Objectif: favoriser une croissance forte, pérenne et inclusive – Selon El Malki, le nouveau modèle assurerait une croissance annuelle de 7% – Le secteur privé appelé à investir davantage dans les activités industrielles

Pour Tarik El Malki, économiste et membre du bureau politique de l’USFP, «2017 a constitué une année de transition, marquée par une nouvelle dynamique avec l’arrivée du gouvernement actuel». Ce qui a préparé le terrain, selon lui, pour le lancement d’un nouveau modèle de développement à partir de l’année prochaine 
L’USFP participe au débat autour de la refonte du modèle de développement. Le parti de Driss Lachgar a organisé une journée d’études autour de ce dossier, hier à Skhirate. Cet événement a été marqué par une intervention de Tarik El Malki, économiste et membre du bureau politique de cette formation, axée sur les leviers à activer pour relancer la croissance.

Le modèle actuel a atteint ses limites en termes de soutenabilité, selon El Malki. Il a particulièrement pointé la persistance des déséquilibres macroéconomiques et l’enlisement de l’endettement. A cela s’ajoute une politique peu sociale qui creuse les inégalités et accroît la pauvreté, en plus de l’augmentation du chômage et la destruction des emplois. Cette situation est accentuée par une montée des tensions liée à une quasi-absence du dialogue social, a-t-il expliqué.

Au-delà du diagnostic, largement partagé, l’organisation de cette journée d’études, dont la clôture a été marquée par la présence de l’ancien chef du gouvernement d’Espagne, José Luis Rodriguez Zapatero, vise à identifier des pistes pour une réforme profonde du modèle économique marocain.

En tête, «la nécessité de mettre en place un nouveau contrat économique et social, basé sur une nouvelle génération de réformes», a souligné El Malki. L’idée est de favoriser «la création de conditions d’une croissance forte, pérenne et inclusive». La mise en œuvre de ce nouveau modèle permettra au Maroc de réaliser des taux de croissance plus importants, se situant autour de 6 à 7%, avec une réduction du taux de chômage à 7,5%, selon les résultats d’un travail de modélisation.

La relance de la dynamique économique nécessite, selon lui, un accompagnement des politiques sectorielles via des mécanismes d’évaluation et d’ajustement. Le regain de la compétitivité de l’économie nationale passe également par la mise en place d’une véritable politique d’innovation. De son côté, le secteur privé est appelé à retrousser les manches et à faire preuve de plus de courage.

D’autant que le faible impact des stratégies industrielles est lié, pour El Malki, à la «faible culture d’entrepreneuriat. Le secteur privé préfère souvent investir dans des secteurs peu risqués, comme l’immobilier». Or, ces activités «ont un impact quasi-nul sur la croissance». Au lieu de fuir l’industrie, cet économiste appelle les hommes d’affaires à se lancer dans des secteurs de production à haute valeur ajoutée.

Cette reconfiguration devra aussi être accompagnée de certaines mesures, décisives pour la protection du tissu productif. Il s’agit essentiellement de «la lutte contre la concurrence déloyale du secteur informel». Ceci est incontournable pour doper la part de l’industrie dans le PIB, qui stagne depuis quelques années, autour de 14%, comme l’a précisé cet économiste.

Le rôle de l’Etat, en tant que stratège et régulateur, devra également être revu. Parmi les pistes à explorer, en vue de favoriser une implémentation optimale des politiques publiques, El Malki plaide pour la création d’une Haute instance de coopération et de convergence, en plus d’une banque publique dédiée à l’investissement.

Quid des politiques sociales?

La dynamique de développement au Maroc s’est concentrée essentiellement sur les aspects économiques, reléguant les politiques sociales à un rang marginal. C’est ce qui ressort de l’intervention de Abdelhamid Fatihi, membre du bureau politique de l’USFP et patron de son bras syndical, la FDT. Il a mis l’accent sur les limites des interventions de l’Etat dans le domaine social, marquées par l’absence d’une vision claire et par le manque de coordination entre les différents intervenants. Il a également déploré l’approche adoptée durant des décennies, basée sur la réaction par rapport à certains phénomènes comme le chômage, la pauvreté, au lieu de s’inscrire dans une logique de développement humain. Fatihi a multiplié les exemples des interventions ponctuelles de l’Etat dans le secteur social. C’est le cas notamment de la réforme de la compensation. Pour lui, «il ne s’agit pas d’une véritable réforme dans la mesure où le gouvernement n’a fait que supprimer les subventions de certains produits comme les hydrocarbures». Idem pour la refonte du régime de retraite, qui «reste partielle, se contentant de mesures paramétriques».

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