Ibtissam Merras : Il est inconcevable de mettre en place un modèle de développement réaliste, intégré et durable sans que les femmes n’en soient l’un des piliers essentiels
Khaddouj Slassi : La question féminine doit être traitée comme une question
non moins importante que celle de notre intégrité territoriale

En partenariat avec la Fondation Friedrich-Ebert, l’Organisation socialiste des femmes ittihadies (OSFI) a organisé le week-end dernier à Oujda, un atelier de formation des femmes ittihadies des régions de l’Est et de Fès-Meknès aux nouvelles technologies de communication.


Dans son allocution au nom du Bureau politique de l’USFP, Ibtissam Merras a affirmé qu’il est inconcevable de mettre en place un modèle de développement réaliste, intégré et durable sans que les femmes marocaines n’en soient l’un des piliers essentiels, soulignant que le parti de la Rose a toujours défendu les revendications des femmes qui furent toujours présentes dans ses documents et programmes.
Elle a mis en avant que l’USFP a souligné dans son mémorandum sur le nouveau modèle de développement que « le pilier sociétal est un facteur décisif dans le processus de modernisation et de progrès, et  considère que le modèle de développement basé sur l’approche genre constitue un pas supplémentaire pour faire améliorer les conditions des femmes et garantir leurs droits économiques et sociaux ».
Outre la lutte pour une mise en œuvre réelle des dispositifs de l’article 19 de la Constitution, une bonne interprétation de l’esprit de celle-ci et l’harmonisation de la législation marocaine avec les conventions et traités internationaux tels que les conventions relatives à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, l’intervenante a déclaré : « Nous devons croire en notre  potentiel et en nos capacités pour apporter une réelle valeur ajoutée à l’action économique, sociale et politique ».

Ibtissam Merras, membre du Bureau politique de l’USFP, a évoqué le bilan positif accumulé par les femmes ittihadies dans divers domaines et leur contribution à l’édification d’une société démocratique moderne fondée sur une réelle égalité en son sein, soulignant la nécessité de préserver les acquis juridiques, législatifs, politiques et constitutionnels «auxquels notre parti a contribué à l’intérieur et à l’extérieur des institutions, et de passer de la revendication du quota et de la parité à la réalisation effective de la parité et de l’égalité, malgré la farouche résistance des courants réactionnaires … ».
Elle a, par ailleurs, souligné l’importance des ateliers de formation organisés par l’OSFI en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert. Lesquels «contribueraient à faciliter l’accès des femmes aux postes de responsabilité et de prise de décision publique ».
Pour sa part, Khaddouj Slassi, secrétaire générale de l’OSFI,  a indiqué que les revendications des femmes ne sont plus des revendications isolées, vu qu’elles sont intimement liées à la démocratie, et  partant «il est absolument déraisonnable que la démocratie fonctionne sans la moitié  de la société marocaine ».
Elle a également affirmé qu’il est impossible de rêver d’une société démocratique avancée en l’absence des compétences et des capacités des femmes, notant dans ce contexte qu’à travers le monde, toutes les parties en présence ont compris aujourd’hui que « si elles veulent occuper une place dans les démocraties et accéder aux postes de responsabilité, elles doivent intégrer les femmes dans leurs luttes, car il ne s’agit pas d’une question de prestige, mais plutôt d’une nécessité urgente pour édifier la société que nous voulons  ».
Dans ce contexte, elle a mis l’accent sur l’importance de la question féminine. «Cette question doit être traitée comme une question nationale non moins importante que notre première cause nationale, à savoir celle de notre intégrité territoriale ainsi que les questions fondamentales qui nous concernent tous aujourd’hui, à savoir l’éducation, la santé et l’emploi », a-t-elle précisé, ajoutant que ces questions stratégiques « doivent être placées au-dessus des clivages partisans, des fluctuations idéologiques et des contextes électoraux ».
La secrétaire générale de l’OSFI a rappelé les acquis pour lesquels les femmes et l’USFP ont lutté depuis longtemps, soulignant que leur responsabilité devant les régressions actuelles « est double : préserver les acquis, d’une part,  et relever leur plafond, d’autre part».
Au nom du secrétariat provincial de l’USFP à Oujda, Lahcen Benayni a mis l’accent sur l’importance de cet atelier soulignant le rôle important que jouent les femmes au sein de la société et des institutions partisanes ainsi que dans les luttes pour réformer les lois.
Selon lui, la Constitution de 2011 a confirmé l’engagement du Maroc à protéger et à promouvoir les droits humains des femmes comme l’un des piliers de l’édification d’un Etat de droit, à bannir toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à jeter les bases de la promotion de l’égalité des sexes dans les domaines politique, économique et  social.
Quant à la coordinatrice de la Fondation Friedrich-Ebert, Boutaina Falsy, elle a donné un aperçu historique sur cette organisation qui siège au Maroc depuis 1984.
Elle a également affirmé que l’organisation de cet atelier s’inscrit dans le cadre d’un projet qui a pour but de renforcer la présence des femmes dans les champs politiques marocain et béninois et d’améliorer les compétences des participantes à travers des techniques spéciales de communication.
Elle a souligné que ce projet a été lancé en mars 2018 et durera trois ans environ. Il a pour but de soutenir la démocratie représentative et le pluralisme politique, en renforçant les capacités des partis politiques dans le cadre d’une approche multilatérale, et de développer et renforcer l’influence des femmes et leur participation à la prise de décisions.
Mourad Tabet

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