Le président de la Chambre des représentants reçu par Mohamed Ennaceur et Khemaies Jhinaoui

e président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, effectue du 28 février au 4 mars 2018 une visite de travail et d’amitié à Tunis, à l’invitation de son homologue tunisien Mohamed Ennaceur.
Lors d’un entretien qui a réuni dans la matinée de jeudi dernier, les deux présidents et qui s’est déroulé en présence de l’ambassadrice du Maroc à Tunis Latifa Akharbache, le chef du législatif tunisien a mis en avant les progrès réalisés par son institution en trois ans d’existence. « Une expérience qui se poursuivra la semaine prochaine par l’élection de quatre membres de la Cour constitutionnelle», a-t-il annoncé en manifestant un grand intérêt pour l’expérience marocaine en la matière ainsi que pour la gestion moderne et le savoir-faire acquis par la Chambre des représentants.
A cet égard, il a fait savoir que le Parlement tunisien envisage d’envoyer prochainement une délégation parlementaire à Rabat pour s’imprégner de l’expérience marocaine et se familiariser avec les bons procédés en vigueur au sein de la Chambre des représentants.
Habib El Malki s’est félicité de cette initiative et a remis à son interlocuteur un projet de mémorandum d’entente esquissant les contours et le cadre juridique d’une coopération fructueuse et mutuellement bénéfique entre les deux assemblées à travers la mise en place d’un forum parlementaire.
Il a également salué l’évolution du processus démocratique en Tunisie «  pays où l’émancipation de la femme et le système d’éducation sont érigés en modèles », précisant que « tout changement politique occasionne un coût, mais le changement se justifie amplement lorsqu’il est susceptible d’ouvrir de meilleures perspectives économiques et sociales».
Concernant, la situation en Libye, pays limitrophe de la Tunisie, Habib El Malki a souligné la pertinence de l’Accord de Skhirat «qui demeure un cadre évolutif idoine pour juguler cette crise dont la ramifications se ressentent dans tous les pays de la région ». D’ailleurs, a-t-il ajouté, « les pays du Maghreb partagent les mêmes soucis sur le plan sécuritaire. Sans sécurité il n’y a pas de progrès économique. Or, le Maghreb a tous les atouts pour être un espace de prospérité partagée «. Et d’ajouter que « l’édification du Grand Maghreb constitue plus que jamais un choix stratégique nécessaire pour la stabilité, la sécurité et la dignité du citoyen maghrébin » et qu’ » Il faut continuer à croire que l’histoire finira par imposer sa logique «.
« Le Maroc et la Tunisie pourraient pousser vers l’édification d’une Union maghrébine qui traite d’égal à égal avec ses partenaires européens et les autres groupements économiques «, a-t-il ajouté précisant que «cet édifice maghrébin doit faire office d’un groupement économique doté d’un pouvoir de décision et d’initiative dans ses relations avec ses partenaires en Europe et les autres groupements économiques ».
Sur le plan bilatéral, Habib El Malki a rappelé l’importance de veiller à la mise en œuvre des accords signés à l’occasion de la 19ème Haute commission mixte maroco-tunisienne qui s’est tenue à Rabat en juillet 2017.
Selon un communiqué de l’Assemblée tunisienne des représentants du peuple (ARP), la rencontre a permis d’examiner plusieurs questions régionales d’intérêt commun dont notamment le dossier libyen.
A ce propos, les deux interlocuteurs ont souligné la nécessité d’appuyer tous les efforts visant à rétablir la paix et la stabilité dans ce pays et d’encourager les protagonistes libyens à s’asseoir à la table de négociations sous l’égide des Nations unies pour aboutir à un règlement politique de la crise libyenne.
La rencontre a également permis de mettre l’accent sur l’importance du renforcement de la coopération parlementaire, à travers l’échange d’expériences et d’expertises et l’instauration d’un dialogue périodique entre les deux institutions parlementaires pour discuter des dossiers d’intérêt commun.
Dans le même contexte, les deux interlocuteurs ont plaidé en faveur de la consolidation des assises du Grand Maghreb arabe dans le droit fil de l’instauration d’un groupement maghrébin agissant en tant que force de décision et d’initiative capable de contribuer à booster la région maghrébine, a conclu le communiqué.
Dans l’après-midi du même jour, le président de la Chambre des représentants s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui.
Lors de cette rencontre, il a assuré son interlocuteur du soutien qu’il convient d’apporter à la transition politique en Tunisie, en dépit du coût économique et social qu’elle engendre. «Il faut louer l’audace de ce pays précurseur qui n’a jamais hésité à poser des questions concernant son projet de société, aussi difficiles ou embarrassantes soient-elles «, a-t-il déclaré.
Sur le plan diplomatique, les deux pays ont en commun le principe de non ingérence, l’encrage africain et méditerranéen; le maillon manquant étant « le vide au niveau maghrébin».
De son côté, le chef de la diplomatie tunisienne s’est félicité des avancées enregistrées par le Maroc «  qui a des institutions qui fonctionnent et qui joue un rôle important à l’échelon africain «.
Habib El Malki n’a pas manqué d’exprimer la reconnaissance du Maroc à la Tunisie qui a appuyé le retour du Royaume au sein de sa famille institutionnelle africaine.
Dans une déclaration à l’issue de cette entrevue, le président de la Chambre des représentants a indiqué que «l’accent a été mis sur un ensemble de constantes concernant la diplomatie des deux pays à la faveur de l’expérience dont ils disposent et de leur vision pour l’avenir ».
Il a fait savoir que l’entretien a permis aussi d’évoquer l’importance des échanges tant au niveau économique que touristique, insistant sur la nécessité de promouvoir les échanges commerciaux entre Rabat et Tunis, deux signataires de l’Accord d’Agadir portant création d’une zone de libre-échange.
Habib Malki a également souligné que quels que soient les problèmes, les facteurs de la religion, de la géographie, de la culture, de l’histoire et de la langue sont autant d’atouts pouvant contribuer à l’activation de l’UMA, satisfaire les attentes de la population maghrébine et constituer un groupement économique influent qui préserve la spécificité de la région et contribue à faire prévaloir stabilité et sécurité.
Dans le même ordre d’idées, il a affirmé que la stabilité constitue un facteur primordial pour le développement et que la lutte contre le terrorisme est une priorité majeure.
Pour sa part, le chef de la diplomatie tunisienne a indiqué que les entretiens ont été une opportunité pour souligner l’excellence des relations maroco-tunisiennes et la volonté des deux pays de les développer davantage dans l’intérêt des deux peuples frères.
Il a ajouté avoir également évoqué avec Habib El Malki la situation qui prévaut dans la région en particulier le dossier libyen, ainsi que la nécessité d’œuvrer pour l’activation de l’édifice maghrébin.
Concernant les échanges commerciaux entre les deux pays, Jhinaoui a relevé que les ministères du Commerce et de l’Economie des deux pays sont en contact permanent pour résoudre les problèmes qui se posent et faciliter ces échanges.
Dans ce sens, il a fait état d’une volonté commune pour surmonter ces obstacles, rappelant la réunion de la Haute commission mixte tenue récemment à Rabat et au cours de laquelle il a été convenu de promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays.

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