L’USFP décide d’adresser un mémorandum à S.M le Roi
Le Bureau politique est convaincu que c’est bien le contrat liant l’institution monarchique aux partis nationaux qui a permis la consolidation du processus démocratique
Le Bureau politique de l’USFP a tenu, lundi 10 octobre 2016, une réunion consacrée à l’examen du déroulement et de l’organisation des dernières élections législatives et à l’évaluation des résultats qui en ont découlé.
A l’entame de cette réunion, les membres du Bureau politique ont suivi l’exposé présenté par le Premier secrétaire, Driss Lachguar, qui a rappelé l’ambiance qui a marqué le déroulement de l’opération électorale, évoquant par là les évènements qui ont accompagné les différentes étapes de la campagne électorale et du scrutin et relevant un ensemble de constats préliminaires se rapportant aux chiffres issus de ces dernières législatives et leurs impacts sur les changements politiques et démocratiques, ainsi que sur la position du parti au sein du champ politique global.
A l’entame de cette réunion, les membres du Bureau politique ont suivi l’exposé présenté par le Premier secrétaire, Driss Lachguar, qui a rappelé l’ambiance qui a marqué le déroulement de l’opération électorale, évoquant par là les évènements qui ont accompagné les différentes étapes de la campagne électorale et du scrutin et relevant un ensemble de constats préliminaires se rapportant aux chiffres issus de ces dernières législatives et leurs impacts sur les changements politiques et démocratiques, ainsi que sur la position du parti au sein du champ politique global.
Suite au débat politique approfondi qui a caractérisé cette réunion, le Bureau politique enregistre ce qui suit :
1 – Le BP félicite toutes les Ittihadies et tous les Ittihadis élus à l’issue de ces législatives, ainsi que l’ensemble des candidates et des candidats qui se sont présentés sous les couleurs du parti et qui ont mené, aux côtés de tous les militants et des cadres ittihadis, dans les différentes provinces, une campagne forte, propre et intègre, en comptant sur leurs propres moyens, sur les militantes et militants et sur les sympathisants. Une campagne qui s’est distinguée par un enthousiasme inégalé reflété par les grands meetings et les marches populaires à travers toutes les circonscriptions, avec la participation massive de citoyennes et citoyens, en vue de soutenir notre parti, ses candidates et candidats.
Le BP tient à remercier les citoyennes et les citoyens qui ont rempli leur devoir national en participant au vote et qui ont placé leur confiance en la liste de l’USFP et de son projet démocratique et sociétal. Projet qui défend les principes de la pluralité, de l’égalité, de la justice sociale, de la liberté et de la dignité.
De même qu’il salue la nouvelle méthodologie adoptée par le parti pour la préparation des élections législatives, que ce soit au niveau du programme ou à celui du rendement logistique et communicationnel.
Le BP tient à remercier les citoyennes et les citoyens qui ont rempli leur devoir national en participant au vote et qui ont placé leur confiance en la liste de l’USFP et de son projet démocratique et sociétal. Projet qui défend les principes de la pluralité, de l’égalité, de la justice sociale, de la liberté et de la dignité.
De même qu’il salue la nouvelle méthodologie adoptée par le parti pour la préparation des élections législatives, que ce soit au niveau du programme ou à celui du rendement logistique et communicationnel.
Le Bureau politique qui se félicite des efforts déployés par les militantes, les militants et les sympathisants quant à l’explication du programme du parti, au contact avec la population et à la défense de ses listes et de ses positions, n’en exprime pas moins sa déception suite aux résultats obtenus et qui ne reflètent pas la vraie position d’un parti comme l’Union socialiste des forces populaires riche de son histoire nationaliste, de son patrimoine militant, de sa présence populaire et des sacrifices de ses membres et leur fidélité à la nation et au peuple.
2- Les résultats annoncés n’ont pas permis d’établir une ligne nette entre la majorité et l’opposition, car deux partis respectifs de la majorité et de l’opposition ont devancé les autres formations politiques qui ont accusé un net recul, qu’elles appartiennent à la coalition gouvernementale ou non. L’USFP avait déjà exprimé son scepticisme face à la bipolarité artificielle, tout en attirant l’attention sur le fait que cette bipolarité n’a pas de fondement politique ou basée sur des choix économiques et sociaux, sinon son positionnement électoral à travers des méthodes qui ont consacré un modèle clientéliste fondé essentiellement sur l’argent, les «dons» en nature sous couvert de l’assistanat.
3- Le Bureau politique rappelle que le parti a présenté des propositions au sujet de la réforme des lois électorales comme étant une partie intégrante de la réforme politique. Lesquelles lois électorales étaient censées accompagner la Constitution de 2011 et axées sur la nécessité de garantir une réelle représentativité des partis politiques, la crédibilité des élections, la révision totale du découpage des circonscriptions, le nombre de listes et de bureaux de vote, la procédure de supervision et de contrôle de ces derniers, le choix d’une autre journée de vote autre que le vendredi souvent exploité sur le plan religieux dans les élections, la nécessité de mettre en place une loi rendant le vote obligatoire, d’autant plus qu’il a été constaté la défection des électeurs et la faible représentativité, outre la manipulation frauduleuse des listes électorales.
Le BP rappelle également les nombreuses fraudes qui ont entaché les élections locales et régionales du 4 septembre 2015 dont les répercussions judiciaires continuent à ce jour. Pire, le parti qui a remporté les dernières élections alors qu’il était chargé de les superviser à travers aussi bien la présidence du gouvernement que la commission ad hoc, mettait lui-même en doute la transparence de ces élections et les institutions de l’Etat.
Les propositions du parti à propos des lois électorales avaient pour finalité de dégager une véritable représentativité, crédible et transparente des formations politiques. Mais le refus catégorique du chef du gouvernement et de sa majorité a abouti à la situation que nous connaissons aujourd’hui, à savoir une bipolarité artificielle, qui ne peut en aucun cas réduire à néant les partis du Mouvement national, car ils sont issus du peuple marocain et ne sont aucunement des formations créées de toutes pièces, à caractère éphémère que dictent la volonté de domination ou les contraintes des équilibres stratégiques.
Face à cette situation, l’USFP assume ses responsabilités, en dénonçant des phénomènes dangereux qui ont dénaturé la compétition électorale tels que l’exploitation des associations de prédication dans la mobilisation électorale, à travers des réseaux de distribution d’argent et de dons, les dépenses de sommes colossales dont on ignore l’origine et la légalité de leur réception et distribution ; lesquelles sommes ont été également utilisées pour la couverture médiatique, les déplacements et les meetings… Le Bureau politique dénonce également l’exploitation des lieux de culte et la propagation de discours de haine et d’incitation contre les adversaires politiques.
En plus, de l’argent a été consacré pour l’achat des voix, sans pour autant que ceux qui étaient derrière ces pratiques illégales ne soient inquiétés. Il a été par ailleurs constaté que certains agents d’autorité et auxiliaires ou de présidents de bureaux de vote ont eu recours à la triche électorale.
C’est pourquoi le Bureau politique considère que les résultats obtenus par l’USFP reflètent de manière claire ces pratiques perverses confortées par le rejet systématique des propositions présentées par notre parti en vue de la réforme du système électoral en réponse aux mutations démographiques, sociologiques et urbanistiques de notre pays qui nécessitaient une révision globale de ce système qui a perdu sa raison d’être.
4 – Le Bureau politique attire l’attention sur la dangerosité du phénomène d’abstentionnisme électoral vu que le nombre d’inscrits sur les listes électorales avoisine les 16 des 28 millions de citoyennes et citoyens en âge de voter. Il tire aussi la sonnette d’alarme à propos de la faiblesse du taux de participation parmi les inscrits puisque le taux des non votants s’est élevé à 57%, ce qui est de nature à affaiblir grandement la légitimité de toutes les institutions élues. Aussi impute-t-il la responsabilité de tout cela au gouvernement et aux outils institutionnels qui n’ont pas œuvré en vue d’encourager les citoyens à une forte participation aux élections.
L’opérationnalisation réelle de la Constitution ne peut avoir lieu sans une participation active du peuple dans la vie publique, mais ce qui est advenu en réalité a consisté à pousser les citoyens à se détourner de la politique via la dévalorisation du rôle du parti et de l’image des élites ainsi que la propagation de viles rumeurs et d’un discours populiste de bas étage.
L’opérationnalisation réelle de la Constitution ne peut avoir lieu sans une participation active du peuple dans la vie publique, mais ce qui est advenu en réalité a consisté à pousser les citoyens à se détourner de la politique via la dévalorisation du rôle du parti et de l’image des élites ainsi que la propagation de viles rumeurs et d’un discours populiste de bas étage.
5- L’USFP est le premier à avoir été visé par cette campagne de dévalorisation, puisqu’il a eu à faire face à une machination infernale et à des rumeurs ignobles visant particulièrement sa direction dont l’objectif a été d’en ternir systématiquement l’image, d’amplifier et d’encourager les divergences internes du parti par tous les moyens et dans toutes les formes possibles, et ce en vue d’émietter ses rangs et d’en venir à bout. Cette mission se poursuit encore à travers la tentative de vider les élections de leur substance.
En présentant ce diagnostic de la situation générale à l’issue du scrutin du 7 octobre, le Bureau politique attire l’attention sur la situation dangereuse que le paysage partisan traverse actuellement.
En présentant ce diagnostic de la situation générale à l’issue du scrutin du 7 octobre, le Bureau politique attire l’attention sur la situation dangereuse que le paysage partisan traverse actuellement.
Partant de cela, le Bureau politique annonce à toutes les militantes et tous les militants et à l’opinion publique qu’il poursuit sa lutte à partir de la position que les instances décisionnelles du parti lui ont choisie, qu’il continuera à militer depuis son positionnement actuel, et que tout changement de sa position au sein de l’opposition dépend des décisions desdites instances. Il prend note du fait que le parti qui a pris la tête lors des législatives continue à déprécier les institutions constitutionnelles et à ne pas respecter les usages démocratiques, tout en essayant d’interpréter négativement la Loi suprême.
Face à cette situation, le Bureau politique a décidé d’adresser un mémorandum à Sa Majesté le Roi Mohammed VI conformément aux dispositions de l’article 42 de la Constitution vu que le Souverain est l’arbitre suprême entre les institutions, qu’il veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles et à la protection des droits et libertés des citoyennes, des citoyens et des collectivités.
Le Bureau politique est convaincu que c’est bien le contrat liant l’Institution monarchique aux partis nationaux qui a permis la consolidation du processus démocratique.
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