La récente visite  d’une délégation gouvernementale à la région  Draâ-Tafillet a été l’occasion pour s’enquérir des conditions globales de la plus pauvre région du pays. L’heure n’était ni aux surenchères politiciennes, ni à la langue de bois. Il fallait juste dire la vérité à des ministres qui, ne connaissaient pas la région. Sans conteste, une communication a attiré l’attention de tous, à la faveur de son honnêteté et sa transparence. C’est celle du président du conseil provincial de Zagora, Abderrahim Chahid. Pour preuve, il a, à maintes reprises, été ovationné par l’assistance composée par toutes les tendances politiques et civiles.
Plaidant d’emblée pour un «Plan Marshall» afin de hisser la région, au moins, au rang de ses autres consœurs, il a étalé, sans démagogie chiffres à l’appui, l’état des secteurs clés sur le plan social et économique, ainsi que les obstacles au développement. Plus de la moitié des rentes des collectivités locales vont au budget de fonctionnement, le reliquat est concrètement insignifiant, ce qui ne permettrait pas de mener des politiques publiques à même de réaliser le développement souhaité. «La fuite en avant  n’est pas permise en faisant endosser la responsabilité aux seuls élus de la région. Il faut revoir positivement les lois régissant l’action des collectivités, comme plateforme de départ», a-t-il indiqué
Comme l’ont souligné, la majorité des acteurs civils présents aussi dans la salle,  la région n’est pas pauvre, mais elle est réellement paupérisée par des politiques publiques inappropriées, voire incompatibles avec sa nature, sa culture et ses données socioéconomiques. «L’on compte actuellement sur le territoire de la région l’installation de deux grands établissements économiques, à savoir «Mazen» et «Managem». Il n’est plus admissible de voir ces mastodontes réaliser des profits colossaux dans la région en dehors de leurs responsabilités sociales et citoyennes», a expliqué Abderrahim Chahid. « La participation ne devrait pas être de l’ordre du tempérament, mais du devoir impératif pour les «riches» de sortir les «voisins» de leurs conditions sociales lamentables. Les associations, les clubs sportifs, les coopératives et les établissements scolaires primaires ont aussi besoin de cette intervention citoyenne qui profite à d’autres régions ! Si le concept est bien fonctionnel dans d’autres pays modèles en la matière, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas chez nous ! », a-t-il souligné.
«Le système régional de la santé devrait être revu à l’aune des nouvelles théories territoriales, avec plus de rationalité et d’efficacité afin d’arrêter la politique de fuite en avant du ministère, qui, à chaque crise, sort un communiqué pour «réfuter les carences, déficits, dysfonctionnements et même laisser aller… », a précisé le dirigeant de l’USFP dans la région. Et d’ajouter que « les problèmes doivent être attaqués de front et avec transparence, sinon on risque de rater ce moment historique  du lancement de réformes ».
En tant que président du conseil provincial de Zagora, Abderrahim Chahid ne pouvait occulter la question de l’eau, objet de tension  dans la région, pointant du doigt les responsables de l’Office national de l’eau potable, pour leur manque d’efficacité. Il a appelé dans ce sens  à la conjugaison des efforts des autres intervenants, soulignant dans ce contexte la motion du Conseil d’arrêter la culture des pastèques en attendant la publication d’une étude scientifique qui devrait expliciter les rapports entre cette culture et le déficit hydrique de la nappe phréatique.
Nouri Zyad

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