L’USFP, c’est bel et bien ses enfants, tous ces Ittihadis purs et durs qui n ’ ont eu de cesse de mener différentes batailles

Le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires a été, dans la soirée du mercredi 24 novembre, l’invité de l’émission «Liqaa maa Sahafa» (Rencontre avec la presse), diffusée sur les ondes de la chaîne de radio nationale.

Avant d’entamer l’émission modérée  par trois journalistes dont le principal animateur Essafi Naciri qui a introduit l’entretien par une rétrospective historique succincte de la présence et l’action du parti sur la scène nationale. Il a ainsi rappelé que l’USFP est un parti enraciné dans la mémoire collective du pays et que c’est une formation qui joue un rôle central dans la vie politique nationale. De ce fait, a-t-il souligné, il jouit d’une attention particulière et un suivi particulier de la part de l’opinion publique nationale.

Evoquant les travaux de la dernière réunion du Conseil national du parti et les décisions prises ayant trait à l’organisation de  son 11ème Congrès, il a mis en avant l’importance décisive de cette étape partisane quant aux aspects organisationnels ainsi qu’à la focalisation des élites vers la jeunesse et le renouveau.

Abordant les préparatifs de la tenue prochaine du 11ème Congrès de l’Union socialiste des forces populaires, l’animateur a indiqué que la question insistante la plus répétée par les observateurs de la scène politique se rapporte à l’éventuelle candidature de Driss Lachguar au poste de premier secrétaire du parti pour un troisième mandat. La réaction du dirigeant ittihadi s’est voulue clairement tranchante quant à cette question, déplorant ce genre de réflexions qui accordent, pour lui, une sacralité des personnes et consacre le culte de la personnalité dans la vie politique et partisane. Il a rappelé, à ce propos, qu’il avait annoncé, solennellement, en octobre qu’il ne se représenterait pas à cette élection dans un respect parfait des dispositions du règlement du parti, lequel allait tenir son 11ème Congrès national dans les trois mois qui suivraient.

Répondant à l’interpellation d’une auditrice sur ses griefs contre l’actuel gouvernement, le Premier secrétaire a fait observer que l’action de ce dernier s’est caractérisée dès ses débuts par une démarche de domination et d’incursion manifestes

Par ailleurs, Driss  Lachguar a précisé, dans le cadre de l’interaction consistante et constante avec l’opinion publique et avec les milieux des médias, des intellectuels et observateurs politiques, que l’on ne tiendrait pas ce congrès pour désigner untel ou untel à la direction du parti car la priorité déterminante de la tenue de ces assises, c’est en tout état de cause, que l’on se penche sur la conjoncture historique de la vie politique et partisane du pays, caractérisée par son acuité et qui exige une rétrospective évaluant le degré de crédibilité des prévisions de l’USFP quant à  l’avenir du pays.

«Lorsque nous appelions à une nouvelle alternance, a-t-il martelé, toutes les parties étaient unanimes à prévoir la victoire des deux pôles qui détenaient les rênes des affaires publiques depuis plus de dix ans», tout en précisant que l’USFP était le seul parti à l’intérieur du paysage politique à être convaincu de la nécessité d’une telle alternance (…).

Revenant à la question des candidatures postulant à la direction de l’USFP, sachant que Driss Lachguar a réitéré qu’il n’avait pas l’intention de se représenter, de savoir si ce dernier envisageait de soutenir celles de personnes bien déterminées, le Premier secrétaire a affirmé qu’il soutiendrait celui qui serait choisi par les congressistes.

Le Premier secrétaire a mis en exergue la place qu’occupe la presse du parti et l’effort consenti par les directions successives pour préserver ses organes de presse, par ailleurs actifs et militants

Il a mis, en outre, en avant les performances réalisées par le parti. Etant la première formation au sein de l’opposition, l’USFP peut prétendre à être l’alternative la plus plausible du gouvernement actuel, a-t-il souligné.

L’animateur de l’émission s’est vu, par ailleurs, invité par le Premier secrétaire à se référer à l’allocution qu’il avait prononcée lors des assises du Conseil national où il était question de renouvellement des élites à tous les niveaux, local, régional et national. Quant à l’unité des rangs qu’El Malki et lui-même ont toujours prônée, il n’a pas manqué d’assurer qu’elle est effective et matérialisée par la mobilisation massive de militants ittihadis lors de l’ensemble du processus électoral écoulé.

D’autre part, l’évocation de certains noms de «potentiels» candidats à la direction du parti, qui avaient par ailleurs déserté depuis quelque temps les rangs du parti – a déclenché une polémique virulente entre les animateurs de l’émission et Driss Lachguar, allant jusqu’à la menace de ce dernier de suspendre l’entretien et se retirer si l’on continuait ces sujets pernicieux abordés « sur instigation payante ». Pour lui, ces réflexions infondées visent la dépréciation des 35.000 membres de l’USFP qui se déploient en consentant d’énormes efforts et sacrifices pour l’épanouissement et le rayonnement politiques de leur parti. « L’USFP s’est bel et bien, ses enfants, les ittihadis purs et durs, qui n’ont eu de cesse de mener différentes batailles », a-t-il fermement souligné à cet égard.

Quant à la réconciliation voulue par la direction de l’USFP et prônée lors de son dernier Congrès national par le Premier secrétaire, celui-ci a indiqué qu’elle a, bel et bien, eu lieu, traduite par le retour de nombreux militants et leur adhésion à l’action du parti, notamment au cours des différentes étapes du processus électoral mais il a déploré que les interrogations n’avaient pas plutôt trait aux préoccupations et attentes de la population marocaine dans un contexte délicat marqué par des faits exceptionnels tels que la signature d’accords stratégiques vitaux quant à la sécurité du pays ou la toute récente pluviométrie, à titre d’exemple. Au lieu de cela, l’entretien, a-t-il contesté, semble se focaliser sur des faits incongrus et futiles (…).

A cet égard, Driss Lachguar a fustigé le traitement médiatique ségrégationniste  des deux journalistes animant l’entretien concernant l’action et les structures des formations dont les dirigeants ont défilé à ce programme radiophonique, celui réservé à l’USFP se révélant pernicieux, contrairement à celui glorifiant les autres formations politiques, attitude foncièrement opposée à la déontologie journalistique qu’ils sont tenus d’observer.

Driss Lachguar n’a pas manqué d’assurer que l’unité est effective et matérialisée par la mobilisation massive de militants ittihadis lors de l’ensemble du processus électoral écoulé

S’agissant du volet structurel du parti, lesdits animateurs ont avancé qu’il y avait un certain recul des prolongements et performances de l’aile syndicale du parti. Ce à quoi le Premier secrétaire a riposté en relevant la confusion répétée entre la CDT et la FDT en ironisant la référence inopportune à des étapes révolues de l’histoire partisane et syndicale de l’USFP, notamment le passé de la CDT ou même de l’UNFP, ce qui dénote une faible préparation de l’émission et la non maîtrise des dossiers, observée chez ses interlocuteurs.

Quant au renouvellement des instances locales et nationales du parti qui auraient accusé un certain retard par rapport aux dispositions temporelles des règlements du parti, Driss Lachguar a invoqué la conjoncture liée à la pandémie et à d’autres considérations que le Congrès en vue s’emploiera à examiner et corriger pour une meilleure gouvernance partisane.

Abordant, par ailleurs, la nature et les normes du vote des participants au Congrès, soumises à des règles mettant en avant les conditions relatives aux voix obtenues par les élus du parti, les journalistes de la radio nationale ont soulevé l’éventualité de mécontentement  de nombre de militants, quant aux choix opportuns en faisant observer l’avènement de membres ayant récemment adhéré dans un mouvement de translation partisane à l’USFP. Et de « soulever » maladroitement le cas du président du Groupe socialiste au Parlement, Abderrahim Chahid qui aurait, selon eux, rallié  le parti en quittant le RNI.

Le dirigeant ittihadi s’est fermement indigné de ce constat tout à fait erroné, car, a-t-il indiqué, le député en question est un militant progressiste de longue date, ayant été un virulent acteur « caïdiste » et que, plus tard, il était président usfpéiste du Conseil provincial de Zagora depuis 2015.

L’opposition adoptée par l’USFP n’est pas un soutien critique comme cela a été le cas de certaines expériences passées dont les effets se sont révélés négatifs

Il a enchaîné en affirmant que la totalité des membres qui ont rallié les rangs de l’USFP, faisaient à l’origine partie de cette formation et y sont revenus dans le cadre du processus de réconciliation pour s’activer au sein de ses rangs. Il a reproché, à cet effet, cette attitude de deux poids, deux mesures, affichée par lesdits animateurs, s’agissant des débats ayant eu lieu avec les autres partis les mystifiant positivement.

D’autre part, dans la rubrique de l’interaction avec les auditeurs, leurs observations et leurs interrogations, le Premier secrétaire de l’USFP, répondant à l’interpellation d’une auditrice sur ses reproches contre l’actuel gouvernement, a fait observer que l’action de ce dernier s’est caractérisée dès ses débuts par une démarche de domination et d’incursion manifestes, traduite par le partage des présidences et bureaux des collectivités locales, toutes dimensions territoriales confondues, la mainmise sur les structures du Parlement mais aussi sur les commissions sectorielles.

Il a développé en évoquant les observations enregistrées au niveau de plusieurs communes concernant la constitution de leurs bureaux et le lancement de leurs travaux. «Le traitement agressif  à l’égard des équipes de l’opposition au sein de ces conseils n’a pas de semblable dans toute l’histoire communale depuis la charte de 1976 », a-t-il martelé avant d’émettre le souhait que le chef du gouvernement ouvre un dialogue sérieux avec les composantes de l’opposition en vue de mettre en œuvre une forme de complémentarité et de concertation autour des questions cruciales de la vie politique, économique et sociale du pays.

Et de réitérer que l’opposition adoptée par l’USFP n’est pas un soutien critique comme cela a été le cas de certaines expériences passées dont les effets se sont révélés négatifs.  « Notre opposition est une opposition franche, responsable, institutionnelle », a-t-il précisé en mettant en exergue la place qu’occupe  la presse du parti et l’effort consenti par les directions successives pour préserver ses organes de presse, par ailleurs actifs et militants.

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