Le siège de la Chambre des représentants a abrité hier la Conférence parlementaire organisée conjointement avec l’Union interparlementaire (UIP) à l’occasion de l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières par la Conférence internationale sur la migration qui aura lieu la semaine prochaine à Marrakech.
D’emblée, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a mis l’accent sur l’importance de cet évènement lors de son discours d’ouverture prononcé en cette occasion devant les représentants des Parlements membres de l’Union, de plusieurs organisations parlementaires régionales et internationales et des ambassadeurs accrédités à Rabat. «Ce Pacte mondial, a-t-il expliqué, constitue un événement international décisif et augure d’une étape importante dans les relations internationales, un événement presque similaire à l’adoption, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948 (dont nous allons commémorer dans trois jours le 70ème anniversaire de sa promulgation), ainsi que les Pactes internationaux y afférents.
Selon Habib El Malki, l’un des aspects positifs de ce Pacte mondial « réside dans le fait qu’il se réfère, dans son préambule, à l’ensemble des traités internationaux et à leurs finalités, qu’il les rappelle et les intègre dans ses dispositions, tout autant qu’il intègre et évoque les nouvelles préoccupations et des questions d’importance pour la communauté internationale, ainsi que les nouveaux droits de l’Homme, notamment le droit à un environnement sain, et la lutte contre les causes et les conséquences du dérèglement climatique ».
Il a également tenu à rappeler « l’importance de la contribution parlementaire qui a été encadrée et formulée par l’Union interparlementaire dans de nombreux documents dont, tout particulièrement, la Déclaration relative au renforcement du système international de protection des migrants et des réfugiés adoptée en mars 2018, ainsi que la décision relative au renforcement de la coopération parlementaire en matière de migration et de sa gestion à la lumière de l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté en octobre 2018 ».
Pour sa part, le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchemach, a affirmé que « la réalisation des 23 objectifs du Pacte mondial, qui consistent tous à établir des cadres juridiques et des politiques publiques appropriés pour des migrations sûres et ordonnées, dépend des Parlements de nos pays en vue de jouer leur rôle législatif et de contrôle dans ce domaine », tout en soulignant que l’UIP avait mis l’accent sur les rôles stratégiques des Parlements dans la Déclaration sur leur engagement impératif en faveur de migrations plus justes, plus sensées et plus humaines, adoptée à sa 133ème Assemblée en octobre 2015.
Hakim Benchemach a également mis en exergue le fait que la communauté internationale a adopté dans le programme de développement durable à l’horizon de 2030 un objectif visant à faciliter la migration et la mobilité des personnes de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées, tout en soulignant que le nombre de personnes qui vivent hors de leur pays d’origine avoisine les 258 millions de personnes en 2017, selon les statistiques de l’ONU, soit une augmentation de 49 % par rapport à l’année 2000.
La séance d’ouverture a été marquée également par l’allocution de Gabriela Cuevas, présidente de l’UIP, qui a salué la tenue de cette conférence au Parlement marocain, tout en soulignant la gravité de la situation actuelle de la migration dans le monde, ce qui nécessite une réponse au niveau international pour trouver des solutions à ce phénomène.
Le débat lors de cette conférence parlementaire, qui s’achèvera ce vendredi, porte sur cinq axes importants.
Le premier sera marqué par plusieurs intervenants. Patrick Taran, président de Global Migration Policy Associates, Alberto Ares Mateos, directeur de l’Institut universitaire des études sur les migrations – IUEM et Sonia Parella, docteur en sociologie à l’Institut de recherche GEDIME, Université indépendante de Barcelone analyseront la situation migratoire dans le monde en termes d’effectifs, de destinations, d’expériences et de conditions de vie des migrants. L’analyse porte également sur des faits statistiques tangibles, tout en mettant l’accent sur la dimension humaine de ce phénomène en évoquant des cas concrets du monde entier.
Lors de la deuxième séance, Laurel Townhead, représentative droits de l’Homme & Réfugiés, (Quaker UN Office) traitera des orientations à l’intention des parlementaires en vue de mettre en œuvre le Pacte mondial. Il s’agit ici d’une présentation détaillée du contenu de ce dernier. L’objectif étant de guider pas à pas les parlementaires, non seulement pour la compréhension dudit Pacte et leur familiarisation avec celui-ci, mais aussi l’évaluation réaliste de la nature des engagements qui découleront de cet accord.
Plusieurs intervenants (Gennaro Migliore, membre du Parlement italien, Kilian Kleinschmidt, fondateur et président de l’Agence pour l’innovation et la planification, ancien directeur du camp de réfugiés de Za’atari en Jordanie, Rodrigo Sandoval, ancien directeur du Département des migrations chilien, Andres De Castro, professeur associé dans les relations internationales, Université du Kurdistan Hewler, Iraq aborderont le troisième sujet qui a trait aux défis nationaux et le rôle des parlementaires.
La quatrième séance sera consacrée à la discussion sur les défis et la mise en œuvre au niveau régional. Interviendront à ce sujet, Béla Hovy, chef de la section des migrations de la division de la population, département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DAES), José Ignacio Echániz, membre du Parlement espagnol et Jean Paul Briere, membre du Parlement du Guatemala.
Et enfin, Lord Alfred Dubs, membre de la Chambre des Lords (UK), Jennifer Zuppiroli, conseillère en plaidoyer sur la migration, (Save the Children), Sophia Ioannou, responsable de la communication, (SolidarityNow) débattront du sujet des initiatives de mise en œuvre locale et sur les expériences et réussites en matière de politiques publiques et de législation au niveau local.
Il convient de rappeler que l’Assemblée générale des Nations unies, au terme de sa 72ème session, avait désigné le Royaume du Maroc pour abriter la Conférence internationale sur la migration de 2018, au cours de laquelle sera adopté «le Pacte national pour des migrations sûres, ordonnées et régulières».
 Mourad Tabet

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