Ce n’est pas la première fois et ce ne sera certainement pas la dernière que les Marocains marcheront pour la Palestine, une cause qu’ils ont toujours considérée comme sacrée et défendue bec et ongles.
La marche organisée hier à Rabat à l’appel de l’Association de soutien à la cause palestinienne et le Groupe d’action pour la Palestine avec la participation des partis politiques dont l’USFP, des centrales syndicales, des associations des droits humains et de la société civile, ne déroge donc pas à la règle.
Avec celles qui l’ont précédée, elle a eu le même aiguillon: la politique américaine au Proche-Orient.
En effet, celles-ci avaient pour objectif  de fustiger le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Al-Qods occupée et celle de ce dimanche de dénoncer la forfaiture que l’administration Trump a pompeusement qualifiée de «deal du siècle ».
Un plan qui a été rejeté tant par la Ligue arabe que par l’Organisation de la conférence islamique.
Réunie au Caire au niveau des ministres des Affaires étrangères, la première l’a rejeté au motif qu’il ne respectait pas les droits fondamentaux et les aspirations du peuple palestinien et appelé les dirigeants arabes à ne pas coopérer avec l’administration américaine pour le mettre en œuvre, tout en insistant, de nouveau, sur la nécessité d’une solution à deux Etats, incluant la création d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec Al-Qods occupée comme capitale.


Idem pour l’OCI qui a rejeté l’oukase américain affirmant qu’il ne respectait pas les droits minimaux du peuple palestinien, qu’il ne contenait  pas les éléments de justice les plus simples et qu’il détruisait les fondements de la paix en refusant les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’indépendance nationale et au retour des réfugiés.
Elle a, en outre, estimé que ce « deal » sapait les règles du droit international, légitimait la colonisation et déstabilisait la paix et la sécurité dans la région, tout en appelant ses Etats membres à ne pas coopérer avec l’administration américaine pour le mettre en œuvre de quelque manière que ce soit.
Elle a également réitéré le caractère central de la question de la Palestine et d’Al-Qods occupée pour l’ensemble du monde musulman, ainsi que l’identité arabe de Jérusalem-Est, capitale éternelle de l’Etat de Palestine, estimant que la paix et la sécurité du Moyen-Orient – en tant qu’option stratégique – ne pourront être réalisées qu’en mettant fin à l’occupation israélienne, au retrait complet du territoire de l’Etat de Palestine et du reste des territoires arabes occupés depuis juin 1967.


Tels ont d’ailleurs été les leitmotivs des milliers de manifestants qui, de Bab El Had au Parlement en passant par le boulevard Mohammed  V de Rabat, ont porté haut le drapeau de Palestine en scandant leur attachement à la création par le peuple palestinien de son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale, leur rejet de ce deal américain de la honte, que la cause palestinienne est une cause nationale, etc.
C’est ce que nous a d’ailleurs déclaré l’un des participants avec des trémolos dans la voix : «Le plan américain ne passera pas tant que nous resterons soudés et déterminés à lutter pour la défense des causes justes et légitimes du peuple palestinien ». Un autre a renchéri : « La terre de Palestine n’est pas à vendre » et un troisième : « La Palestine demeurera à tout jamais dans notre cœur et le peuple marocain avec toutes ses composantes politiques, syndicales et associatives demeurera engagé à lutter contre les complots et manoeuvres dirigés contre la résistance palestinienne ».


La marche de Rabat a ainsi livré un message fort qui traduit la position de soutien inébranlable des droits palestiniens par l’ensemble du peuple marocain et témoigné du fait que la cause palestinienne figure et figurera toujours au premier rang des priorités des Marocains qui considèrent que toute solution au conflit du Proche-Orient passe obligatoirement par l’établissement d’un Etat palestinien avec Al-Qods Acharif comme capitale éternelle.
Elle a également rappelé au monde entier que ce soutien indéfectible s’inscrit dans un continuum historique dont personne ne peut défaire la trame et qu’à l’instar de leurs frères palestiniens, les Marocains ont, eux aussi, fait les frais de la barbarie sioniste.
En effet, au lendemain de la guerre des Six jours, Tsahal avait lancé ses bulldozers à l’assaut de l’un des témoignages vivants de la richesse et de la profondeur de ces relations, à savoir le quartier des Marocains (Harat Al Maghariba) qui jouxtait le Mur des lamentations à  Jérusalem.
Ce waqf (bien de mainmorte ou Habous) qui avait alors près de huit siècles d’âge, abritait les descendants des combattants marocains qui combattirent les Croisés aux côtés de Salaheddine Al Ayyoubi et qui ont, sitôt la guerre finie, décidé de demeurer sur place pour  participer au repeuplement d’Al-Qods.
Ils en furent chassés après la guerre de 1967, mais leur présence en Terre Sainte laissera des traces indélébiles tant en Palestine qu’au Maroc comme en témoignent les innombrables marches de soutien telle que celle organisée hier à Rabat pour dénoncer la nouvelle forfaiture du président Trump.

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