L’amélioration du système de santé, une revendication constante de l’USFP
Les « mesures proactives et opérationnelles prises pour lutter contre le Covid-19 » ont fait l’objet d’un débat fructueux entre les membres de la Chambre des représentants et le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, lors d’une séance de questions orales tenue lundi après-midi.
Intervenant au nom du Groupe socialiste à ladite Chambre, Fatiha Seddas a affirmé à cette occasion que la hausse des cas avérés et l’apparition de nouveaux foyers locaux de la pandémie exigent d’augmenter la capacité de dépistage et de combler le manque en mobilisant toutes les compétences qu’elles soient civiles, militaires ou privées.
« La mobilisation pour faire face à cette pandémie ne doit pas nous faire oublier d’autres défis tout aussi importants et graves pour la santé des Marocains », a, par ailleurs, souligné la députée socialiste en mettant l’accent sur le nombre effrayant de cas de tuberculose et de décès annuellement associés à cette maladie. Cela s’applique également au reste des maladies chroniques enregistrées dans notre pays. « Cela pose des défis majeurs qui nécessitent l’amélioration du système de santé en tant que priorité dans les politiques publiques de notre pays. Il s’agit en fait d’une revendication constante de notre parti », a-t-elle mis en exergue.
La députée a également mis l’accent sur la nécessité de doter les cadres médicaux de moyens de protection et de sécurité pour répondre à leurs besoins croissants, tout en appelant à la nécessité de prendre toutes les mesures administratives et juridiques nécessaires pour reconnaître le Covid-19 comme maladie professionnelle avec toutes les indemnisations et les droits garantis par la loi dans ce cadre, que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé.
Elle a, par ailleurs ,interpelé le ministre de la Santé sur l’efficacité de la gestion de la rareté des ressources humaines spécialisées et leur répartition de manière équitable entre les régions du Royaume durant cette crise sanitaire « exceptionnelle dans l’histoire moderne du Maroc ».
Pour Fatiha Seddas, informer les citoyens de l’évolution de la situation épidémiologique dans notre pays est « une obligation nationale » visant à les rassurer et à les inciter à adhérer davantage à l’effort national pour faire face à la pandémie. « La transparence, monsieur le ministre, est une condition sine qua non de la mobilisation nationale », a-t-elle mis en avant. Et d’ajouter : « Avoir une vision claire quant à la durée du confinement sanitaire est également une nécessité nationale ».
« Nous allons vaincre la pandémie par la force de nos institutions et par la mobilisation de tous nos concitoyens pour sortir de cette crise avec le moins de dégâts sur les plans économique, social et sanitaire », a-t-elle conclu son intervention.
Quant au ministre de la Santé, il a donné, lors de son intervention, des éclaircissements importants sur plusieurs questions qui taraudent l’esprit des Marocains à propos du déconfinement, du taux de létalité, du dépistage, des médicaments utilisés dans le traitement du Covid-19, de la situation épidémiologique, etc.
Il a, à cet effet, affirmé que la situation est actuellement sous contrôle grâce aux décisions proactives prises par le Maroc dès l’apparition des premiers cas de Covid-19. Selon lui, notre pays a réussi à réduire la propagation du virus. La preuve en est le taux d’infection qui se situe à 0,62. «Malgré l’apparition de nouveaux foyers de la pandémie, la situation demeure stable et maîtrisée », a souligné le ministre avant de préciser qu’il faut néanmoins rester très vigilant et prudent.
Selon lui, la décision prise par le gouvernement de prolonger d’un mois l’état d’urgence sanitaire vise à renforcer les acquis. « Tout relâchement risque de mener à l’apparition de nouveaux foyers de contamination ou à des rechutes », a-t-il précisé.
Khalid Ait Taleb a, par ailleurs, reconnu que le déconfinement sera complexe, tout en soulignant qu’une stratégie y afférente est en cours d’élaboration, puisqu’il nécessite la prise d’une série de mesures spécifiques. Il a aussi indiqué que le déconfinement se déroulera de manière progressive à l’échelle nationale, parce que même si la situation épidémiologique demeure stable, elle diffère d’une région à l’autre.
Tandis que les régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima totalisent la majorité des cas avérés de Covid-19, il y a d’autres régions qui sont moins touchées par la pandémie comme celle du Sahara marocain.
Parallèlement au déconfinement, le Maroc entend, selon le ministre, étendre et diversifier les tests de dépistage du Covid-19. A cet égard, il a affirmé que les analyses ne concernent pas seulement les personnes malades, mais aussi les personnes contacts, ajoutant que les laboratoires autorisés effectuent 200 tests par jour.
S’agissant du taux de mortalité, le ministre a précisé qu’il a baissé et qu’il se situe actuellement à 4,6 %, soulignant que 81% des cas de Covid-19 sont bénins, alors que 4 % seulement des personnes atteintes sont dans un état critique.
Khalid Ait Taleb a également précisé que 89 personnes sont maintenues en réanimation, ce qui représente 5 % de la capacité actuelle des services de réanimation mobilisés pour faire face à la pandémie.
Le ministre de la Santé a, par ailleurs, révélé que plusieurs médicaments sont utilisés dans le traitement du Covid-19. « Nous avons l’autosuffisance en médicaments grâce à leur fabrication locale », a-t-il précisé en mettant en avant le fait que le stock de Chloroquine est amplement suffisant pour traiter le Covid-19 et d’autres maladies. Malgré cela, le Maroc cherche, a-t-il précisé, à importer davantage de matières premières qui rentrent dans la fabrication de ces médicaments de pays comme la Chine et l’Inde.
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