Bin El Ouidane hôte de la 71ème assemblée générale de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques
En ce vendredi 28 juin, dominé par un soleil blanc d’été, la commune rurale de Bin El Ouidane a accueilli pour le weekend, la 71ème assemblée générale de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP). La mutuelle aux 11.000 adhérents a fait les choses en grand. Les nombreux participants ont eu l’occasion d’assister à des débats constructifs et riches en enseignements, articulés autour de deux séances plénières, dédiées, d’une part, au droit à la santé et au rôle du mouvement mutualiste et, d’autre part, à celui des arts, de la culture et du sport dans la protection sociale. En amont de cette journée d’étude, qui s’est d’ailleurs prolongée jusqu’au bout de la soirée, la cérémonie de lancement fut marquée par plusieurs interventions dont celle notamment du président de la MGPAP, Abdelmoula Abdelmoumni. Sans langue de bois, celui à qui on attribue à juste titre le redressement financier de l’organisation mutualiste n’a éludé aucun sujet.
«Bin El Ouidane symbole de régionalisation et de politique de proximité»
Joyau de la province d’Azilal, de plus en plus prisée par les touristes et les complexes hôteliers, la commune de Bin El Ouidane, berceau du barrage éponyme, a été choisie par la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques afin de mettre en avant «les piliers du modèle sur lequel se base la MGPAP, dont le lien étroit qui la lie à ses adhérents, preuve en sont les différents programmes de proximité réservés aux adhérents résidant dans les régions enclavées», a indiqué Abdelmoula Abdelmoumni. Président du Conseil d’administration, ce dernier a tenu à souligner que la MGPAP a adopté de multiples résolutions avec pour objectifs : «Le rapprochement, l’amélioration et la diversification des services fournis aux adhérents et aux ayants droit pour faciliter l’accès aux soins médicaux, et ce conformément aux grandes orientations de l’Etat dans le domaine de la santé». Des propos corroborés par sa volonté «de poursuivre la consolidation de l’approche de la MGPAP en tant que secteur clé en matière de solidarité mutualiste et acteur majeur de la couverture médicale, de la protection sociale, de l’économie sociale et solidaire». Il a indiqué qu’il n’est pas envisageable un instant d’avoir une politique publique ne prenant pas en compte la justice et l’égalité entre tous les citoyens marocains. Et d’ajouter que ces deux aspects «doivent leur permettre de profiter des mêmes prestations au même prix sans distinction aucune». C’est justement la raison pour laquelle l’organisation mutualiste est à l’origine d’initiatives à même d’atteindre un développement équilibré et équitable, garantissant la dignité pour tous, offrant des opportunités d’emploi, et facilitant l’accès aux services hospitaliers. Cependant, par moments, cette légitime ambition est freinée dans son élan.
MGPAP-CNOPS, toujours la même rengaine
En effet, si d’un point de vue financier, la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP) est dans le vert, après avoir réalisé en 2017 un excédent dépassant les 10 milliards, passant de près de 18 milliards en 2008 à plus de 41,4 milliards en 2017, il n’en reste pas moins que ses adhérents auraient pu profiter d’une manne financière supplémentaire. C’est en substance ce qu’a dit Abdelmoula Abdelmoumni, en mettant sur le tapis les sommes dues à la Mutuelle par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), lesquelles dépassent les 10 milliards. Alors que la MGPAP a décidé de recourir à tous les moyens disponibles pour atteindre les objectifs tracés et concrétiser les décisions prises lors des assemblées générales, pour ainsi donner satisfaction aux revendications des adhérents, il paraît évident que les difficultés qui caractérisent la relation entre la CNOPS et la MGPAP représentent une sacrée épine dans le pied. D’ailleurs, lors d’un point de presse en début de soirée, vendredi, Abdelmoula Abdelmoumni n’a pas hésité à diriger de virulentes critiques, à peine voilées, envers le président de la CNOPS, ainsi que le ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle. Tout d’abord, il s’est dit surpris de la non application par le président de la CNOPS des multiples décisions arbitrales prises par l’Agence nationale de l’assurance maladie dans le cadre desdites sommes qui devraient être perçues par la MGPAP. Ensuite, il a fustigé de la même manière les obstacles mis sur son chemin par ledit ministère. Des obstacles illustrés par l’interdiction émise à l’encontre de la MGPAP au moment d’organiser certaines caravanes médicales dans les régions enclavées. Toutefois, Abdelmoula Abdelmoumni a tenu à rappeler que ces difficultés ne vont pas l’empêcher de poursuivre sa politique de proximité, puisque selon lui «la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques n’a pas besoin d’autorisation pour mener à bien toutes ses caravanes médicales».
Il vaut mieux prévenir que guérir
Aucunement résigné, et ce malgré les nombreuses difficultés, Abdelmoula Abdelmoumni a également mis en lumière l’importance de la prévention, à travers la diffusion d’une culture en la matière afin que les adhérents prennent non seulement soin de leur santé physique mais également mentale, tout en mettant en avant les bienfaits d’une pratique sportive régulière en mesure, dit-il, «d’être à l’origine d’un dynamisme à même de permettre à toute personne d’atteindre ses objectifs dans la vie». Et ce n’est pas tout. Pour la MGPAP, la culture et les arts ont également un rôle capital à jouer dans ce sens, puisqu’ils sont considérés comme une condition sine qua non à une vie en rose. Un constat que le président de la Mutuelle générale a argumenté en citant le lien établi par des études scientifiques entre les activités culturelles et leur impact positif sur les personnes et leur santé mentale et physique. Pour ce qui est des conventions signées, le ministère de la Culture et de la Communication a annoncé la signature d’une convention avec l’Office national des chemins de fer, permettant aux artistes encartés auprès dudit ministère de profiter de plusieurs réductions. Plus important encore, le ministère de tutelle va permettre à plus d’un artiste de jouir d’une couverture sociale. Un élément important pour un corps de métier qui souffre d’un manque flagrant dans ce domaine
Chady Chaabi
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