Le nouveau président prône une approche participative ouverte à toutes les composantes
La Chambre des représentants a un nouveau président, en l’occurrence Habib El Malki élu avant-hier par 198 voix sur les 342 exprimées. Fort du soutien du RNI, de l’UC et du PAM, le candidat de l’USFP n’avait pas besoin d’un deuxième tour, ni d’une majorité écrasante. Abdelouahed Radi, président du Bureau provisoire de la Chambre, a recensé 137 votes blancs (PJD et PPS), 47 abstentions (Istiqlal) et 7 bulletins déclarés nuls.
Le nouveau président n’a pas hésité à exprimer sa fierté d’avoir obtenu la confiance des députés, soulignant que « les membres de cette Chambre, avec ses différentes composantes et les partis représentés, ont pu surmonter une étape qui peut être considérée comme un test positif et fructueux de notre pratique démocratique, et a ouvert la voie pour que nous puissions aborder notre action et assumer nos missions constitutionnelles ».
El Malki n’a pas manqué également de saluer Abdelouahed Radi, doyen des députés marocains et ancien président de la même Chambre, pour la bonne gestion de la séance élective et Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement désigné, pour « les efforts qu’il a déployés afin de réussir ce moment transitoire ».
Le nouveau président de la Chambre des représentants, qui est la troisième personnalité de l’Etat après S.M le Roi et le chef du gouvernement, siège en tant que tel pour deux années et demie. En effet, le troisième paragraphe de l’article 62 de la Loi suprême édicte que : « Le président et les membres du bureau de la Chambre des Représentants, ainsi que les présidents des commissions permanentes et leurs bureaux, sont élus en début de législature, puis à la troisième année de celle-ci lors de la session d’avril et pour la période restant à courir de ladite législature ».
A noter également que son élection constitue une étape importante puisqu’elle conditionne celles d’autres organes inhérents au fonctionnement de la Chambre, à savoir le bureau de la Chambre (8 vice-présidents, deux questeurs et trois secrétaires) et les commissions permanentes, dont les membres ne sont logiquement désignés qu’après élection du président. A rappeler que Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, a demandé dernièrement l’élection immédiate du président de la Chambre des représentants et la mise en place de ses structures et qu’il n’était pas nécessaire d’attendre la formation du nouveau gouvernement alors que le PJD notamment avait une autre vision des choses. Ce dernier a préféré attendre la constitution d’une majorité gouvernementale, pour pouvoir s’assurer un vote favorable à son éventiel candidat qui n’est autre que Mohamed Yatim, homme de confiance d’Abdelilah Benkirane.
Les fonctions de président consistent à maintenir l’ordre dans l’Hémicycle, faire observer le règlement, juger de la recevabilité des textes, des motions et autres propositions, poser des questions et les soumettre au vote, annoncer le résultat des votes et des scrutins, prononcer les décisions de la Chambre, porter la parole en son nom et conformément à son vœu.
Le président informe la Chambre de la tenure des messages, lettres et autres envois la concernant. Les vice-présidents exercent les mêmes attributions que le président, dans la conduite des débats en cas de remplacement du président.
BIOGRAPHIE
Habib El Malki est né le 15 avril 1946 à Bejaâd (province de Khouribga). Il est professeur d’économie à l’université de Rabat, président du Groupement d’études et de recherches sur la Méditerranée (GERM) et président du Centre marocain de conjoncture (CMC). Son expérience parlementaire remonte aux législatives de 1993, en devenant député de la circonscription de Khouribga où il sera réélu successivement aux législatives de 1997, 2002, 2007 et 2011. Le parcours de Habib El Malki a été également marqué par sa désignation à plusieurs postes comme en janvier 1991, date de son élection en tant secrétaire général du Conseil national de la jeunesse et de l’avenir (CNJA), poste qu’il a occupé jusqu’en juillet 2000. Le 14 mars 1998, il est nommé ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche dans le gouvernement El-Youssoufi I, poste qu’il gardera jusqu’au 6 septembre 2000, avant d’être remplacé par Moulay Ismaïl Alaoui dans le gouvernement El-Youssoufi II.
Le 7 novembre 2002, il est nommé ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Jettou I. Lors du remaniement ministériel du 8 juin 2004, il devient ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Il a également assuré différentes missions à l’échelon international et représenté le Maroc auprès de plusieurs institutions, notamment à l’UNESCO entre 1983 et 1989, à l’OCDE) en 1988, à l’OMS et au FIDA en 1992.
En 2015, il est nommé directeur des publications de l’USFP (Al Ittihad Al Ichtiraki et Libération). El Malki est décoré du Wissam du Trône de l’Ordre d’officier et de la Médaille de mérite économique que lui a décernée l’Institut luso-arabe de coopération (ILAC) ainsi que des insignes d’officier de la Légion d’honneur française.
http://www.libe.ma/Habib-El-Malki-a-la-tete-de-la-Chambre-des-representants_a82696.html
Visitors comments ( 0 )