Lors de la conférence de presse tenue au siège du parti

L’ Union socialiste des forces populaires a acté son positionnement dans l’opposition. Le communiqué du Bureau politique (voir la traduction intégrale en page 2) a d’ailleurs expliqué les tenants et les aboutissants de cette décision. Sauf que c’est de l’USFP qu’il s’agit, aussi plusieurs médias ont-ils tenu à se faire représenter à la conférence de presse donnée hier au siège central du parti. Une rencontre avec la presse qui a valu par la qualité de l’organisation, par la diversité des questions posées et, notamment, par des réponses claires et nettes, sans détour ni langue de bois. Driss Lachguar a ainsi rappelé les consultations qui ont eu lieu avec le chef de gouvernement désigné avant de mettre l’accent sur l’impact de la proposition du Conseil national et son exposé prononcé par la suite devant les membres du Bureau politique et qui a relaté ce qu’avait déclaré Aziz Akhennouch. L’opposition s’est alors avérée être un choix coulant de source pour ainsi dire. Le Premier secrétaire a précisé que la coordination se faisait en particulier avec le Parti de l’Istiqlal, comme d’ailleurs c’était le cas au sein de la majorité et surtout avec le RNI. Il y avait une certaine transparence vite dissipée avec cette alliance tripartite qui vient mettre fin au rôle des autres partis politiques. Ce qui s’est confirmé au niveau des communes et régions, déplore-t-il. Ladite alliance est même allée jusqu’à passer outre la diversité sociale qui caractérise le pays en imposant de manière antidémocratique des personnes autres que celles choisies par les électeurs. Bien de questions ont concerné le parti numériquement deuxième qui s’est aligné dans cette fameuse alliance derrière le RNI. Impensable, dira Driss Lachguar, qu’aux Etats-Unis par exemple, de voir les républicains au cas où ils arriveraient en deuxième place, faire partie du même gouvernement au côté des démocrates vainqueurs des élections. Et il en va de même dans bien d’autres pays où les règles de la démocratie sont connues et assimilées de tous. Il faut dire qu’avec le PAM le Maroc serait en mesure de se «prévaloir» de moult tristes «spécificités». «Pas plus tard qu’hier, rappelle le Premier secrétaire, l’attitude de ce parti et de son chef allait dans un seul sens, celui d’accabler de critiques le président du parti classé premier, disant qu’ils ne le rencontreraient jamais et promettant de le bouder à vie». La suite de l’histoire est tout autre aujourd’hui. Et Driss Lachguar d’entonner à juste titre «Comment alors des rencontres se sont faites par la suite en catimini avec pour objectif d’exclure les autres partis ? Cette alliance tripartite a gâché la fête de la démocratie. Elle a porté atteinte au paysage politique et à la politique en général». Répondant à une question qui parlait d’un certain gâteau dont l’USFP aurait voulu sa part, Driss Lachguar a tenu à préciser que «ce terme n’a pas de place dans l’exercice de la politique dans le noble sens du terme», tout en ajoutant que «l’USFP dont nous avons hérité a persévéré pendant quarante ans dans l’opposition et pendant ce temps, nous avons dit non à bien de portefeuilles et de nominations». Bien avant et jusqu’à la veille de ces dernières élections, l’USFP n’a eu de cesse de plaider pour une alternance pour servir au mieux le Maroc et les Marocains. «Pendant ce temps, il y avait justement quelqu’un qui tenait tellement à sa part du gâteau, comme vous l’appelez, qu’il a collé au PJD en pensant qu’«il allait être premier». Quelqu’un qui se comporte de la sorte est, sans doute aucun dépourvu de toute vision. Et ce n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler les malheureuses et trop incalculées sorties de l’intéressé quand il jurait sur tous ses dieux qu’il rejetait toute participation personnelle au gouvernement, estimant qu’il était indigne pour lui de se placer sous les ordres de quelque chef de gouvernement que ce soit. La volte-face d’aujourd’hui n’est pas pour échapper à quiconque. Celui qui, dans un moment de vérité, comme cela doit lui arriver trop rarement, s’est laissé surprendre en disant : «Je ne conviens absolument pas comme ministre », se dit désormais (trop) ouvert à toute proposition et prêt du coup à se démentir. Genre : un vrai variant en cette période de Covid. Mais bien au-delà de la personne, c’est cette incursion tripartite qui interpelle vraiment Driss Lachguar : «A l’USFP, nous militons depuis toujours contre ce fait. Nous avons été les premiers à décrier ce que nous avons appelé «la bipolarité artificielle». Et nous voilà donc à devoir faire face à cette incursion tripartite». Ledit trio a d’ores et déjà annoncé la couleur à l’occasion des dernières élections au niveau des communes et des régions avec de l’intimidation, des menaces et autres pratiques illégales, comme rappelé par le dirigeant ittihadi. « Notre devoir comme opposition est de nous attaquer à tout cela. De veiller à la souveraineté de la loi pour empêcher toute déviation. Nous serons comme on l’a toujours été au service des citoyennes et des citoyens. Une opposition citoyenne, politique, sociale et économique œuvrant pour la protection sociale, pour celle des acquis des citoyens, du pouvoir d’achat … ». Le Premier secrétaire du Parti des forces populaires a également tenu à faire la part des choses précisant qu’il y a partis et partis. Une sacrée différence donc entre ceux historiques animés de principes et de valeurs et du seul souci de servir les Marocaines et les Marocains et l’intérêt suprême du pays et les autres tel ce « nouvel arrivant (Al Wafid Al Jadid) dont la mission première consistait (consiste) à dénaturer le champ politique au Maroc. Driss Lachguar a conclu en parlant de l’USFP, de son intention de passer le témoin après avoir œuvré, durant ses deux mandats, à placer le parti comme quatrième force politique du pays. Le Congrès est attendu pour décembre prochain. «J’ai appelé à la tenue du 11ème Congrès en décembre prochain. J’avais soutenu que l’on ne dépasse pas deux mandats à la tête du parti. Pour ma part, j’ai honoré mes deux mandats, je ne serai pas candidat à ma propre succession, mais ce qui est sûr, c’est que je resterai ittihadi jusqu’à la fin de mes jours, jusqu’à mon ultime souffle».

 

Mohamed Benarbia

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