L’ avocat est appelé plus que jamais à s’impliquer dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, en tant qu’élément essentiel du système judiciaire et de renforcement de l’Etat de droit et des institutions, a affirmé le ministre de la Justice Mohamed Benabdelkader qui s’exprimait lors d’un colloque organisé jeudi à Laâyoune par le ministère de la Justice en partenariat avec l’Ordre des avocats de Laâyoune-Agadir-Guelmim sur le rôle de l’avocat dans le système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a indiqué que cette rencontre constitue une occasion pour la consolidation de la coordination et la concertation entre son département et l’Unité de traitement des informations financières et les ordres des avocats en vue de mettre en œuvre les dispositions juridiques nationales et internationales y afférentes.

Il a insisté dans ce cadre sur le rôle central de l’avocat dans la lutte contre les crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme “pour éviter les observations négatives enregistrées sur ce registre”, concernant notamment les déclarations de soupçons auprès de l’unité de traitement des informations financières. Le ministre a réitéré la détermination de son département à mettre en œuvre ses obligations et à renforcer, en coordination avec l’unité de traitement des informations financières, la concertation avec les avocats pour leur expliquer les modalités de concrétisation de leurs engagements en la matière. Pour le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, Mohamed Abdennabaoui, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est devenue un sujet d’actualité en raison de ses répercussions économiques, sociales et politiques dangereuses sur la société et sur son développement. Il a souligné que la loi impose aux avocats de déclarer les transactions commerciales douteuses, ajoutant que l’avocat, en raison de son niveau d’instruction supérieur et de son implication professionnelle dans le système judiciaire, doit contribuer à l’effort national déployé par l’Etat marocain pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Il a ajouté que la profession d’avocat est un maillon essentiel de la chaîne de lutte contre le blanchiment d’argent, soulignant que les avocats sont invités à mettre en œuvre “en toute responsabilité” les dispositions juridiques y afférentes, pour dépasser les observations “négatives” des experts du groupe de travail financier. De son côté, le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mustapha Fares, a mis l’accent sur les effets économiques négatifs des crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme et leur impact sur la paix et sur la stabilité financière des Etats, précisant que ces Etats sont appelés à développer leur arsenal législatif pour démasquer les modes opératoires des auteurs de ces crimes et de leurs structures qui évoluent en permanence. Dans une allocution lue en son nom par le premier président de la Cour d’appel de Laâyoune, Mohamed El Bar, il a expliqué que les opérations de blanchiment d’argent prennent plusieurs formes et ont recours aux nouvelles technologies pour échapper aux opérations de contrôle en bénéficiant du manque de coopération et d’harmonisation des lois nationales.

Il a indiqué que le Maroc, qui mène une expérience de développement pionnière avec de grands défis géostratégiques, doit agir pour développer son arsenal juridique et financier, renforcer ses structures économiques et administratives dans différents domaines et mettre en œuvre des réformes selon les normes internationales de blanchiment d’argent pour venir à bout de ce crime, ajoutant que ce chantier complexe exige une approche partenariale entre les différents acteurs et professionnels pour mettre en place une structure de contrôle et de prévention à même de permettre de satisfaire aux critères internationaux dans ce domaine. Le bâtonnier d’Agadir-GuelmimLaâyoune, Hassan Ouahbi, a insisté sur le rôle des avocats dans la contribution à l’effort de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, soulignant l’importance de la conjugaison des efforts de tous les acteurs pour la réussite de ce grand chantier de société et de l’organisation de davantage d’ateliers et de journées d’étude pour examiner tous les aspects de cette problématique.

120 MDH alloués à la circonscription judiciaire de Laâyoune

Un budget d’environ 120 millions de dirhams est mobilisé pour la réalisation de plusieurs projets phares dans la circonscription judiciaire de Laâyoune en vue d’améliorer les prestations fournies par les différentes juridictions. Les projets en cours d’achèvement portent sur la réalisation du tribunal de première instance de Dakhla-Oued Eddahab (44,63 MDH) et du Centre régional d’archivage de Laâyoune (23,5 MDH), selon des données présentées au ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader, en visite jeudi à Laâyoune à l’occasion de la célébration du 45ème anniversaire de la Marche verte. Il s’agit aussi de chantiers en cours d’étude, à savoir le projet de reconstruction du tribunal de première instance de Laâyoune, pour un coût global de 52 MDH. Ces projets visent à rapprocher l’administration judiciaire des usages, à fournir des services de qualité et à améliorer les conditions de travail du personnel. Mohamed Benabdelkader s’est rendu à la Cour d’appel de Laâyoune, où des travaux d’élévation et d’aménagement d’un coût total d’environ 12 millions de dirhams, sur une superficie couverte de 1850 mètres carrés, ont été achevés. Le ministre a également visité le siège provisoire du tribunal de première instance de Laâyoune pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux d’aménagement, pour un montant de 2,91 MDH. Le projet porte sur l’aménagement d’une salle d’audience, des bureaux des fonctionnaires judiciaires et administratifs, en plus d’une zone pour les accusés en état de détention, d’un espace de comparution et des salles d’archives. L’infrastructure judiciaire de Laâyoune sera également renforcée par la réalisation d’un centre régional d’archivage, qui s’étend sur une superficie totale de 1.6367 m2 carrés, dont 4500 m2 couverts, pour un montant de 23,5 MDH.

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