“La communication publique et politique face aux usages du numérique” est le thème retenu pour la deuxième édition du colloque international consacrée à cette discipline dont les travaux se sont ouverts mardi à Rabat.
Intervenant à cette occasion, le ministre délégué chargé de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader, a indiqué que la communication publique contribue au renforcement de la participation des parties prenantes à la vie publique, à l’amélioration de la confiance, de la qualité et de la satisfaction des usagers vis-à-vis des services publics, à condition qu’elle soit déployée de manière stratégique.
Il a ajouté que son département, conscient de l’importance de ce type de communication, a fait de l’institutionnalisation et du développement de la communication publique l’un des projets structurants de son Plan national de réforme de l’administration publique 2018-2021.
Ce projet s’inscrit dans le cadre des transformations à la fois organisationnelle, léthique et managériale, lesquelles sont autant d’axes fondamentaux du plan du ministère, a-t-il souligné. Contrairement à la communication politique, qui se rapporte plutôt au débat politique et aux élections, la communication publique est un pilier de la gouvernance publique, a-t-il fait observer, notant toutefois que l’une ne s’envisage pas sans l’autre. Il a également souligné qu’une étude réalisée dans ce sens s’est arrêtée sur cette dualité entre la communication publique et la communication politique au sein des départements ministériels. Selon le ministre, cette étude a débouché sur la nécessité de faire clairement distinction entre les personnes chargées de la communication publique et celles de la communication politique au sein d’une même entité.
De son côté, le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, Jamal Eddine El Hani, a relevé qu’aujourd’hui la communication, sous toutes ses facettes, s’est approprié les codes du numérique, permettant de métamorphoser l’interaction entre les institutions de l’Etat et le citoyen, notant que ce dernier est de plus en plus familiarisé aux usages numériques et aux différentes formes d’interactivité.
En réponse à cette donne, l’intégration d’une culture numérique et d’une stratégie dynamique de la communication publique s’avère primordiale vis-à-vis de l’action publique afin de consolider sa légitimité et sa crédibilité, a-il-relevé. L’Université est appelée également, ajoute M. El Hani, à étudier tous ces nouveaux phénomènes tout en guidant ses chercheurs vers un bon usage du numérique, précisant que la communication publique et politique offre un terrain fertile pour les étudiants-chercheurs afin de mener davantage de recherches et d’études.
Le responsable de la Chaire Unesco « pratiques journalistiques et médiatiques » à l’Université de Strasbourg, Philippe Viallon, a pour sa part fait savoir que le message proposé aujourd’hui au citoyen est au cœur de plusieurs transformations dans les pratiques médiatiques et journalistiques, ajoutant que les organisations et les institutions en quête d’une « parfaite » communication publique doivent faire des nouveaux médias une partie intégrante de leur boîte à outils de communication.
Organisé par le ministère de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, en partenariat avec la Chaire Unesco sur les pratiques journalistiques et médiatiques relevant de l’Université de Strasbourg, le campus France dans le cadre du projet PHC Maghreb, en plus de l’Ecole nationale de commerce et de gestion de Kénitra et l’Association marocaine des sciences de l’information et de la communication (AMSIC), cet événement de deux jours a réuni des chercheurs de plusieurs pays, notamment le Canada, la France et l’Algérie, représentant plusieurs universités et centres de recherches, dans l’objectif de contribuer à la réflexion autour des défis de la communication publique à l’ère du numérique.
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