Driss Khrouz a été le premier à prendre la parole durant le premier forum d’une série de forums socialistes que le parti de la Rose compte organiser tout au long des trois prochains mois dans six régions, et ce dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire de la création de l’USFP. Son intervention a porté essentiellement sur la problématique du développement et de la croissance au Maroc. Selon ce professeur de l’économie à l’Université Mohammed V à Rabat et ancien directeur de la Bibliothèque nationale, la question du développement du Maroc se pose depuis des années. Il a mis en avant que les progrès que le Maroc a accomplis depuis le rétablissement de la confiance avec le gouvernement d’Abderrahmane El Youssoufi dans plusieurs domaines (l’industrie, le tourisme, le commerce, l’énergie…), soulignant que la mobilisation économique a donné des résultats importants au niveau du développement économique du pays qui s’est traduit, depuis 2012, par une croissance économique s’élevant en moyenne à 4,5 % par an grâce à l’ouverture de l’économie marocaine à l’économie mondiale. Malgré ces aspects positifs, l’économie nationale ne produit aujourd’hui qu’une faible valeur ajoutée par rapport aux économies émergentes. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cet état de fait. Selon lui, l’économie marocaine, malgré son développement, n’est pasinclusive.Il a également noté que la croissance économique n’a pas produit d’emplois suffisants, soulignant que même si l’on affirme que le taux de chômage a régressé, il n’en reste pas moins qu’il atteint actuellement 9,6 %, et que le chômage frappe particulièrement les jeunes et les femmes. Driss Khrouz ne s’est pas contenté d’appréhender la problématique de la croissance et du développement du point de vue quantitatif, mais il a aussi mis l’accent sur le plan structurel qui constitue, selon lui, un élément important dans l’analyse de ladite problématique. La jeunesse marocaine s’est ouverte au monde extérieur. En effet, plus de 44 millions de Marocains utilisent un téléphone portable, ce qui fait que « le modèle marocain n’est plus son modèle de référence », a-t-il mis en exergue. Au terme de son intervention, Driss Khrouz a avancé plusieurs propositions poursortir de la crise actuelle. Il a, ainsi, mis l’accent sur la nécessité de se penchersérieusementsur les problématiques de l’éducation, de l’enseignement, de la formation et de la production culturelle, ainsi que sur la place de la femme au sein de la société, le développement rural, le développement territorial (la question de la régionalisation), la confiance en l’Etat et en les institutions, l’économie numérique, l’économie du savoir et sur la lutte contre la corruption.
Visitors comments ( 0 )