Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a reçu mercredi 6 mars au siège central du parti à Rabat une délégation de l’Association Jossour Forum des femmes marocaines, présidée par Oumaima Achour et composée des membres du bureau central de l’Association, Fatima Sekkak, Bouchra Bouchentouf, Samira Achour et Amina Toubali. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un programme de plaidoirie de Joussour sur les mécanismes de parité.
Lors de cette rencontre, la délégation de Joussour a présenté les recommandations de l’étude sur l’évaluation de la représentativité politique des femmes au Maroc. Cette étude, réalisée en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert, a conclu à la nécessité de préserver les acquis, à la revendication de la parité en tant que droit constitutionnel et à l’ouverture d’un débat avec les institutions et la société.
Pour sa part, le dirigeant ittihadi a mis l’accent sur l’importance de l’initiative Royale visant à opérationnaliser le principe de la parité conformément aux dispositions constitutionnelles et sur l’adhésion du Maroc à plusieurs conventions internationales défendant ce principe et la nécessité de permettre aux femmes de jouir de leurs droits politique, économique et culturel.
Il a également affirmé que la parité effective doit également gagner toutes les organisations de la société civile, professionnelles et les syndicats, tout critiquant l’absence de la parité effective et la représentativité des femmes dans les instances dirigeantes des organisations défendant les droits de l’Homme y compris les droits des femmes.
A cet égard, le dirigeant ittihadi a appelé les membres de Joussour à ouvrir le débat avec ces organisations pour les encourager à la réalisation du tiers dans la perspective de la parité dans leur instance dirigeante.
Pour leur part, les deux membres du Bureau politique de l’USFP, Badia Radi et Saâdia Bensahli, qui ont pris part à cette rencontre, ont insisté sur l’importance de ce sujet dans le cadre de la défense d’un projet sociétal cohérent, tout en rappelant que le cinquième objectif du  développement durable a trait à l’égalité entre les sexes.
Cette rencontre et bien d’autres (comme celle tenue en février dernier entre le dirigeant ittihadi et une délégation de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) présidée par Khadija Rebbah) reflète l’esprit d’ouverture de la direction du parti de la Rose sur les associations de la société civile et, qui plus est, l’importance de la question féminine dans le projet sociétal de l’USFP.
Le Premier secrétaire lui-même a souligné cette importance lors de la rencontre avec la délégation de Joussour. Driss Lachguar a, en effet, mis en avant le fait que la condition féminine est une question fondamentale et constitue une priorité pour le parti des Forces populaires, tout en assurant qu’il est impératif de renforcer la représentativité des femmes dans les institutions sociétales (aux niveaux professionnel, syndical, des droits de l’Homme).
Driss Lachguar a évoqué au cours de  cette rencontre quelques pistes pour renforcer la présence des femmes dans la sphère publique. Il a notamment mis l’accent sur la proposition d’une liste nationale composée successivement d’une femme et d’un homme, la création de  circonscriptions locales réservées aux femmes et à ce que toutes les lois contiennent des dispositions imposant le tiers comme seuil minimal dans la perspective de la parité dans toutes les organisations nationales et aux niveaux local, régional et national.
Et lors de son passage sur la  chaîne française France 24 en février, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a encore mis en exergue cette vérité quand le journaliste lui a posé une question sur la question de l’égalité en matière d’héritage, en réitérant que l’USFP a été le premier parti à proposer de mettre sur le tapis. «A l’USFP, nous adoptons un projet de société démocratique et moderniste. Nous croyons qu’il est temps d’ouvrir un vrai débat sur toutes les questions. Le Maroc a ses oulémas, ses traditions et son référentiel islamique ». Et d’ajouter : « Je crois que le débat engagé entre toutes les composantes de la société débouchera inévitablement sur des solutions adéquates à ces questions et qui ne contrediront pas notre religion. Nous sommes sereins, car nous avons au Maroc l’institution de la Commanderie des croyants qui veille scrupuleusement au respect de nos traditions et des préceptes de notre religion ».
En avril de l’année dernière, le Premier secrétaire de l’USFP avait souligné la centralité de la question féminine dans la bataille démocratique devant contrer l’ensemble des pratiques qui mènent tout un peuple vers l’inertie et le renfermement. Et d’ajouter qu’en tant que parti démocratique de gauche et moderniste, l’USFP, qui a toujours pris l’initiative, doit y faire face à partir de ses valeurs et principes dont  il s’était imprégné depuis des décennies.
L’USFP mène le combat pour l’amélioration des conditions des femmes sur tous les fronts y compris au Parlement. A titre d’exemple, le Groupe socialiste à la Chambre des représentants a relancé le débat, au début de cette année, sur un sujet épineux, à savoir celui des terres collectives et le fait que les femmes « Soulaliyates» soient exclues de ces terres.
Le Groupe socialiste à la première Chambre prépare, selon Driss Lachguar, une proposition de loi exigeant que les associations de la société civile et les organisations professionnelles et syndicales appliquent le principe du tiers dans la perspective de la parité et que toute organisation ne respectant pas cette disposition sera jugée illégale par la force de la loi.
Hanane Rihab, membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, a critiqué le fait que malgré l’adoption de la loi relative à l’Autorité pour la parité et la lutte contre la discrimination, les membres de cette Autorité ne sont pas encore nommés. Elle a, en outre, déploré le fait que sa composition, ses fonctions et sa structure prévues par la loi, ne soient pas à la hauteur d’une institution constitutionnelle protégeant les droits  de la femme.
La députée ittihadie a, par ailleurs, souligné que la réforme du Code de la famille et l’Autorité pour la parité et la lutte contre la discrimination ne sont pas les seuls chantiers sur lesquels il faut se pencher aujourd’hui pour que le Maroc soit au  diapason de sa philosophie consistant à consacrer les droits fondamentaux des femmes. Il y a d’autres chantiers nécessitant un débat national sérieux tel que celui de l’égalité en matière d’héritage.

Mourad Tabet

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