Abdelkrim Benatiq : On ne peut concevoir la réalisation des projets de développement sans l’implication des MRE

Le climat maussade qui enveloppait la ville ocre, mardi, tranchait avec l’ambiance qui jaillissait des entrailles de la salle de conférence où se tenait la 3ème édition du Forum des compétences marocaines aux Etats-Unis. Et pour cause, organisé par le ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, en collaboration avec le Réseau des compétences marocaines résidant aux Etats-Unis (AMCN-American Moroccan competencies network), le Forum, placé cette année sous le thème «Les Marocains du monde : des compétences pour le Maroc de demain », fut empreint de la bonne et contagieuse ambiance, apanage des dizaines, d’hommes et femmes d’affaires, chefs d’entreprise, médecins, chercheurs ou autres cadres dirigeants marocains résidant aux Etats-Unis. Une humeur, certainement mue, d’une part, par leur joie de respirer l’air de leur mère patrie, et d’autre part, par leur envie de s’impliquer dans le développement économique du pays.
Cet aspect est d’ailleurs l’un des nombreux objectifs évoqués par Abdelkrim Benatiq, ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration : « Cette assemblée vise à mobiliser les compétences américano-marocaines au service du développement socio-économique du Maroc, notamment en encourageant les investisseurs marocains résidant à l’étranger à s’implanter et opérer sur le marché marocain» a-t-il indiqué. Car,  poursuit-il,  «il nous est très difficile, et même impossible de concevoir la réalisation de la grande vision stratégique symbolisée par le projet de développement socioéconomique du pays, conduit par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sans que les Marocains résidant à l’étranger et plus particulièrement aux Etats-Unis, n’y soient partie prenante ». Abdelkrim Benatiq a également tenu à rappeler que cette ambition n’a de commune mesure que les difficultés qui l’accompagnent : « Cette rencontre n’est que le début d’un parcours exsangue et difficile, parsemé de difficultés », a-t-il fait remarquer, avant d’indiquer que sa concrétisation passera invariablement par une solidarité de tous les instants et un changement : « Nous devons passer d’un processus traditionnel qui veut que des Marocains résidant à l’étranger s’envolent pour leur pays d’origine uniquement pour y passer les vacances et rendre visite à leur famille, à un processus où ils investiraient dans leur pays ».
Ainsi, le Royaume espère intégrer et profiter durablement de l’expertise des 150.000 Marocains expatriés dans ce pays d’Amérique du Nord, aussi bien dans le commerce que dans les échanges scientifiques et technologiques, d’autant plus que ces derniers comptent parmi les communautés jouissant d’un profil de formation très élevé, comme l’a souligné Mohamed Boutjdir, président du Réseau des compétences marocaines aux Etats-Unis : « Même si les Etats-Unis n’accueillent que 2% des Marocains résidant à l’étranger, a contrario, ces expatriés représentent 40% des compétences marocaines dans le monde». Un doux euphémisme dans la mesure où 41% parmi eux détiennent des diplômes de 3ème cycle universitaire et 21% sont des cadres.
Répartis sur deux jours, les travaux du Forum qui fait suite à ceux organisés à New York en juin 2012 et à Rabat en juin 2013, se sont articulés autour de quatre panels. Le premier s’est intéressé à l’entrepreneuriat, l’industrie et les nouvelles technologies, alors que le deuxième a fait le point sur l’enseignement et la formation professionnelle, tandis que le troisième a eu pour objectif de mettre la lumière sur la santé et la recherche biomédicale, et plus particulièrement « la politique de santé au Maroc». Enfin, le dernier portait sur la sociologie et les interactions culturelles.
L’ensemble de ces activités ont eu pour prémices un cadrage général suivi d’un espace B2B, dédié aux porteurs de projets et aux différents partenaires publics et privés, couvrant un large éventail de sujets en totale harmonie avec les thèmes proposés. Sans oublier un volet réservé aux différents témoignages et interactions entre les participants.
Installée et bien ancrée, la communauté des Marocains résidant aux Etats-Unis est incontestablement le symbole des liens d’amitié entre les deux pays depuis des lustres. Pour preuve, outre le volet historique qui fait du Maroc le premier pays à avoir reconnu les Etats-Unis, par la signature d’un traité en décembre 1777, le Royaume fait figure d’exception continentale, surtout après avoir signé un accord de libre-échange avec les Etats-Unis d’Amérique en 2004, entré en vigueur en 2006. Certes, le total des échanges entre le Maroc et les Etats-Unis est inférieur à 4 milliards de dollars en 2016 et la balance commerciale est excédentaire côté américain, cependant, d’après un rapport publié en mai 2017, par le Moroccan American Center for Policy de Washington, force est de constater que les bienfaits de ces traités, vu que les exportations marocaines vers les Etats-Unis ont progressé de 125% en à peine 12 ans, représentent ainsi 5,3% de l’ensemble des échanges du Royaume avec le reste du monde.
En guise de conclusion, il convient de rappeler que cet événement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la 13è Région des Marocains entrepreneurs du monde. Pour y parvenir, elle s’est appuyée sur l’American Moroccan competencies network ou AMCN. Structurée comme un réseau virtuel qui fournit une plate-forme pour rassembler la communauté marocaine de toutes les régions des Etats-Unis, elle aspire entre autres à contribuer au développement socioéconomique du Maroc.

www.libe.ma

Marrakech – DNES Chaabi Chady

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