Allocution de Habib El Malki lors de la séance d’ouverture de la 27ème session de l’Assemblée régionale-Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie
Le Parlement marocain a abrité vendredi et samedi derniers les travaux de la 27ème session de l’Assemblée régionale-Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. A cette occasion, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a prononcé une allocution dont voici le texte intégral : “Monsieur le ministre chargé des Affaires africainesMesdames et messieurs les présidents,Mesdames et messieurs, les chefs de délégationsMonsieur le secrétaire général parlementaireMesdames et messieurs les ambassadeursChers collègues, Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter la bienvenue au Maroc – chez vous – et d’exprimer ma grande joie à l’ouverture de la 27ème session de l’Assemblée régionale-Afrique, dans le cadre des activités statutaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.Il y a deux ans, nous nous sommes réunis dans cette même enceinte, dans le cadre de la 25ème Assemblée régionale-Afrique, pour débattre de plusieurs problématiques qui gardent leur pertinence au niveau des Etats, des Parlements et de la société civile, telles que la stabilité, la sécurité, l’entrepreneuriat et la bonne gouvernance.Les deux thèmes choisis pour cette session s’inscrivent dans la même logique et expriment nos préoccupations communes :1- L’intégration régionale et2- Les défis du parlementarisme africain.La complémentarité des deux thèmes est évidente : l’édification d’espaces économiques intégrés est conditionnée par la stabilité, la paix, la consolidation de l’Etat de droit et d’institutions jouissant de la légitimité populaire.Chers collègues, Mesdames, messieurs les ambassadeurs,Notre session se tient peu de temps après l’entrée en vigueur de l’Accord sur la Zone de Libre Echange Continentale (ZLEC) le 30 mai 2019.Il s’agit d’une grande avancée pour les économies africaines et aussi pour nos peuples qui aspirent à un avenir meilleur avec la création d’un espace commun de libre circulation des biens, des personnes et des services, favorable à l’émergence d’un contexte plus attractif pour les investissements.Cet événement est un aboutissement d’étape de plusieurs expériences d’intégration économique régionale.Permettez-moi de vous rappeler qu’avec la mondialisation, la bonne gestion du temps économique est devenue un impératif vital.Et sans mise en œuvre de mécanismes de complémentarité, conduisant à une solidarité organique, l’Afrique n’a pas d’avenir.Depuis les indépendances de nos pays respectifs, huit communautés économiques régionales ont été créées.Mais les résultats atteints, les performances réalisées nous interpellent. Un bilan réaliste en fonction de chaque expérience s’impose. L’objectif est de tirer tous les enseignements nécessaires pour progresser en remédiant aux faiblesses.La ZLEC, en tant que projet économique stratégique, a créé une nouvelle situation. La progressivité dans sa mise en œuvre est dictée par les multiples différences des niveaux de développement afin de faire face aux multiples défis : éliminer la pauvreté, s’industrialiser et accéder à l’ère du numérique.C’est dans ce contexte que la coopération parlementaire Sud-Sud constitue un moyen essentiel pour appuyer et renforcer la coopération Sud-Sud entre Etats africains.Un choix que nous devons optimiser pleinement pour consolider les valeurs démocratiques, soutenir la participation politique et entreprendre les réformes nécessaires au développement institutionnel. Notre mission, en particulier dans le cadre de notre Assemblée, consiste à prendre des initiatives destinées à créer un environnement politique, législatif et juridique capable d’encourager les investissements et la compétitivité économique en faveur du développement humain et de la justice sociale. Notre mission est de mobiliser l’opinion publique et d’avoir sa confiance pour un engagement collectif autour de nos intérêts communs et de notre droit légitime d’exercer une démocratie plus forte et d’instaurer des sociétés inclusives et solidaires basées sur l’égalité des chances.Monsieur le ministre chargé des Affaires africainesChers collèges,Mesdames, messieurs,Comme nous l’avions souligné au début de cette intervention, le lien entre parlementarisme et intégration régionale en Afrique reste déterminant. Autrement dit, ce lien qui lie démocratie au développement est vital.Il revêt une grande importance à la veille de la célébration de la Journée internationale du parlementarisme le 30 juin de chaque année. C’est l’occasion pour nous, en tant que parlementaires africains, d’évaluer l’impact de l’action parlementaire sur nos sociétés, de valoriser les acquis et de dégager de nouveaux horizons pour améliorer le travail parlementaire.L’objectif est d’inciter les Parlements à renouveler leurs mécanismes opérationnels et à développer leurs performances institutionnelles afin de garantir une meilleure intervention au niveau de la législation, du contrôle, de contribuer avec les gouvernements au progrès démocratique, à l’élaboration et la mise en œuvre de lois et de politiques efficaces.Notre objectif majeur, dans le cadre de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de l’Assemblée régionale-Afrique, est de renforcer les pouvoirs des Parlements dans la vie politique de nos pays respectifs. Notre objectif, en tant que parlementaires, est de défendre les intérêts et les aspirations des peuples africains, de consolider leur solidarité, d’approfondir leur culture démocratique, d’instaurer l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme. Le parlementarisme rationnel a pour objectif de développer le système politique de représentation, de garantir l’équilibre nécessaire entre les pouvoirs et de maintenir la stabilité institutionnelle en tant que condition nécessaire pour rendre l’accumulation démocratique possible.Dans ce cadre, notre Assemblée doit s’investir dans la recherche des méthodes et moyens nécessaires afin d’augmenter le niveau de performance et de gouvernance parlementaires dans les pays africains afin de relever les défis du développement.En Afrique, la démocratie n’est plus un rêve. Elle est en devenir. Elle est de plus en plus une réalité.Nous nous n’adhérons pas au constat qui suppose la fin de la démocratie telle qu’elle est pratiquée dans les pays à maturité institutionnelle. Cependant, nous sommes convaincus que la crise de la Représentation doit nous interpeler pour tirer le maximum d’enseignements et prouver que les démocraties au Sud, et particulièrement en Afrique, continent émergent, peuvent dégager de nouveaux horizons et jeter les bases de nouvelles formes de représentation institutionnelle incarnée par les Parlements, pierre angulaire de toute édification démocratique et fondement de stabilité. Le vide institutionnel ne conduit et ne pourra conduire qu’au chaos, à l’anarchie et ne peut mener que vers l’incertitude.Notre espoir collectif –que nous partageons- est de jeter les bases d’une Afrique nouvelle, plus développée, plus solidaire et plus unie. L’Afrique des générations futures, celle des jeunes et des femmes, basée sur la confiance et l’optimisme.Léopold Sedar Senghor disait : «Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants».Je vous remercie de votre attention.”
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