La famille ittihadie terriblement affligée. Elle l’est d’autant plus qu’elle a trop de peine à se résigner à­ dire à Dieu à l’un des siens au parcours, au charisme et à l’aura si exceptionnels. Il en est ainsi. Les personnes que l’on aime, que l’on adore, on va jusqu’à se laisser convaincre qu’elles sont là pour être éternelles, pour être immortelles. Et c’est paradoxalement là où résiderait notre réconfort : notre si cher Abderrahmane El Youssoufi fait partie de la trempe des immortels. Il a dû rendre l’âme, à notre grand regret, à notre  si affligeante déploration, mais son œuvre est là pour toujours. Pour l’éternité.
Il va sans dire que la famille ittihadie n’est sûrement pas la seule à être marquée par cette insoutenable perte. C’est tout le Maroc. C’est tout un pays. C’est toute la gauche. C’est tout un peuple dans toutes ses composantes qui pleure aujourd’hui un homme de grande valeur.
La disparition s’est fait ressentir au-delà des frontières tellement l’homme s’était distingué, pendant toute une vie,  par sa probité et son attachement aux nobles causes.
Pleurer notre si cher regretté, c’est pleurer ce résistant de la première heure qu’il a été, si habité par un amour inconditionnel de son pays qu’il a adhéré, sans hésiter, et dès sa prime jeunesse à la lutte contre l’occupant.
Pleurer Si Abderrahmane, c’est pleurer un grand homme de gauche. La gauche dans toute sa splendeur, celle des grands principes et des grandes valeurs.
Pleurer Si Abderrahmane, c’est pleurer un dirigeant politique soucieux de l’essor de son parti, mais soucieux avant tout de celui du pays. La toute première priorité.
Et c’est dans ce sens qu’il allait démontrer toute sa dimension de grand homme d’Etat. «La crise cardiaque». C’est là un emprunt utilisé par la plus haute institution du pays pour qualifier la situation dans laquelle se trouvait le pays. Feu Hassan II savait de quoi il parlait, comme il savait que le salut ne pouvait venir que de l’USFP avec ses compétences, ses femmes et ses hommes dont son Premier secrétaire à l’époque, Abderrahmane El Youssoufi. Tant de réalisations ont été alors accomplies et dont les bienfaits sont plus que palpables aujourd’hui même. Et c’est faire preuve de cécité ou d’entêtement désespérants que de ne pas le reconnaître. Un petit rappel  proposé en pages intérieures est justement destiné aux mémoires incultes.
La logique aurait voulu que l’expérience ittihadie plébiscitée d’ailleurs par les urnes se poursuive, mais la politique a ses raisons que la raison ne connaît pas. Qu’à cela ne tienne. Quand vous avez le pays dans le sang et que son amour circule dans vos veines, vous ne pouvez en aucun cas lui tourner le dos. Le retour a dû donc se faire en toute logique. Pour le bonheur de tous.
Sa sagesse et sa discrétion le disputaient à sa modestie. Ses rares sorties étaient ponctuées par une marche rituelle sur la corniche casablancaise quand son état de santé le lui permettait encore. C’est là que tout le monde a dû constater  à quel point les Marocains savent être reconnaissants envers ceux parmi les hommes politiques qui le méritent. Il était à chaque fois sollicité pour une photo ou chaleureusement salué de près ou de loin. Le tout dans un respect dont il était assurément digne.
Paix à ton âme Si Abderrahmane. De tout cœur avec ta vénérable épouse, Marie-Hélène, ta compagne de toute une vie, avec ta petite famille et avec ta grande famille ittihadie ainsi que l’ensemble des Marocains.
Repose en paix Si Abderrahmane.
Tu l’as amplement mérité.

 

Par Mohamed Benarbia

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