« Pourquoi n’évoquent-ils pas la retraite des ministres et ne demandent-ils pas l’arrêt de la rente et le cumul des indemnités par les élus qui disposent de plusieurs mandats ? »

Driss Lachguar a plaidé l’apaisement lors de son passage à l’émission « Saa li Iknaa » diffusée samedi dernier sur Médi1 TV après les déclarations de l’ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkirane devant le sixième congrès national de la jeunesse du PJD.
Ce dernier avait critiqué le parti de la Rose et le RNI qui sont d’ailleurs les principaux alliés du PJD au gouvernement, en diffamant leurs dirigeants et en utilisant un langage indigne d’un ex-chef de gouvernement.
« Ce qui s’est passé est extrêmement grave. Il se croit Omar Ibn Al-Khattab ou Omar Ibn Abdelaziz. Il se permet de donner des leçons à la Commanderie des croyants et se  comporte comme un guide suprême », a affirmé le Premier secrétaire de l’USFP sans toutefois prononcer le nom de l’ex-chef du gouvernement.
L’éthique démocratique et le droit de réserve exigent de tout responsable, une fois son mandat terminé, de laisser à son successeur la liberté de mettre en application ses propres visions et programme.
« Nous avons émis un point d’ordre lorsque Saâd Eddine El Othmani n’a pas réagi  immédiatement aux déclarations de l’ex-chef du gouvernement »,  a précisé le dirigeant ittihadi avant d’affirmer que l’USFP a fermé cette parenthèse, car, selon lui, la coalition gouvernementale est tenue de se pencher sur les vrais problèmes qui concernent la vie quotidienne des citoyens.
Dans ce sens, Driss Lachguar a salué les décisions prises par Saâd Eddine El Othmani en réponse aux revendications de la population de Jerada. « Retirer toutes les autorisations illégales octroyées est une vraie révolution », a précisé Driss Lachguar.
Le Premier secrétaire de l’USFP a, par ailleurs, affirmé que la malencontreuse sortie de Benkirane ne portait pas seulement atteinte aux partis de la majorité, mais torpillait aussi l’action du gouvernement présidé par le Secrétaire général du PJD. Dans ce cadre, il a appelé l’ex-chef du gouvernement et d’autres membres dirigeants du PJD à s’abstenir de le faire.
Il a aussi démenti, à plusieurs reprises, les fake news véhiculés par certains médias ou des réseaux sociaux visant le parti de la Rose à l’instar de l’assertion selon laquelle il y aurait eu une altercation entre lui et Saâd Eddine El Othamani et que ce dernier aurait tapé du poing sur la table. « Vous savez qu’il n’y avait aucune table dans la salle où la majorité avait tenu sa réunion », a-t-il ironisé. Il a également réfuté une autre assertion affirmant qu’il avait  l’intention de briguer un troisième mandat à la tête du parti. A ce propos, il a expliqué que le dernier Conseil national du parti tenu au début du mois courant avait adopté un statut et un  règlement intérieur qui ne contenaient aucune disposition allant dans le sens des allégations de certains médias.
Concernant les élections législatives de 2021, Driss Lachguar a assuré que le parti de la Rose allait œuvrer à remporter la victoire, tout en soulignant que le pays avait besoin d’une alternative.  « Le politique qui n’ambitionne pas de remporter la victoire doit démissionner ».
« L’USFP mène une vie normale », a-t-il soutenu. Et de préciser que le nombre de ceux qui l’ont quitté à l’issue du Xème Congrès tenu en mai de l’année dernière ne dépassait pas les doigts d’une seule main contrairement à ce qui se passait antérieurement.
A propos de la réforme de la Caisse de retraite des députés, il a affirmé qu’il y avait sur la table une proposition crédible pour résoudre cette question et consistant à porter la cotisation mensuelle des élus à 3.200 DH contre 2.900 DH actuellement et à fixer l’âge de départ des parlementaires à la retraite à 63 ans.
Par ailleurs, il a critiqué le populisme de ceux qui appellent à la suppression de ce régime. « Pourquoi  n’évoquent-ils pas la retraite des ministres et ne demandent-ils pas l’arrêt de la rente et le cumul des indemnités par les élus qui disposent de plusieurs mandats ?», s’est-il interrogé. Il y a lieu de préciser que le Groupe parlementaire de l’USFP à la Chambre des représentants en concertation avec la direction du parti de la Rose avait présenté une proposition de loi visant l’interdiction de ce cumul. Un communiqué de presse du Bureau politique de l’USFP publié  en novembre 2017 avait précisé que « le parti estime que cette proposition  tire sa quintessence de la philosophie de rationalisation des dépenses publiques et de lutte contre la rente». Malheureusement cette proposition avait été tout bonnement rejetée.
« Ça suffit. Trêve de surenchère, de confusion, de désinformation et de mauvaise foi», a-t-il martelé. Et d’ajouter :« Il faut cesser de mentir au peuple marocain ».
Mourad Tabet

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