La gouvernance judiciaire revêt une importance primordiale dans le chantier de la réforme globale et approfondie du système judiciaire, a souligné, vendredi à Rabat, le ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader.
Intervenant à l’ouverture du colloque sur «L’administration judiciaire et les règles de bonne gouvernance», organisé à l’initiative de l’Amicale Hassania des magistrats, en collaboration avec le ministère de la Justice, il a affirmé que la gouvernance judiciaire ne peut être atteinte que par une mise en oeuvre totale des dispositions constitutionnelles pertinentes, y compris celles relatives à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au rapprochement de la justice aux justiciables et au respect de leurs droits, ainsi que par la promotion de l’efficacité de la gestion administrative et financière de l’administration judiciaire.
Mohamed Benabdelkader a relevé que plusieurs institutions concernées par le pouvoir judiciaire sont impliquées dans la gestion du système judiciaire, notamment le ministère public, dans un cadre régi par l’esprit de coopération, d’équilibre et de coordination, notant que l’un des principes fondamentaux de la gouvernance judiciaire, selon les instances internationales n’est autre que «la participation et la collaboration», basé sur la coopération, la coordination et la complémentarité des efforts entre tous les acteurs impliqués dans la gestion du système judiciaire.
Le ministre a indiqué, à cet égard, que le principe de collaboration encadre la relation entre l’autorité en charge de la justice et le pouvoir judiciaire, ajoutant que grâce à cet esprit, un ensemble de réalisations, dont le Royaume est fier, ont pu être accomplies.
Il a soulevé que si l’organe commun entre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le ministère de la Justice est considéré comme un mécanisme institutionnel incarnant une approche participative entre les autorités impliquées dans la gestion du système judiciaire, il serait judicieux de réfléchir à d’autres mécanismes de coordination et de coopération de manière à servir davantage la justice et les justiciables.
De son côté, le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et premier président de la Cour de cassation, Mustapha Fares, a souligné que la gouvernance judiciaire revêt une importance stratégique dans les projets du CSPJ, compte tenu de son rôle dans le renforcement de l’administration judiciaire et la mise en place d’un service public conforme aux normes en vigueur, aux niveaux national et international.
Evoquant le rôle de la formation comme levier essentiel pour mettre à profit les acquis cumulés par l’expérience judiciaire marocaine, avec toutes ses charges morales et éthiques, il a souligné que «le grand défi à relever aujourd’hui est de fournir les mécanismes appropriés pour incarner cette gouvernance, et assurer les conditions pour créer un modèle marocain distinct qui puise dans les expériences humaines internationales, tout en tenant compte des particularités de notre héritage éthique, de nos attributs authentiques et des accumulations juridiques et réformatrices que le Royaume a connues ces dernières années».
Il a souligné qu’en 2019, une grande importance a été accordée à la question de la gouvernance, en organisant une session de formation pour les fonctionnaires de la justice dans le domaine du développement des compétences et du développement des capacités de gestion judiciaire, ajoutant que plusieurs magistrats ont bénéficié de sessions de formation dans certains pays leaders dans le domaine des services judiciaires électroniques.
Par ailleurs, Mustapha Fares a souligné le lancement officiel du jumelage entre le CSPJ et le Conseil supérieur de la justice belge, dans le cadre du programme européen d’appui au secteur de la justice au Maroc, avec comme but de développer les pratiques du CSPJ, en particulier dans le domaine du renforcement des capacités, de la formation, de l’indépendance financière, de la communication et de la sensibilisation.
Il a, par ailleurs, souligné que «nous sommes, actuellement, face à une réelle opportunité de mobilisation, afin d’établir les principes de gouvernance et de reconsidérer l’organisation des structures judiciaires et de moderniser leur gestion».
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