Habib El Malki : La Commission parlementaire mixte Maroc-Québec constitue un cadre de concertation et de dialogue institutionnalisé

La commission parlementaire mixte Maroc-Québec a tenu sa 5ème réunion mardi à la Chambre des représentants sous la présidence conjointe de Habib El Malki, président de la Chambre des représentants et Jacques Chagnon, président de l’Assemblée nationale du Québec.


Habib El Malki a souligné dans son allocution d’ouverture que « la régularité des réunions de cette commission mixte reflète la ferme volonté des pouvoirs politiques dans nos deux institutions parlementaires pour la consacrer en tant que cadre de concertation et de dialogue institutionnalisé et comme laboratoire pour mûrir les idées et les propositions qui sont à même de renforcer la coopération entre le Québec et le Royaume du Maroc, et entre le Canada et le Royaume du Maroc de manière générale ».
Il a mis l’accent sur les « valeurs humaines nobles » partagées entre le Maroc et le Québec, à savoir la démocratie, la diversité culturelle et politique et la préservation des droits de l’Homme y compris les droits des femmes, la liberté, l’équité, la tolérance, la modération et le recours au dialogue pour régler les conflits internationaux.
Il a également mis en valeur la diversité culturelle aussi bien au Québec qu’au Maroc et leur capacité à concilier entre l’identité culturelle spécifique et l’ouverture sur les évolutions du monde d’aujourd’hui.
« Si j’ai longuement parlé des qualités positives et constructives de nos deux modèles culturels et civilisationnels, c’est parce que nous vivons dans un monde où règnent le fanatisme et le rejet  de l’autre, le repli sur soi-même et l’extrémisme, ce qui conduit à des idéologies, aussi bien en Occident qu’en Orient, qui interpellent les modèles culturels, les valeurs et les représentations régnantes. Ces représentations s’infiltrent dans les esprits des gens par les réseaux sociaux, façonnant ainsi des modèles de pensée basés sur la vision unique, ce qui conduit inévitablement aux séditions ».
Il a, ainsi, fait savoir que les thématiques abordées lors de cette 5ème réunion s’inscrivent parfaitement dans cette logique, en mettant l’accent sur les questions qui préoccupent la communauté internationale et l’opinion publique.
Concernant le Parlement numérique et la démocratie participative et citoyenne, il a mis en lumière l’expérience marocaine en la matière à travers l’implication des citoyens dans la chose publique, la présentation des pétitions et des requêtes et la constitutionnalisation de la démocratie participative.
Dans ce sens, il a indiqué que la Chambre des représentants a consacré ce droit dans son règlement intérieur en dédiant deux chapitres à la présentation des propositions en matière législative.
« Conscients de l’ampleur du défi des changements climatiques, nous avons choisi d’examiner la question des changements climatiques et les énergies renouvelables pour illustrer le rôle de l’institution législative en matière de protection de l’environnement », a-t-il souligné.
Lors du point de presse organisé à l’issue de la séance d’ouverture de cette réunion, Jacques Chagnon a souligné que le choix du Maroc en tant que partenaire du Québec, est le résultat du dynamisme économique qui se fait valoir dans le Royaume, considéré comme un leader économique dans le continent africain.
Le président de l’Assemblée nationale du Québec a également fait savoir que la Commission mixte a permis de discuter d’autres sujets notamment l’immigration marocaine au Canada de façon générale et au Québec particulièrement, notant que cette immigration constitue une richesse culturelle importante pour le pays d’accueil.
Il a, par ailleurs, noté que cette réunion reflète les valeurs partagées entre le Maroc et le Québec notamment la Francophonie, des valeurs susceptibles de consolider l’action commune des deux institutions en faveur de cette Francophonie.
Lors de  cette réunion tenue à la Chambre des représentants, des exposés ont été présentés de part et d’autre. A titre d’exemple, Najib Khadi, secrétaire général de la Chambre des représentants, a présenté un exposé sur le Parlement numérique au cours duquel il a expliqué l’expérience de la première Chambre en matière de modernisation du travail parlementaire. Dans ce sens, il a évoqué plusieurs réalisations enregistrées ces dernières années notamment en ce qui concerne la dématérialisation du processus des « questions orales et écrites », des réunions du Bureau de la Chambre des représentants et également en matière de numérisation du Bulletin officiel des débats des séances plénières de la Chambre des représentants depuis 1963.
Quant à Mohamed Moubdii, il a fait un exposé sur l’expérience marocaine en matière de démocratie participative et l’a axé notamment sur  la présentation des motions législatives.
Il y a lieu de signaler que la délégation marocaine était composée en plus du président de la Chambre des représentants, de Mohamed Moubdii, président du Groupe parlementaire du MP, de Mohamed Chororo, président du Groupe parlementaire du PAM, de Fatiha Seddas, membre du Groupe socialiste, de Nourddine Al Azrak, membre du Rassemblement constitutionnel et d’Azzouha El Arrak, membre du Groupe parlementaire du PJD.


Il convient de rappeler que la Chambre des représentants et l’Assemblée nationale du Québec avaient signé le 16 mai 2012 une convention pour la création d’une commission permanente interparlementaire entre les deux institutions.
Selon l’article 2 de cette convention, ladite commission « a pour mission de présenter à la Chambre des représentants du Maroc et à l’Assemblée nationale du Québec toutes les recommandations jugées nécessaires pour le développement et le renforcement des institutions parlementaires, des liens socio-économiques et culturels ainsi que la consolidation de l’amitié entre les peuples marocain et québécois ».
La commission est composée de huit  membres de la Chambre des représentants et de huit membres de l’Assemblée nationale québécoise. La convention précise que les deux institutions parlementaires veilleront à ce que « la composition de la commission reflète l’équilibre des différentes formations politiques qui y sont représentées dans le respect de leurs règlements respectifs ».
Reste à signaler que la commission tient alternativement une session ordinaire de travaux chaque année ainsi que des sessions extraordinaires. Les sessions ordinaires, selon l’article 4 de ladite convention, se tiennent à des dates et lieux que les présidents des deux institutions fixeront d’un commun accord, alors que les sessions extraordinaires ont lieu sur la requête motivée de la Chambre des représentants ou de l’Assemblée nationale.
Les résolutions ou les décisions de la commission sont prises à la double majorité des membres présents des deux délégations.

Mourad Tabet

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