«La mise en place de l’Etat providence est le moyen idoine pour lancer le nouveau modèle de développement sur des bases solides ». C’est ce qu’a souligné le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, dans la conférence qu’il a prononcée mercredi dernier à l’Ecole nationale supérieure de Martil relevant de l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan sur le thème «L’Etat social et le défi de l’avenir au Maroc».

Le dirigeant socialiste a expliqué que le concept de l’Etat providence, que l’USFP a toujours défendu, repose sur les principes d’égalité des chances, de répartition équitable des richesses et de responsabilité publique envers ceux qui ne sont pas en mesure d’avoir un minimum de vie décente.

Il a, par ailleurs, souligné qu’à la lecture attentive des programmes électoraux de tous les partis politiques du Maroc, aucun d’entre eux n’a décliné une vision complète de la protection sociale comme celle développée par les discours Royaux et les récentes décisions de S.M le Roi, Mohammed VI, soulignant que l’USFP, dans ses documents et ses programmes, a toujours estimé que la mise en place d’une protection sociale totale pour les Marocains était un objectif à atteindre à long terme, étant donné le manque de ressources et de moyens.

bal de ce chantier social important dépasse les 51 milliards de dirhams par an, tout en affirmant que «chacun a le droit de se demander s’il y aura une vraie réforme du système fiscal. Ceci d’autant plus que la protection sociale est tributaire de la contribution de chacun selon ses capacités, surtout celles d’après-la pandémie ».

La crise sanitaire a imposé un retour à plus d’Etat et à l’intervention de celui-ci dans le domaine social, ce qui constitue la quintessence du projet sociétal de l’USFP depuis sa fondation en 1959


Selon lui, si la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet le monde entier peut paraître, à première vue, une calamité et une malédiction, il n’en demeure pas moins qu’elle a un côté positif, voire qu’elle est « une bénédiction », car elle a poussé les Etats et les leaders politiques à revoir leurs modèles de société et à se rendre compte de la nécessité de mettre en place une protection sociale pour tous les citoyens alors même que certaines formations politiques appelaient au désengagement de l’Etat et à la privatisation des secteurs sociaux de l’éducation et de la santé et à la réduction de l’intervention de l’Etat dans ces secteurs.

Ainsi, la pandémie a imposé un retour à plus d’Etat et à l’intervention de celui-ci dans le domaine social, ce qui constitue, selon Driss Lachguar, la quintessence du projet sociétal de l’USFP depuis sa fondation en 1959. Pour cette raison, le parti de la Rose adhère totalement au chantier social lancé par S.M le Roi car il s’agit d’un chantier qui s’inscrit dans le droit fil « de la pensée social-démocrate que le parti défend et pour laquelle il milite.

D’ailleurs, les conférences et réunions que le parti organise au sein des institutions universitaires et des espaces publics témoignent clairement de la ferme volonté du parti de contribuer à la réussite de ce grand projet de société ».

L’USFP adhère totalement au chantier social lancé par S.M le Roi car il s’agit d’un chantier qui s’inscrit dans le droit-fil de la pensée social-démocrate que le parti défend et pour laquelle il milite.


Par ailleurs, le dirigeant ittihadi a souligné que l’initiative prise par S.M le Roi est une initiative forte, car il est la seule institution au Maroc à disposer de prérogatives pour prendre des décisions. Pour lui, le Souverain est le Commandant suprême des Forces Armées Royales, et il est le Commandeur des croyants et le Chef de l’Etat, et c’est grâce à ce leadership que le Maroc a dû faire face avec succès à la crise sanitaire. « Vous avez été témoins de la situation dans laquelle d’autres pays plus avancés se sont trouvés face à la pandémie », a mis en exergue Driss Lachguar.

Le Premier secrétaire du parti a également évoqué la question de la fermeture du passage de Bab Sebta qui a eu des répercussions sociales et économiques sur les habitants de la région, tout en affirmant que cette fermeture n’est pas seulement une option, car des pays qui croyaient en l’ouverture sur l’autre se sont avérés aujourd’hui chauvins et de grandes démocraties signataires de traités internationaux ont violé toutes les lois dans le seul but de préserver le droit à la vie.

« Le coronavrius nous a fait ouvrir les yeux sur la vérité, et aujourd’hui le monde doit prêter attention au fait que l’ennemi le plus dangereux n’est pas celui qui dispose de missiles intercontinentaux et d’armes de destruction massive, mais l’ennemi le plus dangereux est plutôt celui qui vient de la nature elle-même, et chacun doit se mobiliser pour lui faire face. Notamment en s’orientant vers la recherche scientifique et l’amélioration du secteur de la santé et de la protection sociale », a soutenu le dirigeant ittihadi qui s’exprimait devant un parterre de personnalités distinguées dont le président de l’Université Abdelmalek Essaadi, Bouchta El Moumni, le directeur de l’Ecole nationale supérieure à Martil, le secrétaire régional du SNESup, le membre du Bureau politique de l’USFP, Mustapha Ajjab, le secrétaire régional du parti, Mohamed Moumhi et le secrétaire national de la Chabiba ittihadia, Abdellah Sibari.

Il est impératif d’opérer un grand changement dans le secteur de la santé en vue de permettre la mise en place d’un système de protection sociale et d’infrastructures sanitaires profitant à tous les citoyens.


Dans le même d’ordre d’idées, Driss Lachguar a présenté quelques propositions pour faire face aux grands enjeux du futur. Il a, en effet, mis l’accent sur la nécessité d’améliorer le système sanitaire de notre pays, considérant qu’il est fragile et qu’il souffre de déséquilibres dus au manque de ressources humaines, à la faiblesse des capacités matérielles et à l’absence de couverture médicale.
« Nous avons bien géré la crise, mais nous avons encore une guerre à mener dans le secteur de la santé en vue de dispenser des soins médicaux à tous les citoyens par la mise en place d’un système de protection sociale et d’infrastructures sanitaires, car plus de 40 % des Marocains ne bénéficient pas encore de couverture médicale », a assuré Driss Lachguar qui a évoqué le modèle américain qui dispose du système de protection sociale le plus cher au monde (11.000 dollars par habitant et par an), où la contribution du citoyen ne dépasse pas 16 %, alors qu’au Maroc, il en débourse 37%.

En France, le système de protection sociale coûte la moitié de ce qu’il coûte en Amérique, mais du fait que l’administration et l’Etat le gèrent, il semble meilleur, plus efficace et plus rentable que le système américain.

L’USFP n’a de cesse de réclamer de mettre fin à l’économie informelle en révisant les seuils d’imposition du revenu et de l’impôt sur les sociétés et en instaurant un impôt sur la fortune.

A cet égard, il a lancé cette alerte : «Si le projet de budget pour l’année prochaine n’inclut pas l’ouverture des écoles de médecine devant 5000 étudiants par an, nous n’atteindrons pas nos objectifs, nous ne réussirons pas la généralisation de la protection sociale et nous devrons alors importer des médecins et des infirmiers ».

Driss Lachguar a critiqué les ressources allouées à l’éducation et à la santé. «Au cours de la dernière décennie, les budgets de l’éducation et de la santé sont restés, malheureusement, modestes, et il est nécessaire de penser à les doubler (… ). Le Maroc est l’un des les pays qui a le moins dépensé pour la santé de ses citoyens et la part de celle-ci dans les budgets de ces dernières années n’a pas dépassé 5% sauf cette année 2021 (6,9 %). Il faut donc penser à ramener le budget de la santé au standard fixé par l’Organisation mondiale de la santé, à savoir 10% du budget général de l’Etat, car depuis des années nous n’en allouons que 5% environ à ce secteur. Nous avons atteint 7% cette année à cause de la pandémie, et je crois fermement qu’à partir de l’année prochaine, si nous voulons que la généralisation de la couverture sociale aboutisse, nous devons porter le budget du secteur de la santé à 10% »

Cette même vision s’applique également au «système éducatif, car c’est le principal moyen de construire la nation», a indiqué le dirigeant socialiste, en ajoutant que « la gratuité de l’éducation est un droit du peuple marocain. C’est un contrat entre l’Etat et la société ». Et dans ce contexte, Driss Lachguar a souligné que la lutte contre les inégalités sociales dans le système éducatif passe « par l’égalité des chances pour permettre à tous les enfants du peuple marocain d’obtenir les mêmes outils de la connaissance et de la pensée rationnelle et critique et par la mise entre les mains de la nouvelle génération des moyens et des clés pour être en phase avec la révolution scientifique d’aujourd’hui et de demain ».

La lutte contre les inégalités dans le système éducatif passe par l’égalité des chances qui permettrait à tous les enfants du peuple marocain d’obtenir les mêmes outils de la connaissance et de la pensée rationnelle et critique

La conférence du Premier secrétaire de l’USFP a porté également sur un autre aspect fort important, à savoir la mise en place d’une « politique fiscale juste et équilibrée». Dans ce sens, il a appelé à réprimer la fraude fiscale. «Pourquoi on adopte des lois si elles n’entraînent pas de sanctions?», a-t-il martelé. Il a également proposé de mettre fin à l’économie informelle en révisant les seuils d’imposition du revenu et de l’impôt sur les sociétés et de mettre en place un impôt sur la fortune.

T. Mourad

 

Libé

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