Habib El Malki : Inventer de nouvelles formes de solidarité
Gérard Larcher : Nécessité de mettre en place un agenda de coopération pour le développement
Seule une approche globale basée sur la paix, la sécurité et le développement est à même de permettre de relever les défis auxquels fait face le continent africain, a-t-on souligné, vendredi à Paris, lors du quatrième Forum parlementaire France-Maroc. Cette question a été au centre des débats du segment Sénat de ce forum, consacré au partenariat franco-marocain pour la sécurité et le développement en Afrique, et dédié aux enjeux en matière de paix, de sécurité et de développement dans ses dimensions politique, économique, territoriale et humaine. S’exprimant lors d’une conférence de presse, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a appelé à inventer de nouvelles formes de solidarité pour faire face aux défis de sécurité et de stabilité dans le continent africain. Les débats de ce forum ont permis de constater qu’une approche globale de développement peut aider à jeter les bases d’une véritable stratégie tournée vers la consolidation de la sécurité et la stabilité en Afrique, a dit Habib El Malki, affirmant que cette approche doit intégrer les dimensions multiples notamment les changements climatiques et le défi des flux migratoires. Cette approche ne doit pas se limiter uniquement à tout ce qui a trait à l’aspect sécuritaire, mais doit s’attaquer beaucoup plus aux causes profondes qu’aux effets à travers la recherche des bonnes solutions particulièrement aux problèmes climatiques qui secouent l’Afrique, l’une des premières victimes du changement climatique et son incidence sur les flux migratoires, a expliqué Habib El Malki. « Nous sommes tous convaincus qu’en agissant de la sorte, la vague migratoire qui soulève des tensions et des problèmes au sein de l’Europe et entre plusieurs pays européens, pourra être réduite sa juste mesure », a-t-il estimé. Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a souligné, de son côté, le débat “très intéressant” entre les parlementaires des deux pays au sujet de l’appel à un engagement renforcé entre pays africains et ceux de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme en particulier aux côtés des pays du G5 Sahel, ajoutant que la sécurité et la stabilité dans le continent africain passe inéluctablement par le développement. Et la France, l’Union européenne et le Maroc, dans le cadre de leur partenariat, ont « une responsabilité particulière » en la matière, a-t-il dit. Le président du Sénat français a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de mettre en place un agenda de coopération commun pour le développement. « Il est impératif que le Maroc et la France tiennent un programme ambitieux de coopération Nord-Sud et Sud-Sud », a-t-il affirmé, mettant en avant l’importance du rôle dévolu à la coopération décentralisée et aux collectivités territoriales. Pour Abdessamad Kayouh, premier vice-président de la Chambre des conseillers, les idées partagées entre les deux Parlements lors de ce forum, au sujet de la sécurité, du développement et des enjeux communs du Maroc et de la France notamment en matière de lutte contre la migration clandestine et le terrorisme « vont servir d’assise à la prochaine réunion de haut niveau France-Maroc », prévue le 19 décembre à Paris. Les conclusions auxquelles ont abouti les différentes tables rondes ayant ponctué les travaux de cette rencontre seront d’un grand apport au travail des gouvernements des deux pays, a-t-il affirmé.
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