Habib El Malki : La politique du Maroc met l’homme africain au cœur du développement

Rabat s’est mise à l’heure africaine pour commémorer comme il se doit l’anniversaire de la création de l’OUA.
Deux manifestations d’envergure ont été ainsi organisées à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique : la première à la Chambre des représentants et la seconde le lendemain au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Le Maroc qui a retrouvé son siège au sein de l’Union africaine en janvier de l’année dernière voulait ainsi mettre toute la lumière sur cet anniversaire auquel il a contribué en tant que membre fondateur de cette organisation panafricaine qui a changé de dénomination depuis.
«Pour nous, la célébration de «La Journée de l’Afrique » n’est pas une fin en soi, mais nous la célébrons pour rappeler aux peuples africains et notamment aux générations montantes l’histoire du continent et l’importance, voire la nécessité de la coopération africaine et surtout l’importance de la foi en l’avenir du continent africain, ses capacités et celles de ses peuples», a déclaré à ce propos le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, lors d’une rencontre organisée jeudi sous le thème « Les horizons du continent africain » en présence du ministre délégué chargé de la Coopération africaine, des ambassadeurs des pays africains accrédités à Rabat, des membres et des présidents des groupes et des commissions parlementaires à la Chambre des représentants, ainsi que des membres de la section parlementaire marocaine au Parlement panafricain et ceux du Parlement africain.
Pour le président de la Chambre des représentants, cet événement permet également de rappeler au monde entier l’injustice subie par l’Afrique pendant plusieurs étapes de l’histoire en précisant que le contexte international actuel est en contradiction avec un système international injuste surtout envers l’Afrique, le continent qui incarne l’avenir, selon le président de la Chambre des représentants.
Habib El Malki a tenu à rappeler l’histoire commune des pays africains dans la lutte contre le colonialisme et le rôle que les leaders africains y ont joué. Il a cité  à titre d’exemple S.M. Mohammed V et S.M Hassan II, Habib Bourguiba, Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Gamal Abdel Nasser, Ahmed Sékou Touré, Félix Houphouët-Boigny et Amilcar Cabral. Malheureusement, après l’indépendance, l’Afrique a constitué pendant plus de 30 ans un terrain de la guerre froide.
Après avoir appelé à tirer les leçons de cette expérience douloureuse pour que cela ne se reproduise plus à  l’avenir, il a précisé que l’Afrique a tous les atouts et capacités de devenir une puissance économique et le continent de l’avenir. Ce qui explique que « notre continent est au cœur d’une rude concurrence internationale. En effet, toutes les grandes puissances traditionnelles et les puissances montantes ont mis en place des mécanismes de dialogue et de coopération avec l’Afrique sous forme de rencontres annuelles ou de forums et de dialogues, etc ».
Il a, également, souligné que l’Afrique a fait de grands pas sur le chemin du développement et de la croissance, notamment après la signature, en mars dernier à Kigali, par plus de 40 pays d’un accord de Zone de libre-échange continentale africaine, en tant qu’élément fondamental de l’Agenda 2063 pour l’Afrique, qui est à même de faciliter la mobilité des marchandises, des services et des investissements entre les pays, relevant la nécessité de mettre en place des pôles économiques régionaux et d’élargir la coopération Sud-Sud en vue de permettre au continent de profiter des avantages du commerce international.
La vision stratégique de la Chambre des représentants s’inscrit, selon Habib El Malki, dans cette même lignée. Ainsi, cette rencontre à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique constitue une tradition « que nous avons initiée depuis notre élection à la tête de la Chambre des représentants, c’est-à-dire depuis 14 mois et plus précisément le 9 mars 2017 ». Il a précisé que la Chambre des représentants a organisé une réunion au cours de laquelle «nous avons abordé de manière objective plusieurs questions concernant notre continent, ainsi que le rôle de la diplomatie parlementaire dans ce domaine et dans la défense des intérêts de l’Afrique. Et nous avons affirmé que la communication et la concertation marqueront nos relations ». Et d’ajouter : «Depuis cette date, la Chambre des représentants a abrité en présence de plusieurs d’entre vous et de présidents des Parlements nationaux africains et présidents des organisations parlementaires africaines multipartites, plusieurs réunions institutionnelles pour débattre des questions vitales pour l’Afrique, dont des réunions du Parlement parlementaire africain et l’Association régionale de l’Afrique au sein de  l’Association parlementaire de la Francophonie et également des conférences sur des thèmes tels que  «L’immigration et l’intégration», «L’intégration africaine », « La mobilité des personnes et des marchandises entre les pays africains », en plus de la réunion de concertation parlementaire sur le thème «L’environnement et le développement durable» à la veille de la COP 23 tenue à Berlin. Tous ces sujets sont au cœur des préoccupations de l’Afrique d’aujourd’hui et sont inscrits à l’agenda du continent ainsi que ceux des pays africains. Ils sont également au cœur de nos plaidoyers pour les causes de l’Afrique dans les forums parlementaires internationaux ».
«La Chambre des représentants s’engage à défendre mordicus les causes du continent, d’autant que le Parlement marocain est devenu récemment un membre à part entière dans le Parlement panafricain », a soutenu Habib El Malki. Et de préciser :«Notre adhésion à ce Parlement apportera une valeur ajoutée et nous œuvrons à renforcer ce cadre institutionnel et  à consacrer son rôle en tant que l’une des institutions de l’UA ».


Pour sa part, Mohcine Jazouli ministre délégué chargé de la Coopération africaine a mis l’accent sur l’importance et le rôle diplomatique du Parlement dans la politique étrangère marocaine.  Il a affirmé que le Maroc a développé un véritable modèle innovant de coopération Sud-Sud fondé sur un échange permanent qui associe l’ensemble des sous-régions du continent et des secteurs pertinents.
Ce modèle a permis d’établir un partenariat intégré et multidimensionnel basé sur les échanges permanents dans les domaines politique, économique et culturel, le transfert de technologies et le partage du savoir, a-t-il souligné, tout en précisant qu’au cours de la dernière décennie, les exportations du Maroc vers l’Afrique ont quadruplé, notant que le volume des échanges commerciaux avec le continent africain a atteint 35 MMDH en 2016 et que les investissements marocains en Afrique représentent actuellement 60% de la valeur des investissements marocains à l’étranger.
Ces chiffres ne sont que le reflet de cette nouvelle dynamique entre le Maroc et les pays africains et d’un codéveloppement économique et social ayant pour socle la solidarité et le partenariat, a-t-il noté, ajoutant que la vision Royale, dans ce sens, découle d’une volonté politique pragmatique et audacieuse qui a pour ambition de soutenir et d’accompagner l’émergence de l’Afrique.
Lors de son allocution en l’occasion, le doyen du corps diplomatique africain au Maroc, Ismaïla Nimaga, a, pour sa part, mis en exergue la contribution du Royaume dans l’émergence de l’Afrique et ses efforts pour relever les défis d’ordre économique et social qui se dressent devant le continent, tout en soulignant que les pays africains disposent aujourd’hui de plusieurs options outre leurs ressources naturelles, notamment l’adoption de stratégies de transformations structurelles susceptibles de créer plus d’emplois et de réduire la pauvreté.
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur l’importance de la diversification économique face aux problèmes auxquels fait face le continent, relevant la nécessité d’adopter des stratégies de croissance visant à absorber la main-d’œuvre et à investir dans le capital humain, en particulier au niveau du développement des compétences entrepreneuriales des jeunes, afin de faciliter la transition vers des secteurs modernes à haute productivité.
Il a, également, appelé les pays africains à se concentrer sur la meilleure façon d’utiliser leurs budgets limités pour optimiser les rendements économiques et sociaux.
«Pour exploiter le vaste potentiel de développement des infrastructures, les autorités nationales devront mettre en place des mécanismes institutionnels efficaces destinés à gérer les tâches complexes que sont la planification, la conception, la coordination et la mise en œuvre des projets ainsi que la réglementation », a-t-il noté, ajoutant qu’elles devront également prêter attention aux aspects non matériels du développement de l’infrastructure, notamment les grandes questions de politique et de réglementation, la formation d’équipes capables d’exécuter des montages financiers et des recherches constantes pour se maintenir à la pointe des connaissances.
Il y a lieu de préciser que cette rencontre, organisée sous le thème « Les horizons du continent africain », s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement parlementaire de la politique africaine adoptée par le Royaume, sous la conduite de S.M le Roi Mohammed VI, marquée par une présence marocaine notable en Afrique sur les plans politique, économique et humain.
La seconde manifestation organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique, a eu lieu  au siège du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Placée sous le thème  «Maroc/Union africaine: Partenariat confirmé pour une Afrique solidaire et prospère», elle a été célébrée en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication, le Groupe des ambassadeurs africains accrédités à Rabat, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES), l’Agence marocaine de coopération internationale et la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc.
Au programme figuraient, entre autres, une exposition photographique sur «L’histoire des relations maroco-africaines» et la projection d’un documentaire mettant en exergue la dimension africaine du Maroc. L’objectif : mettre en relief l’engagement du Maroc en faveur d’une Afrique forte et unie, dans le cadre d’une approche pragmatique et solidaire tournée vers l’avenir, mettre en exergue le leadership du Maroc en Afrique et la pertinence de ses actions et initiatives multisectorielles et constructives en faveur de notre continent, tout en soulignant sa contribution au renforcement de la crédibilité de l’UA.
En conférant à cette date anniversaire l’éclat qui lui sied, le Maroc a ainsi mis en relief son engagement irréversible et indéfectible en faveur d’une Afrique forte, intégrée, homogène, solidaire et cohérente, pouvant répondre aux attentes légitimes des populations africaines à la stabilité, à la paix, au développement et au bien-être, dans le cadre d’un partenariat confirmé et renouvelé avec l’UA.

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