuvre. Un deuxième élément consiste à permettre aux collectivités de trouver les interlocuteurs habilités à négocier au nom de l’État. La troisième composante de cette vision passe par le développement des services administratifs et leur adaptation aux attentes locales à travers l’installation des services administratifs de proximité et la prise en compte des attentes locales. Le quatrième élément est le renforcement de l’efficacité de l’administration décentralisée à travers la convergence des politiques publiques sur le plan territorial. Le ministre a également rappelé que cette vision a été adoptée lors du dernier Conseil des ministres et les textes concernant la Charte de la décentralisation seront adoptés très prochainement en Conseil de gouvernement.
Par ailleurs, cette rencontre a été également l’occasion de faire le bilan de trois ans de l’entrée en vigueur de la régionalisation avancée. L’istiqlalien Yanja El Khattat, président de la région de Dakhla-Oued Eddahab, a expliqué à ce sujet que la régionalisation avancée est fondée sur la bonne gouvernance avec une répartition équitable des moyens entre le centre et les régions. Les Conseils régionaux ont été dotés de compétences avec de larges prérogatives et disposent de ressources financières, a-t-il expliqué. Cette régionalisation, avec le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, a constitué un soutien solide à l’initiative d’autonomie et le socle de l’édifice d’un État moderne du Maroc, gage d’une bonne gouvernance, estime-t-il.
L’usfpeiste Mohamed Alami, vice-président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, a lui critiqué les retards enregistrés dans l’élaboration des textes d’application relatifs à la régionalisation. Il a également critiqué les retards dans l’adoption des plans de développement régionaux et dont il a imputé la responsabilité au ministère de l’Intérieur qui a pris beaucoup de temps pour les valider. Une position partagée par son camarade du parti Abdelhamid Jmahri, membre du Conseil de la région de Casablanca-Settat, qui a évoqué une autre problématique. Il s’agit de la composition partisane des Conseils des régions. «Lors de chaque session du Conseil régional et de ses commissions, chaque groupe tire la couverture à soi. Il y a un manque de cohérence et d’homogénéité dans la composition des Conseils des  régions», a-t-il dénoncé.

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