Le Maroc de l’après crise du Covid-19 ne sera pas celui d’avant la crise

Notre unité et l’entière adhésion des citoyens aux mesures prises par les autorités constituent l’unique voie pour nous en sortir

Si la pandémie perdure, j’estime que la nécessité de former un gouverement d’union nationale sous la direction de S.M le Roi serait inéluctable

Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a tenu mardi dernier un discours de vérité, réaliste et responsable lors de la rencontre virtuelle organisée par la Fondation Lafqui Titouani dans le cadre d’une série d’entrevues à distance entre les leaders des partis politiques et les journalistes concernant leurs programmes en rapport avec l’actuel état d’urgence ainsi que leurs propositions et vision de l’après-crise.
« L’USFP n’a pas de réponses toutes faites aux questions qui se posent à propos de la pandémie du Covid-19 et surtout de l’après crise sanitaire », a tenu à souligner le Premier secrétaire de prime abord.
« Je ne crois pas que vous allez trouver des penseurs et des politiques qui ont des réponses toutes faites à propos de ce qui se passe actuellement et de ce qui se passera dans l’avenir », a-t-il affirmé lors de cette rencontre qui s’est déroulée par visioconférence et à laquelle ont pris part des journalistes (Omar Cherkaoui, Abdelhak Belachguar, Mohamed Rami et Omar Ouchen) ainsi que le professeur universitaire, Abdelfattah El Belamachi.
Selon le dirigeant ittihadi, tout questionnement lié à l’après pandémie est prématuré. « Nous devons, en ce moment difficile, former un front uni et fort » et « tous les efforts doivent converger vers un seul et unique but : vaincre le coronavirus », a précisé Driss Lachguar. Et d’enchaîner :
« Actuellement, la priorité des priorités est de savoir comment dépasser cette crise. Les questions concernant l’après crise doivent être reportées ».
Le dirigeant ittihadi a néanmoins précisé que « le Maroc de l’après crise du Covid-19 ne sera pas celui d’avant la crise ».
Il a fait part, dans ce sens, de quelques idées allant dans ce sens. « La crise actuelle a démontré le bien-fondé de nos revendications relatives à l’édification d’un Etat fort et d’une société solidaire », a expliqué Driss Lachguar en faisant allusion au mémorandum présenté à la Commission chargée d’élaborer le nouveau modèle de développement et dans lequel le parti de la Rose a plaidé pour un Etat fort et juste et pour une société moderniste et solidaire.

D’après lui, la crise actuelle a prouvé que le Maroc disposait d’un Etat fort et capable de prendre des mesures exceptionnelles et inédites tout en étant appropriées pour gérer la pandémie.
Il a, par ailleurs, estimé qu’il faudrait accorder une importance à deux secteurs stratégiques, à savoir l’éducation et la santé. « J’estime qu’il faut plus d’Etat, voire du tout Etat dans ces deux secteurs ».
« Aujourd’hui, nous devons être fiers des mesures préventives et proactives prises par notre pays, sous la direction de Sa Majesté le Roi, pour lutter contre la
pandémie », a, par ailleurs, souligné Driss Lachguar, en précisant que le Maroc est l’un des rares pays à être cité comme modèle dans la gestion de la pandémie du Covid-19, que ce soit au niveau africain ou régional. « Cela constitue une vraie fierté pour nous », a-t-il noté.
En effet, notre pays a pris des décisions audacieuses. Il n’a pas hésité à accorder la priorité au droit à la vie, et ce dès l’apparition des signes avant-coureurs de la pandémie, contrairement à quelques pays occidentaux qui ont privilégié la protection de leur économie au détriment de la vie et de la santé de leurs citoyens. Ces pays ont dû rétropédaler et prendre des mesures drastiques afin de faire face à la situation.
Selon Driss Lachguar, les autorités marocaines ont également pris la décision audacieuse de fermer les frontières pour empêcher la propagation du coronavirus.
Parallèlement à ces décisions audacieuses, les autorités publiques ont mis en place un plan d’urgence pour aider les couches sociales les plus touchées par le ralentissement de l’activité économique notamment à travers le Fonds spécial initié par le Souverain.
Ainsi, lors de la première phase, les personnes opérant dans l’informel et disposant d’une carte Ramed ont bénéficié d’une aide, alors que les personnes non-affiliées audit régime, opérant dans l’informel et ayant perdu leurs revenus à cause du confinement bénéficieront, elles aussi, d’une aide lors de la deuxième phase.
« J’appelle tous nos concitoyens à adhérer pleinement et sans conditions préalables à la lutte que mène notre pays contre la propagation du Covid-19 », a souligné le Premier secrétaire de l’USFP, mettant l’accent sur la nécessité de mettre momentanément de côté « les critiques, car nous sommes tous confrontés aujourd’hui au même danger, et nous devons tous nous unir pour y faire face et sauver notre patrie ».
A cet égard, le dirigeant ittihadi n’a pas écarté l’idée de constituer «un gouvernement d’union nationale sous la direction de S.M le Roi Mohammed VI» pour mener « la guerre » contre le Covid-19. « Si la pandémie perdure, j’estime que la nécessité de former un gouvernement d’union nationale sous la direction de S.M le Roi est inéluctable », a tenu à préciser le Premier secrétaire de l’USFP avant d’ajouter : « Notre unité et l’entière adhésion des citoyens aux mesures prises par les autorités constituent actuellement l’unique voie pour lutter contre la pandémie en l’absence de médicaments ou de vaccins efficaces contre le Covid-19 ».
Dans son élan unitaire, le Premier secrétaire de l’USFP a également lancé un appel au régime algérien l’invitant à ouvrir les frontières fermées depuis 1994, soulignant que le Maroc et l’Algérie « doivent nouer en ce moment, d’étroites  relations de coopération pour atténuer les effets de la pandémie, car tout ce qui risque d’impacter négativement les deux pays ne pourrait être évité que par la coopération ». Face à cette crise sanitaire mondiale « inédite et sans précédent depuis la deuxième guerre mondiale », chaque Etat a fait cavalier seul. « Vous voyez la guerre des masques que se livrent sous nos yeux des puissances mondiales », a déploré Driss Lachguar pour qui l’ordre international pourrait être chamboulé à l’issue de cette pandémie comme ce fut le cas après la première guerre mondiale avec la naissance de la Société des Nations en 1919 ou après la seconde guerre mondiale avec la création de l’ONU.
Mourad Tabet

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