Fernando Collor de Mello : Le Maroc, une porte d’entrée des pays latino-américains vers le monde arabe et l’Afrique
Le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a eu mercredi au siège du Parlement un entretien avec le président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat brésilien, Fernando Collor de Mello, qui effectue actuellement une visite de travail au Maroc.
Ces entretiens se sont déroulés en présence de l’ambassadeur du Brésil à Rabat, José Humberto De Brito Crus, et ont porté sur les voies et moyens susceptibles de renforcer davantage les liens de coopération entre les deux pays ainsi que sur d’autres questions d’ordre international d’intérêt commun.
Habib El Malki a, dans ce cadre, souligné que les relations entre le Maroc et l’Amérique latine en général et entre le Maroc et le Brésil en particulier sont des relations historiques et humaines et fait savoir que le Royaume œuvre pour consolider et diversifier le partenariat avec l’Amérique latine tout en insistant dans ce cadre sur l’importance du renforcement de la coopération Sud-Sud à laquelle le Maroc accorde un grand intérêt.
Le président de la Chambre des représentants a saisi cette occasion pour rappeler les axes fondamentaux autour desquels s’articule la diplomatie marocaine pour aplanir et résoudre les différents conflits à travers le monde ; lesquels consistent essentiellement en le renforcement du dialogue, de la concertation et de la solidarité. Il a dans ce sens indiqué que ces positions bénéficient du respect de tous les autres pays.
Le président de la Chambre des représentants a informé également le sénateur brésilien des recommandations issues de la session ordinaire du Forum des présidents des Parlements d’Amérique centrale et des Caraïbes (FOPREL) dont les travaux se sont déroulés au siège du Parlement marocain le 14 courant. Particulièrement la recommandation qui appuie la recherche d’une solution pacifique, définitive et négociée à la question du Sahara marocain à travers le dialogue et le respect des décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, tout en préservant la souveraineté et l’intégrité territoriale du Royaume, et ce conformément aux principes du FOPREL.
Pour sa part, le président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat brésilien a réitéré la volonté de son pays de renforcer ses relations de coopération avec le Maroc dans divers domaines.
A signaler, par ailleurs, que le président de la commission des Affaires étrangères au Sénat brésilien et ancien président de la République fédérale du Brésil, a affirmé mercredi à Rabat que le Maroc est une porte d’entrée des pays latino-américains vers le monde arabe et vers l’Afrique.
S’exprimant à l’occasion d’une conférence organisée au siège de l’Académie du Royaume sous le thème «Les pays d’Amérique latine et la traversée de la mondialisation: de bons navigateurs ou des naufragés ?», en présence notamment du conseiller de S.M le Roi, M. André Azoulay, il a indiqué que le Maroc partage un héritage culturel commun avec l’Amérique latine, outre ses relations commerciales denses avec l’Union européenne qui sont à même de faciliter l’accès pour les produits latino-américains à ce marché.
Le conférencier a ainsi plaidé pour un rapprochement entre le Maroc et les pays d’Amérique latine, notant que les relations avec le Royaume «revêtent une importance plus que spéciale, surtout depuis le règne de SM le Roi Mohammed VI».
Il a également fait observer que la mondialisation était porteuse d’une grande vague d’opportunités, à condition d’y être préparé, faute de quoi, elle se transformerait en un «tsunami dévastateur».
En s’appuyant sur une mise en perspective socio-historique de l’Amérique latine des mouvements de libération du 19ème siècle à nos jours, M. Fernando Collor de Mello a souligné que, malgré les nombreuses avancées sociales et le changement d’axe de l’agence économique, les gouvernements de gauche d’Amérique latine, arrivés au pouvoir au début des années 90, n’ont pas été capables de mener des réformes plus profondes dans les structures sociales, ce qui explique, en partie, les succès récents des mouvements de centre-droit dans la région.
«Il est encore tôt pour affirmer que nous sommes en train de vivre un nouveau virage à droite», a-t-il nuancé, notant que les citoyens latino-américains, et plus particulièrement les nouvelles générations, attendent davantage et deviennent très critiques vis-à-vis du pouvoir, notamment en ce qui concerne la corruption et l’absence de perspectives pour leur avenir.
M. Fernando Collor de Mello a ainsi expliqué qu’à l’époque de la dite «industrie 4.0», l’attention sera accordée aux grandes tendances de l’heure, telles que les nanotechnologies, l’internet des objets, les algorithmes, l’intelligence artificielle, qui «détermineront les leaders de demain».
«Il me semble impossible que l’Amérique latine s’insère avec succès sur la scène internationale sans chercher à se rapprocher davantage de l’Afrique», a-t-il souligné.
Sur un autre registre, il a indiqué dans un point de presse à l’issue de cette conférence thématique que l’accord de libre-échange qui est à l’étude entre le Maroc et le Marché commun du Sud (Mercosur) vise à insuffler une nouvelle dynamique aux relations entre les deux parties, tout en ouvrant une voie d’accès au Maroc au marché d’Amérique latine.
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