Tenue d’une session publique du Conseil de paix et de sécurité de l’UA sous la présidence du Maroc

Le Comité technique spécialisé (CTS) de l’Union africaine a ouvert mardi à Rabat les travaux de sa première réunion consacrée à «La fonction publique, les collectivités territoriales, le développement urbain et la décentralisation».
Les discussions du CTS ont été axées sur le programme d’action 2019-2020 du comité et sur la mise en œuvre des décisions adoptées lors de sa 3ème session ordinaire tenue en décembre dernier à Addis Abeba.
Cette session a été marquée par l’élection du Maroc au poste de premier vice-président du comité technique en la personne de Mohamed Benabdelkader, ministre délégué chargé de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, ainsi qu’à la présidence du sous-comité pour la décentralisation et la gouvernance locale.
Mohamed Benabdelkader a souligné en l’occasion que cette réunion s’inscrit dans le processus d’action collective visant l’unification des visions des pays africains sur les questions en lien avec les projets de développement et le rayonnement de ces pays à l’échelle mondiale.
«C’est dans ce contexte que le Maroc a fait de la coopération Sud-Sud un vecteur de l’émergence d’une Afrique nouvelle et ouverte sur l’avenir», a-t-il dit, notant qu’il s’agit là d’un choix audacieux du Royaume, placé au cœur de sa politique africaine, grâce à la vision éclairée de S.M le Roi Mohammed VI.
Le Maroc, a-t-il indiqué, a donné une nouvelle impulsion à la dynamique de décentralisation administrative et de régionalisation avancée en engageant une importante réforme territoriale, laquelle s’est traduite par une reconversion des stratégies de développement qui a érigé les collectivités en véritables opérateurs économiques et sociaux.
Selon le ministre délégué, la réunion du CTS vise à informer les membres du bureau de l’état de la réalisation du plan de travail 2019-2020, échanger sur les questions en suspens et sur une éventuelle élaboration d’une feuille de route pour la mise en œuvre des activités à venir et du plan d’action pour l’année prochaine.
Dans ce contexte, il a affirmé que le Comité technique spécialisé n°8 est appelé à demeurer une plateforme et un instrument privilégié de coopération capable d’aider les pays membres à renforcer leurs capacités institutionnelles, à moderniser les services publics et à trouver des solutions aux défis de la réforme de la fonction publique, des collectivités locales, du développement urbain et de la décentralisation.
Pour sa part, la commissaire aux affaires politiques de l’UA, Minata Samate, s’est félicitée de la tenue de la réunion du comité dans le Royaume, soulignant que ses recommandations devront contribuer à impulser davantage le continent sur la voie du développement.
Le président du CTS, Litsoana Simon, ministre des Autorités locales du Royaume du Lesotho, a mis l’accent sur l’intérêt particulier de la réunion de cette structure de l’Union africaine au Maroc en tant qu’étape charnière dans son action.
Ont pris part à cette rencontre, qui a été précédée lundi d’une réunion préparatoire au niveau des experts, des représentants de la Commission de l’UA pour les affaires politiques et des ministres de pays africains membres du comité.
Le Comité technique spécialisé a pour mission essentiellement de définir et d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la stratégie de l’Union en matière de fonction publique, de développement urbain et de la décentralisation.
A signaler, par ailleurs, que le changement climatique et son impact sur les Etats insulaires en Afrique ont été au centre d’une session publique mardi du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, présidée par le Maroc.
Cette session a été marquée par la participation des départements principaux de la Commission de l’Union africaine, des missions permanentes auprès de l’UA, le corps diplomatique accrédité à Addis-Abeba, des représentants de la société civile, des organisations internationales et des agences des Nations Unies.
D’emblée, le président du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, l’ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique (CEA-ONU), Mohamed Arrouchi, a relevé que le changement climatique constitue «une menace à la paix et la sécurité mondiale et aucun pays ou région n’en est à l’abri».
«L’Afrique paie un lourd tribut dans l’équation climat et représente le continent le plus pénalisé» sachant qu’»il n’émet que 4% des gaz à effet de serre», a déploré le président du CPS pour le mois de septembre, faisant remarquer que le changement climatique, la lutte pour les maigres ressources et l’extrême pauvreté sont des facteurs qui se chevauchent causant davantage de vagues de réfugiés et de déplacés internes.
Evoquant les effets néfastes du changement climatique sur les écosystèmes du continent africain, sa sécurité et sa stabilité, le Représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, a noté que ces effets «menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d’Africains».
L’immense réserve d’eau douce, que constituait jadis le Lac Tchad, a déjà perdu 94% de sa superficie et est menacé d’assèchement définitif, 4 millions d’hectares et de forêts, soit deux fois plus que la moyenne mondiale, disparaissent chaque année, l’agriculture n’est pas en reste puisque les rendements agricoles du Continent pourraient baisser de 20% à l’horizon 2050 au moment même où la population africaine aura doublé, a mis en garde le président du CPS.
Autre chiffre alarmant, l’Afrique compterait dans les prochaines années près de 60 millions de déplacés du fait de la rareté de l’eau, si rien n’est entrepris dans ce domaine, a ajouté Mohamed Arrouchi.
Face à cette situation alarmante, il importe que le continent africain exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires pour faire face au changement climatique. «Nous sommes donc face à trois impératif, en l’occurrence l’accès aux financements nécessaires, l’identification des mécanismes de mise en œuvre de programmes ciblés et opérationnels et le renforcement des capacités institutionnelles et technologiques de notre continent dans ce domaine», a insisté Mohamed Arrouchi.
Outre les menaces et effets néfastes du changement climatique dont souffre l’ensemble du globe, les petits pays insulaires en Afrique (Cap-Vert, Comores, Guinée-Bissau, Maurice, Sao Tomé-et-Principe, Seychelles et Madagascar) sont exposés en première ligne face à d’autres menaces particulières, notamment la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, les cyclones tropicaux et extratropicaux, la hausse des températures de l’air, mais aussi la variation des régimes pluviométriques avec la montée du niveau de la mer en tant que menace la plus largement reconnue tout au long des basses zones côtières des îles, a affirmé le président du CPS.
Les sept pays insulaires africaines ont des caractéristiques communes, comme leur insularité et leur disparité géographique ainsi qu’une population faible, mais leur vulnérabilité n’est pas partout la même et leur capacité de résister au changement climatique est variable selon les capacités et chacun d’entre eux, a souligné Mohamed Arrouchi.
Pour le président du CPS, les pays insulaires d’Afrique ont besoin de renforcer leur maîtrise des impacts des changements climatiques et des stratégies potentielles pour y remédier, soulignant dans ce sens l’impératif de mener une réflexion entre l’UA et les partenaires et organisations internationales pour évaluer les besoins de chacun de ces pays en matière d’adaptation au changement climatique, définir les interventions prioritaires pour augmenter la résilience de chaque pays et réduire les pertes résiduelles et les dégâts.
Cette session publique devrait adopter, entre autres recommandations, des stratégies qui doivent améliorer la résilience, renforcer les capacités institutionnelles pour améliorer la résilience écologique et économiques des Etats insulaires, assurer une prospérité économique durable et lutter contre le changement climatique en intégrant l’économie bleue outre la conservation de la biodiversité et en particulier des ressources marines et côtières et l’amélioration de la gouvernance des océans, y compris la lutte contre la pollution marine et la gestion durable des pêches.

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