Les très petites entreprises et les jeunes porteurs de projets constituent aujourd’hui une partie indissociable de l’économie des pays développés. Ils remplissent un certain nombre de fonctions socioéconomiques, dont la création d’emploi, le soutien de l’innovation, l’amélioration de la concurrence, ou encore la diminution de l’inégalité sociale.
Au Maroc, malgré les différents programmes élaborés par le gouvernement dans le but de faciliter l’accès au financement de cette catégorie et de lui fournir l’accompagnement et le soutien, les jeunes porteurs de projets se retrouvent confrontés à de nombreux obstacles, notamment ceux liés à l’administration, au financement et aux ressources humaines.
Le sujet a été au cœur des discussions, lundi à la Chambre des représentants, lors de la séance hebdomadaire des questions orales. Le député ittihadi, Al Hassane Lachguar, a notamment interpellé la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, sur la question, estimant qu’il existe aujourd’hui un retard considérable dans l’étude des demandes des jeunes désirant bénéficier du soutien et du financement pour la création de leurs entreprises. Le député usfpéiste a interrogé la ministre sur la nature des efforts qui seraient actuellement déployés par son département à même d’accélérer l’étude des dossiers des jeunes entrepreneurs, au sein des banques concernées par ce programme de financement. Il s’est également interrogé sur les mesures d’urgence que le ministère envisage de prendre afin de remédier à ce problème. «Surtout quand on sait que le wali de Bank Al-Maghrib avait, lui-même, indiqué que plus du tiers de ces demandes sont souvent rejetées», a-t-il rappelé.
L’autre membre du Groupe socialiste, Mohamed El Bouaamraoui, a, quant à lui, estimé que la lourdeur bureaucratique constitue également un obstacle de taille qui entrave les investissements dans des projets à impact positif sur l’économie nationale. Il a notamment souligné «l’importance de faciliter davantage les démarches administratives», avant de rappeler que «le pouvoir judiciaire est également appelé à jouer un rôle essentiel en faveur des investisseurs».
Toujours dans le cadre des questions adressées à Mme Nadia Fettah Alaoui, la députée ittihadie, Salwa Damnati, a, pour sa part, soulevé une question pas importante, celle des crypto-monnaies. «Le développement des monnaies numériques au Maroc est aujourd’hui une réalité», a-t-elle précisé, avant de souligner qu’il est «inconcevable que notre pays ne suive pas cette évolution sur le plan juridique et administratif». Elle a également tenu à interroger la ministre sur «sa propre perception du sujet», afin que les Marocains puissent se forger une idée sur les mesures nécessaires dans ce domaine, sachant que l’indice d’adoption globale des crypto-monnaies de la fameuse firme américaine de recherche Chainalysis classe le Maroc à la 24ème position à l’échelle mondiale en 2021, malgré le fait que les transactions en monnaie virtuelle sont formellement interdites au Maroc et constituent une infraction à la réglementation des changes du pays. Une décision prise en 2017 dans un souci de protection du consommateur mais qui n’a qu’un faible pouvoir dissuasif sur les jeunes Marocains qui sont de plus en plus nombreux à succomber à la tentation des crypto-monnaies. A en croire les chiffres de la plateforme finlandaise LocalBitcoins, populaire au Maroc pour sa facilité à y échanger des fonds, le Royaume fait également partie des quatre pays africains où le bitcoin est le plus échangé et se classe au premier rang en Afrique du Nord.
Pour sa part, le député ittihadi, Abdennour Hassnaoui, a abordé le sujet des hausses des prix de la farine et de certaines matières premières qui, selon lui, «affectent profondément le pouvoir d’achat des citoyens». Il a dans ce sens interrogé la ministre sur les mesures que son département compte prendre pour faire face à ces hausses qu’il a qualifiées d’inacceptables, avant de les attribuer à «certains spéculateurs».
M.O
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