Saadia Bensahli : L’USFP ne peut en aucun cas entériner quelque mesure ou politique portant atteinte à la gratuité de l’enseignement public

Le nombre des établissements de formation professionnelle publics a atteint 584 durant l’année 2017-18, profitant à plus de 587.000 stagiaires au niveau des différentes régions et provinces du Royaume, a indiqué lundi à Rabat le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani.
En réponse à une question centrale à la Chambre des représentants sur la stratégie du gouvernement en matière de réforme du système national de l’éducation, la formation et la recherche scientifique », à l’occasion de la séance mensuelle consacrée aux questions de politique générale, El Othmani a affirmé qu’en vue de renforcer ces acquis et mettre en place un système de formation souple, efficace et accessible à tous, il a été procédé à la mise en œuvre de la stratégie nationale de formation professionnelle 2021, qui s’inscrit dans le cadre de la Vision stratégique de la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique 2015-2030, visant à instaurer une formation professionnelle intégrée basée sur l’implication de tous les acteurs.
Cette stratégie, rappelle El Othmani, vise à garantir le droit à la formation par le biais de l’intégration sociale et territoriale, l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise en tant qu’acteur et espace propice à la formation, l’augmentation de l’intégration des diplômés par l’amélioration de la qualité de la formation et le renforcement de la gouvernance de la politique publique dans le domaine de la formation professionnelle.
En vue de mettre en place cette stratégie, le programme gouvernemental a prévu la création de 123 établissements de formation professionnelle à l’horizon 2021, pour augmenter le nombre de stagiaires et bénéficiaires de la formation et doter le marché de l’emploi d’environ 700.000 lauréats.
Dans l’objectif de répondre aux besoins du marché de l’emploi, le gouvernement œuvre en étroite collaboration avec les professionnels, pour mettre en place de nouvelles filières liées, notamment, aux domaines de l’industrie automobile et textile, conformément au plan d’accélération industrielle, a-t-il dit.  Plusieurs mesures ont été prises dans le cadre de l’amélioration de la qualité des formations, comme la mise en place de plans sectoriels pour le développement de la formation professionnelle dans des secteurs vitaux, ce qui a permis d’intégrer environ 83,7% des diplômés, a noté El Othmani, précisant qu’il a été procédé à l’instauration de mécanismes de gestion du marché de l’emploi et de formation, à l’adaptation de la formation aux besoins des entreprises et à l’élaboration et la mise à jour de guides des métiers et professions, en partenariat avec les différents acteurs.
Il a souligné que le système de formation professionnelle du Royaume, étant caractérisé par une multiplicité d’acteurs et d’intervenants, verra l’adoption d’un projet de loi sur la formation professionnelle qui définira les rôles et responsabilités de chacun de ces intervenants, les fonctions des organes chargés d’organiser et de superviser la formation professionnelle et des organes de gouvernance, en plus de l’adoption d’un nouveau système de financement public de la formation professionnelle, basé sur les contrats-programmes avec le contrôle des ressources allouées par l’État, conformément aux objectifs de ces contrats.
El Othmani a ajouté que le gouvernement travaillera dans ce cadre pour la rationalisation des expériences majeures lancées parallèlement aux différentes stratégies de développement dans les secteurs prometteurs (industrie, énergies renouvelables, etc) et à travers la mise en place d’instituts, dont la gestion sera déléguée dans le cadre de partenariats public-privé.
Le gouvernement compte s’appuyer sur les bonnes pratiques et les meilleures expériences dans le cadre de l’activité « Formation professionnelle », l’un des trois volets du projet « Éducation et Formation pour l’Employabilité » s’inscrivant dans le cadre de l’accord signé entre le Maroc et Millenium Challenge Corporation (MCC) et qui a bénéficié de 100 millions de dollars de financement pour des projets visant la création, l’expansion ainsi que la restructuration de centres de formation professionnelle.
Au nom du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, Saadia Bensahli a précisé les positions de l’USFP visant à défendre les revendications populaires. Selon la députée ittihadie, le parti de la Rose « ne peut en aucun cas entériner des politiques ou des mesures allant dans le sens du désengagement de l’Etat ou portant atteinte à la gratuité de l’enseignement public ».
Elle a affirmé que la teneur de l’exposé du chef du gouvernement découle de la vision stratégique approuvée de façon consensuelle au sein du Conseil supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche scientifique (CSEFRS).
Saadia Bensahli a critiqué les députés qui sont intervenus avant en présentant des visions diamétralement opposées à la vision stratégique du CSEFRS. Elle a également critiqué ceux qui ont converti les séances des questions de politique générale en tribune pour plaider en faveur  la question linguistique, soutenant que l’enseignement est une question sociétale et que les forces vives du parti y compris l’USFP en ont fait une cause centrale dans leur lutte.
Le membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants a, par ailleurs, affirmé que la réforme de l’enseignement est primordiale, car elle constitue un levier de développement et de l’édification d’un Etat démocratique, ajoutant qu’il est fondamental de revoir de fond en comble les programmes et les méthodes.
Le document préparé par le Groupe socialiste en réponse à l’intervention du chef du gouvernement souligne que l’USFP considère que l’enseignement est une cause nationale et stratégique qui nécessite  une réforme profonde.
Le Groupe socialiste a également souligné que l’USFP tient fermement à accélérer la réforme et à adopter des dispositions juridiques pour mettre en œuvre la vision stratégique, mais il exprime en même temps son attachement à ses principes et positions constantes,  notamment la garantie de l’enseignement et de l’éducation à tous les Marocains, car cela fait partie intégrante des droits humains. « Dans ce cadre et conformément à notre identité, nous ne pouvons en aucun cas entériner toute mesure ou politique allant dans le sens du désengagement de l’Etat ou portant atteinte à la gratuité de l’enseignement public », lit-on dans le même document.
H.T.

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