Abdelkrim Benatiq : La lutte contre le terrorisme exige de conjuguer l’approche sécuritaire et le développement économique
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a ouvert lundi à Abidjan, les travaux de sa 44ème session, avec la participation du Maroc.
Le Royaume est représenté à cette réunion de deux jours, par une délégation conduite par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq, et composée de l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, du chef de la division des organisations arabes et islamiques au ministère des Affaires étrangères, Abdelkarim Ben Sellam, ainsi que du vice-délégué permanent du Maroc auprès de l’OCI, Abdallah Babbah.
La séance d’ouverture de cet événement placé sous le thème «La jeunesse, la paix et le développement dans un monde solidaire», a été présidée par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, en présence notamment du secrétaire général de l’OCI, Youssef A. Al-Othaimeen.
Dans une allocution de circonstance, le président Ouattara s’est félicité de la tenue de ce conclave en terre ivoirienne qui, a-t-il dit, illustre clairement la confiance et la solidarité manifestées par les pays membres de l’OCI à l’égard de la Côte d’Ivoire, mais aussi l’intérêt particulier qu’accorde l’Organisation islamique au développement et à la stabilité du continent africain.
«L’OCI constitue la force de la solidarité et pourrait être un levier de développement économique pour nos Etats membres», a souligné Alassane Ouattara, exhortant les Etats membres à œuvrer en vue de la mise en place de stratégies concertées sur les plans économique, commercial, stratégique et technologique, pour relever ensemble les défis qui s’imposent.
« Si nous ne trouvons pas une solution à ces défis majeurs, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, ces jeunes seront en proie à toutes les tentations avec, pour nos pays, de graves conséquences », a-t-il prévenu, relevant que plusieurs jeunes meurent dans des conditions effroyables lors des mouvements d’immigration clandestine dans le Sahara et la Méditerranée, non sans oublier l’instrumentalisation politique de cette jeunesse.
Le chef de l’Etat ivoirien a, en outre, précisé que les difficultés rencontrées par les jeunes constituent une menace pour la sécurité, le développement et mettent en péril l’ensemble du monde et la stabilité des pays.
Soulignant la nécessité pour les Etats de l’OCI de mettre l’accent sur la mise en œuvre des stratégies de partenariats économiques, commerciaux, scientifiques et technologiques en son sein, le président Alassane Ouattara a remercié l’organisation pour son appui à l’élection de la Côte d’Ivoire en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, pour la période 2018-2019.
De son côté, le SG de l’OCI, a donné un aperçu détaillé sur la vision de l’Organisation et ses positions à l’égard des défis et enjeux auxquels le monde musulman est confronté, avec un focus sur les réalisations enregistrées au cours de l’étape précédente, en matière de programmes et d’activités entrepris dans le cadre de l’action islamique commune.
Il a, en outre, félicité la Côte d’Ivoire pour son élection récente en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité, notant qu’il s’agit là d’une marque de confiance, de respect et d’estime de la communauté internationale pour ce pays et pour sa diplomatie active et engagée sur la voie de la promotion de la paix et de la solidarité.
Dans une déclaration à la MAP au terme de la séance d’ouverture de cette session, Abdelkrim Benatiq a mis en avant le rôle de taille que joue le Maroc au sein de l’OCI en tant que l’un des pays fondateurs, faisant savoir que le thème arrêté pour cette session, à savoir la jeunesse et le développement, figure au centre des préoccupations à l’échelle planétaire, et jouit d’un intérêt tout particulier au niveau du Royaume.
«Le Maroc est pleinement inscrit dans cette dynamique de formation, de mobilisation et d’encadrement des jeunes, qu’il considère comme la clé de l’avenir et la pierre angulaire de tout projet sociétal», a dit le ministre délégué, estimant que la protection des jeunes et leur immunisation spirituelle contre toute forme de dérapage, passent nécessairement par la lutte contre «les vendeurs de la mort» qui exploitent la pauvreté et l’ignorance de cette frange de la société et utilisent de manière erronée la religion pour servir leurs desseins.
Il a également mis l’accent sur le lien corolaire entre une coexistence pacifique planétaire effective et un développement économique durable, à même de promouvoir les relations fortes et solidaires entre les Etats, fondées sur l’intérêt commun et le respect mutuel.
Au sujet de la participation du Maroc à cette réunion de haut niveau, il a fait savoir qu’elle sert d’occasion de rappeler les Hautes orientations de S.M le Roi Mohammed VI concernant des questions primordiales pour la Oumma, en l’occurrence la question palestinienne à laquelle le Souverain accorde une attention particulière, notant que le non règlement de cette question signifie la persistance de blocages et d’entraves aux efforts de paix à l’échelle internationale.
Dans la foulée, le ministre délégué a relevé que pour servir la question palestinienne et défendre cette cause juste, il appartient aux Etats d’unifier leurs points de vue et de coordonner leurs positions au sein des organisations internationales, faisant observer que c’est cette démarche que le Souverain, en tant que président du Comité d’Al- Qods, prône sur le terrain, dans le cadre d’une solidarité agissante et permanente avec ce pays.
Concernant la problématique du terrorisme, le ministre estime que ce fléau ne peut être éradiqué par un recours aux simples mécanismes sécuritaires qui, tout en étant indispensables, demeurent insuffisants, soulignant la nécessité de lier l’approche sécuritaire à l’impératif de promouvoir le développement économique.
«C’est d’ailleurs cette approche reliant l’impératif sécuritaire indispensable à la stabilité, aux exigences de développement économique, que le Royaume ne cesse de prôner et de traduire dans les faits, afin de permettre aux citoyens d’affronter l’avenir avec espoir, sérénité et confiance», a-t-il dit.
Au menu des discussions des ministres des AE des pays membres de l’OCI figurent plusieurs questions politiques, notamment celles liées à la cause palestinienne, à la situation en Syrie, au Yémen, en Libye, au Mali et en République Centrafricaine, outre les problèmes des communautés musulmanes dans les Etats non membres, en particulier celle de Myanmar.
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