Le Xe Congrès de l’USFP se tiendra les 19, 20 et 21 mai prochain. Telle est la décision prise à l’unanimité lors de la réunion de la Commission administrative nationale et du Conseil national tenue samedi dernier au siège central du parti à Rabat avec un seul point à l’ordre du jour.
Dans l’allocution qu’il a prononcée au début de cette réunion, le président de la Commission administrative nationale, Habib El Malki, a affirmé que le 10ème Congrès constitue une opportunité pour s’interroger et interpeller objectivement la conjoncture actuelle. Il offrira également l’occasion pour tous les Ittihadis de poser, en toute objectivité et courage, quelques grandes questions à même de cadrer les débats au sein du parti sur les perspectives de la social-démocratie à la lumière de la montée du populisme dans plusieurs pays du monde. Ces grandes questions permettront aussi, selon lui, de peaufiner les valeurs à même de permettre à «la gauche responsable» d’être un rempart inexpugnable aux campagnes de désinformation visant à remettre en cause les acquis universels et à les minorer.
Habib El Malki a ensuite mis en exergue la nécessité de mettre en place un nouveau modèle organisationnel  qui répond aux exigences d’une société en perpétuel mouvement et en perpétuelle mutation. Selon lui, le parti de la Rose et ses militants ont la capacité d’apporter des réponses convaincantes à cette problématique loin de toute solution stéréotypée et facile. «Nous sommes tenus d’innover en ouvrant le chantier de la réflexion théorique, politique et organisationnelle et  de trouver les solutions qu’exige l’étape que nous traversons», a-t-il déclaré en substance.
«Nous sommes en train de préparer le 10ème Congrès de notre parti, et vous connaissez  l’importance de ces étapes dans l’histoire de l’USFP. Toutes ces étapes étaient décisives dans le développement du parti », a mis en exergue le Premier secrétaire de l’USFP dans son discours prononcé lors de cette session ordinaire.
Selon lui, les congrès du parti de la Rose ont toujours constitué « des évènements politiques de grande envergure », car c’est au cours de ces congrès qu’ont germé les grandes idées politiques, théoriques et organisationnelles qui ont contribué à l’encadrement des luttes des forces progressistes en vue de l’édification d’un Etat démocratique où règnent la justice, la dignité et l’égalité.
Le  9ème Congrès a ainsi constitué, d’après le dirigeant ittihadi, une étape décisive non seulement dans l’histoire de l’USFP, mais également celle du Maroc moderne. Ce fut la première fois que la présidence d’un parti politique a été marquée par une compétition entre plusieurs candidats et dont chacun défendait un projet ou une thèse. Ce Congrès a été également marqué, selon lui, par la transparence la plus totale depuis la vérification des identités des congressistes ayant le droit de vote jusqu’à l’annonce des résultats.
Driss Lachguar a, par ailleurs, proposé la constitution de deux commissions. La première se chargera de la préparation d’un document organisationnel, alors que la deuxième se chargera de préparer un document d’orientation. « Ce document proposera aux congressistes une thèse politique complète englobant les questions économiques, sociales et culturelles, le tout cadré par un fil conducteur politique. Cette thèse permettra de mettre en exergue notre vision concernant les défis et les missions de l’étape, et de mettre à jour notre référentiel idéologique ainsi que les principes fondateurs de notre projet sociétal », a souligné le Premier secrétaire de l’USFP.
Il a également décliné quatre niveaux d’analyse dans la préparation de ce document d’orientation. Le premier aura trait au projet politique ittihadi élaboré depuis le Congrès extraordinaire en 1975 jusqu’au 9ème Congrès national et permettra aux nouvelles générations de se réapproprier la thèse politique ittihadie et de connaître les réponses que leur parti a données à différentes questions politiques, sociales, économiques et culturelles auxquelles notre pays a fait face.
Le second volet concernera la mise en question des réalisations et des échecs que l’USFP a enregistrés depuis le gouvernement d’alternance jusqu’à maintenant. Ce niveau d’analyse permettra de repérer les points forts et les défaillances au niveau de l’action du parti de la Rose.
Le troisième niveau d’analyse se rapportera à la relecture de la réalité marocaine qui est en perpétuelle mutation en exploitant les excellents rapports nationaux élaborés soit par le parti à travers ses congrès, ses colloques ou ses programmes électoraux, soit par les institutions nationales telles que le CESE, le HCP, le CNDH, le CSEFRS ou l’Observatoire national  du développement humain.
La quatrième partie du document d’orientation sera consacrée à l’élaboration de la thèse ittihadie pour la prochaine étape. Elle comportera des axes portant sur la réforme de l’Etat (administration et institutions), la modernisation de la société (culture, éducation et médias), le modèle de développement (mise à niveau de l’économie, amélioration du service public, réalisation de la justice sociale), la question électorale (système électoral, alliances…), et, enfin, le modèle organisationnel partisan (missions partisanes, structures organisationnelles, gestion et efficacité…).
«Nous avons besoin d’un document qui permettra de repérer les grandes mutations de notre société surtout celles concernant la structure démographique, la répartition territoriale, les structures sociales, l’impact des changements sur les différents courants d’idées et idéologies qui traversent la société, le rôle que joue la révolution numérique et l’impact grandissant des médias et des mécanismes qui façonnent le monde d’aujourd’hui», a affirmé le Premier secrétaire de l’USFP. Et d’ajouter : «Je m’engage à prendre part à cet effort collectif, et ce en présentant mon point de vue personnel en ce qui concerne ces deux documents ».
Par la suite, Abdelkrim Benatik, membre du Bureau politique, a affirmé devant les membres de la Commission administrative que le parti est en train de préparer les conditions méthodologiques en vue d’organiser une réflexion collective qui mettrait en question  l’avenir de l’USFP qui avait et a toujours eu un rôle influent dans le champ politique marocain depuis 60 ans.
Dans ce sens, il a souligné que le débat sur le référentiel a été mis en veilleuse au sein du parti pour deux raisons, la première ayant  trait à la participation à l’édification des institutions du pays, et la deuxième concernant les conflits internes relatifs à tout ce qui a un caractère tactique au détriment d’un débat à même d’élaborer des consensus forts.

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