Les programmes et les plans se suivent et se ressemblent mais le problème d’approvisionnement et d’accès à l’eau persiste.

C’est le cas dans les régions du Sud du Maroc, précisément, celle de Guelmim – Oued Noun où la population a toutes les peines du monde pour accéder à l’eau potable. Intervenant lundi dernier lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, la parlementaire usfpéiste Ouicha Zelfi a indiqué que cette région est l’une des zones fortement touchées par les effets néfastes du changement climatique en précisant qu’elle endure, à la fois, la hausse des taux de température et l’absence des précipitations. En effet, la région se caractérise par des précipitations faibles dues au climat saharien, chaud et sec l’été et froid l’hiver et par son aridité. La région connaît dans certaines zones des températures élevées, surtout dans les zones Sud et Est. L’aridité de la région a favorisé l’émigration d’une partie de la population vers des régions plus attractives, particulièrement dans les grandes villes. L’exode rural y reste très important. La moyenne annuelle des précipitations pluviométriques est estimée à 80 mm au niveau régional, (elle varie entre 10 mm dans la province D’Es-Smara et 150 mm dans celle de Guelmim). « Cette région est dépourvue de ressources hydriques, de surface ou souterraines et sa population recourt à ses propres moyens pour s’approvisionner en eau potable. A Sidi Ifini, la situation est plus grave. Et ce sont les femmes et les jeunes filles qui sont les premières victimes de cette situation notamment dans le milieu rural où elles sont obligées de parcourir des kilomètres à la recherche de sources d’eau », a-t-elle souligné. Et de poursuivre : « Pis, l’eau est gérée dans cette ville par des associations qui n’ont même pas les moyens financiers nécessaires pour mener à bien cette opération ». Selon un document du ministère de l’Intérieur, la seule ressource en eau permanente se situe au niveau des nappes souterraines qui, bien que salées pour la plupart, assurent l’alimentation en eau potable des centres urbains et l’irrigation. La carte hydrique de la région reflète une structure disparate en quantité et en qualité, entre les diverses zones géographiques. Si la province de Guelmim connaît une concentration des ressources, dans la plaine où se situe la capitale régionale, les zones de montagnes situées au Nord et Nord-Ouest accusent un déficit hydrique important tout comme les parties sahariennes du Sud et Sud-Est. Le long du littoral, les ressources sont abondantes mais connaissent des degrés de salinité qui entravent leur utilisation à l’état brut. Pour la députée de l’USFP, rien ne semble augurer d’un changement de la situation puisque le programme gouvernemental reste muet sur cette question et ne donne aucun indice ou mention en relation avec la politique de l’eau à mettre en place dans les années à venir dans les régions en proie au changement climatique. En réponse à cette question, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, s’est contenté de réciter la politique de l’eau entamée depuis les années soixante ainsi que les derniers programmes et plans mis en oeuvre. Pourtant, l’essentiel est passé sous silence. En fait, Nizar Baraka n’a pas trouvé utile d’évoquer le niveau de progression des projets programmés en 2020 par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEEP) d’un coût de 1,181 milliard de dirhams (MMDH) dans la région de Guelmim-Oued Noun au titre du programme prioritaire national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020/2027. Des projets censés renforcer et diversifier les ressources en eau potable, la gestion optimale de la demande, le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural ainsi que l’extension et la réhabilitation des réseaux de distribution et des stations de traitement des eaux usées. Le ministre est resté également silencieux sur la mobilisation de 588 millions de dirhams pour la réalisation de plusieurs stations de traitement des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer en vue d’augmenter la capacité de production, de 72,5 millions de dirhams pour l’économie de l’eau et la lutte contre les fuites au niveau des réseaux de distribution, de 146,34 millions de dirhams pour la généralisation de l’accès à l’eau potable et l’amélioration de la qualité des services et 375 millions de dirhams pour le renforcement, l’extension et la réhabilitation des canalisations et réseaux de distribution. A noter que ces investissements seront répartis entre les villes de Sidi Ifni (587 millions de dhs), Guelmim (391 millions de dhs), Tan-Tan (123 millions de dhs) et Assa-Zag (79 millions de dhs). Qu’en est-il également des huit barrages qui sont en cours de construction dans la région de Guelmim-Oued Noun, dans le cadre de ce programme national et du grand barrage programmé dans la province de Guelmim pour une capacité de 79 millions de m3, alors que deux barrages moyens sont prévus dans les provinces de Sidi Ifni (14 millions de m3) et AssaZag (8 millions de m3) ? Qu’en estil aussi de la station de dessalement de l’eau de mer en cours de construction à Sidi Ifni pour une capacité de 8.600 m3/j qui s’ajoutera à celle réalisée à Tan-Tan avec une capacité de 8.640 m3/j et qui sera portée à 12.000 m3 en 2020 ? Affaire à suivre.

Hassan Bentaleb

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