Avec les autres chefs des huit plus grands partis, le premier secrétaire de l’USFP a été l’invité de l’émission « Mounadarate » sur Medi1Tv. Malheureusement, trois des principaux partis de la coalition gouvernementale n’ont pas répondu présents, alors que cette émission aurait pu être l’occasion pour eux de décliner leur bilan gouvernemental et de mettre en œuvre devant les téléspectateurs le principe constitutionnel de reddition des comptes. Preuve encore que les membres de la coalition gouvernementale n’assume pas leur bilan et ne souhaitent pas y être associés. Quant au chef de gouvernement, Abdelillah Benkirane, il est en réalité incapable intellectuellement de participer à ce type d’émissions sérieuses : comment y placer son couplet sur la restauration de sa chambre à coucher et sa cuisine, comment y placer quelques larmes, et son rire mythique …

L’émission de Medi1Tv a abordé plusieurs sujets : la construction démocratique au Maroc, les programmes électoraux des partis participants et le parcours des leaders politiques. A l’exception des interventions de Driss Lachguar, pour les autres chefs de partis c’était opération « noyage de poisson » : avec une succession de généralités (avec mention spéciale à Mohamed Sajid, chef de l’Union Constitutionnel) et une puissante langue de bois. Nous avons néanmoins eu droit à quelques perles, comme lorsque le chef de l’UC dit que l’assertion qu’il y a un fléau de la corruption est une exagération et qu’il s’agit uniquement de petits incidents, ou lorsque Ilyas Elomari le chef du PAM indique qu’il souffre de schizophrénie s’agissant du dossier de l’éducation : pour un sujet aussi sensible il y a de quoi s’inquiéter pour les Marocains…

Par ailleurs, les propos des chefs du PAM et du PPS sur la santé, passés inaperçus dans la presse, sont très inquiétants pour l’avenir. En effet, ces deux chefs de partis ont indiqué qu’en raison de l’absence d’équipements, de médicaments et de personnel médical suffisants pour les patients disposant de la carte RAMED dans les hôpitaux publics, ces patients RAMED devraient être redirigés vers les cliniques privées, probablement contre le versement d’une redevance par l’Etat… Une manière de rentabiliser l’investissement dans les cliniques de la holding du ministre de l’industrie actuelle? En tout cas, tout porte à croire qu’il y a un projet qui se prépare de désinvestissement de l’Etat de la santé publique.

La prestation de Driss Lachguar a été clairement au dessus du lot. Il a été authentique, sincère et engagé. Tout ce qu’on attend d’un homme politique. Sans détailler ici les mesures du programme de l’USFP exposées avec pédagogie par le premier secrétaire, il faut revenir sur un sujet en particulier, celui de la lutte contre le chômage. Le premier secrétaire de l’USFP s’est demandé comment peut-on en tant qu’homme politique, voir des jeunes se réveiller chaque matin et ne rien trouver à faire. Il y a là un vrai risque pour la sécurité et la stabilité du Maroc, et au-delà des mesures concrètes proposées dans le programme de l’USFP, c’est d’une volonté politique dont a besoin ce sujet.

Certes, nous sommes tous très heureux de voir des grands groupes industriels s’installer au Maroc, mais ce n’est pas la création de 8.000 postes sur plusieurs années qui va résoudre la problématique du chômage. Ce sont les TPE et PME qui créent le plus d’emplois d’où la nécessité d’avoir un programme de soutien à ces structures.

Concernant le sujet à la mode de l’hégémonie (Tahakoum), Driss Lachguar a précisé que la nature a horreur du vide. Et ce que le PJD appelle Tahakoum correspond en réalité à la défaillance et l’irresponsabilité du gouvernement actuel.

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