La question organisationnelle constitue une part essentielle de l’héritage politique de l’USFP
Il y a des avis divergents qui sont exprimés avec une grande courtoisie et d’autres dont on est incapable de leur trouver une description appropriée, car ils peuvent être associés à tout, sauf à la politique, aux idées et aux projets.
Le Congrès est seul habilité à décider de la ligne, de l’organisation et du leader du parti.
L’Union socialiste des forces populaires vit aujourd’hui au rythme des préparatifs de son 11ème Congrès, à travers lequel le parti s’emploie à confirmer son existence en tant que parti enraciné au milieu de la scène politique, capable de remporter tous les défis auxquels il est confronté et se consacrant en force politique créative, en constant renouvellement, imprégnée de l’esprit de l’action institutionnelle responsable.
Dans un entretien accordé à notre alter ego Al Ittihad Al Ichtiraki, le membre du Bureau politique de l’USFP et rapporteur de la Commission organisationnelle issue de la commission préparatoire du 11ème Congrès national du parti, Jawad Chafik est revenu sur les préparatifs dudit congrès, caractérisés par le débat, la délibération, le pluralisme en matière de réflexion, d’opinion, de candidature et de concurrence. «Les Ittihadis, à travers les institutions légitimes de leur parti, préparent sereinement leur 11ème Congrès», a-t-il expliqué.
«Nous avons notamment tenu deux conseils nationaux, formé un comité préparatoire qui a travaillé des dizaines d’heures, organisé des séminaires politiques et organisationnels, en plus de plusieurs réunions où des projets de résolution ont été examinés. Nous sommes aujourd’hui dans la phase d’élection des congressistes», a-t-il ajouté, avant de rappeler que «les Ittihadis doivent être fiers puisque les préparatifs de leur congrès vont bon train et se déroulent dans un contexte marqué par un engagement conscient et une différence créatrice».
«On peut même affirmer qu’aucun congrès national du parti n’a été préparé avec une participation aussi large, une transparence absolue, une dynamique partisane globale et un pluralisme garanti», a indiqué Jawad Chafik qui est également secrétaire régional du parti à Fès. Et d’ajouter : «Il y a bien sûr des avis divergents qui sont exprimés avec une grande courtoisie et d’autres dont on est incapable de leur trouver une description appropriée, car ils peuvent être associés à tout, sauf à la politique, aux idées et aux projets».
Interrogé sur les raisons de l’importance accordée à la question organisationnelle, le membre du Bureau politique a tenu à rappeler que «celle-ci constitue une part essentielle de l’héritage politique du parti de la Rose». «Il ne s’agit pas seulement de procédures et de lois, l’organisation est la base de tout projet politique et elle constitue un moyen efficace pour le mettre en œuvre», a-t-il fait savoir. «C’est pour cela que l’USFP a toujours combiné entre le renouvellement continu de son projet politique/sociétal et la mise à jour de sa philosophie organisationnelle pour qu’elle puisse être en phase avec ce même projet», a-t-il poursuivi.
«Nous sommes partis du fait que le modèle d’organisation «léniniste» que le parti a suivi pendant six décennies a peut-être révélé ses limites, malgré les tentatives de régénération qui lui ont été apportées», a estimé Jawad Chafik, avant de souligner que «nous sommes aujourd’hui à l’ère de la mondialisation numérique, des algorithmes des réseaux sociaux, de l’intelligence artificielle, du parti numérique et de la révolution permanente des systèmes d’informations».
«Comment pouvons-nous, en tant que parti qui a toujours appartenu à son époque, préserver notre équilibre et notre héritage politique/organisationnel et les adapter aux évolutions précitées qui ne cessent de croître ?», s’est demandé Jawad Chafik. «Comment concilier performance électorale et performance organisationnelle et politique ? Comment peut-on dissiper cette tension dont on s’est toujours plaint entre l’intellectuel technocrate et l’acteur politique ? Comment peut-on garantir une large participation des militants et même des citoyens, tout en préservant les caractéristiques d’une organisation en termes de discipline et de respect de l’opinion de la majorité ? Comment peut-on faire de nos organisations des organisations fonctionnelles, avec des tâches claires, des programmes audités et un financement spécifique… afin de pouvoir corréler responsabilité et reddition des comptes au niveau organisationnel ? Ce sont là certaines questions que se posent les Ittihadis en reformulant leur projet organisationnel», a indiqué le membre du Bureau politique, avant de rappeler que «compte tenu des circonstances liées à la pandémie, le parti élabore des formules qui nous aideront à organiser notre congrès dans le respect des lois (loi des partis – statut et règlement intérieur du parti) et dans le respect de ce qui est stipulé dans le décret de l’état d’urgence sanitaire». «Ainsi est venue l’idée des plateformes régionales et la discussion des rapports moral et financier, puis l’élection des membres du Conseil national et des secrétariats régionaux via ces mêmes plateformes, à travers lesquelles on pourra même élire le Premier secrétaire», a-t-il indiqué, avant de mettre la lumière sur ceux qui réduisent la tenue du congrès national à de simples questions d’organisation.
«Alors que nous avons constaté une certaine minimisation délibérée de ce que les Ittihadis ont accompli dans la préparation de leur congrès, nous sommes en droit de demander pourquoi un tel acharnement et dans quel intérêt», a-t-il lancé. «Et puis pourquoi recourir à des institutions qui ne dépendent pas du parti pour s’adresser aux Ittihadis ?», s’est-il interrogé.
«En tout cas, les Ittihadies et les Ittihadis sont déterminés à organiser, de la plus belle manière qu’il soit, leur congrès qui est seul habilité à décider de la ligne, de l’organisation et du leader».
M.O
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