D’éminents économistes ittihadis ont pris part au premier forum lancé par l’USFP mercredi dernier à l’auditorium de la Bibliothèque nationale de Rabat sur « Le développement économique au Maroc : Regards croisés », et ce en présence de l’ancien Premier secrétaire de l’USFP,Abdelouahed Radi, ainsi que des membres du Bureau politique.Il s’agit de Driss Khrouz, Mekki Zouaoui,Abdelali Doumou et Tarik El Malki.
L’intervention de Tarik El Malki, économiste et membre du Bureau politique de l’USFP, a mis l’accent sur la nécessité de réformer le système fiscal pour qu’il devienne « un système juste et équitable ». Selon lui, le nouveau modèle de développement doit également se pencher sur la question de ce système qui doit être revu, car«il n’y a pas de développement durable sans une économie forte, agile et intégrée et il n’y a pas de croissance économique rapide, forte et intégrée sans une politique fiscale équitable », a-t-il mis en valeur, appelant à jeter les bases d’un nouveau système capable d’élargir l’assiette fiscale, d’accroître la compétitivité des entreprises et de renforcer le pouvoir d’achat des ménages. Tarik El Malki a, par ailleurs, critiqué l’absence au niveau du PLF 2020 de la plupart desrecommandations formulées par les 3èmes Assises nationales de la fiscalité tenues en mai dernier à Skhirat. « Bien que les 3èmes Assises aient débouché sur 10 recommandationsimportantes visant à réformer le système fiscal, aucune d’entre elles n’a été introduite dans la loi de Finances 2020 », at-il déploré. Ce membre du Bureau politique de l’USFP a, dans ce cadre, appelé à une réforme fiscale visant à renforcer le pouvoir d’achat des ménages, à mettre en place l’impôt sur la fortune et sur l’héritage et à créer un fonds de cohésion sociale financé par les impôts et appelé à réformer l’impôt sur la valeur ajoutée en en réduisant le taux appliqué aux produits de grande consommation. Il convient de rappeler que le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, avaitsouligné dans des déclarations à la presse faites avant le début de ce forum que «la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) ne se substituera pas aux institutions constitutionnelles, car nous sommes un Etat de droit». D’après lui, cette commission « n’est, en fin de compte, qu’une cellule de réflexion dont l’objectif est de proposer de nouvelles idées à S.M le Roi». Le dirigeant socialiste a également relevé que l’évaluation portera sur « la production de cette commission. Nous ne sommes pas des devins comme ceux qui ont osé prononcer desjugements à l’emporte-pièce à l’encontre des membres de cette commission », dénonçant par là les graves accusations portées par l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, contre elle. Par ailleurs, Mehdi Mezouari avait souligné dans son allocution introductive prononcée en l’occasion que la direction du parti a tenu à ce que les forums socialistes soient des chantiers ouverts et non centralisés pour débattre des grandes questions nationales et proposer son point de vue sur les mutations importantes que connaît le Royaume, soulignant que le but est de proposer des alternatives à propos des différentes problématiques sociales, économiques, politiques et culturelles. Il avait également affirmé que ces forums débattront de six grandes problématiques, à savoir le développement économique, l’exigence de l’édification d’un Etat démocratique, la question sociale, l’intégrité territoriale, leslibertés individuelles et la question culturelle, ajoutant que le prochain forum sera organisé à Fès.
Mourad Tabet
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