Un rapport Maroc-OCDE recommande la création de structures dédiées au sein des administrations
Un rapport du ministère de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, élaboré en coopération avec l’OCDE, a souligné le besoin de valoriser la fonction de communication publique au sein des départements ministériels, par la création de structures dotées de ressources humaines qualifiées et de moyens financiers suffisants.
Portant sur l’analyse du rôle de la communication publique et d’écosystèmes médiatiques dans l’administration publique, le rapport intitulé «Voix citoyenne au Maroc : le rôle de la communication et des médias pour un gouvernement plus ouvert» s’inscrit dans le cadre du projet du même nom financé par l’Allemagne et mis en œuvre en coopération avec l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Ce projet vise à réaliser une analyse de la communication publique et à décortiquer l’interaction et la dynamique entre trois acteurs: administrations, médias et citoyens, pour une meilleure mise en place des principes de transparence, d’intégrité, de participation et de redevabilité.
Intervenant lors d’un atelier de présentation des résultats préliminaires du rapport, mercredi à Rabat, le ministre délégué chargé de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader, a indiqué que le projet «Voix citoyenne» permettra une rénovation de la communication publique comme vecteur de la vulgarisation de l’action publique et de la coordination des politiques de développement engagées.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet «Gouvernement ouvert au Maroc» financé par les Etats-Unis et le projet «Voix citoyenne».
Il s’agit également, a-t-il dit, «d’un grand moment pour repenser le positionnement de la communication publique dans l’administration marocaine», notant que ce projet s’inscrit dans le cadre de l’application des dispositions de la Constitution, notamment les articles 27 et 28, garantissant les libertés d’expression et de presse et mettant l’accent sur le renforcement de la transparence et de la participation citoyenne dans la vie publique.
Mohamed Benabdelkader a rappelé, à cet égard, la loi 13.31 relative au droit d’accès à l’information qui constitue l’un des piliers du Partenariat pour un gouvernement ouvert, auquel le Maroc vient d’adhérer officiellement le 26 avril dernier, après avoir rempli les critères d’éligibilité.
Pour pallier le manque de règles à suivre pour communiquer avec le citoyen, et à l’insuffisance des techniques sur la manière d’interagir avec les médias, le responsable a annoncé l’élaboration d’un guide du «communicant public» devant permettre, à terme, de faciliter la professionnalisation de la fonction «communication». Ce guide, a-t-il ajouté, s’articulera autour de la planification, le suivi et l’évaluation des actions de communication publique, l’amélioration des relations avec les médias ainsi que les principes d’interaction sur les réseaux sociaux.
Le chef de la division des examens de la gouvernance et des partenariats à l’OCDE, Martin Forst, a fait savoir que l’adhésion du Royaume aux recommandations du conseil de l’OCDE sur le gouvernement ouvert renforcera l’intégrité et la redevabilité de l’Etat, saluant dans ce sens le travail accompli avec le réseau des communicants publics constitué des chargés de la communication au niveau des départements ministériels, ayant abouti à l’amélioration des capacités et techniques en la matière.
Cela permet de mieux communiquer sur les programmes de l’Etat et ses actions destinées aux citoyens, a-t-il réitéré, précisant que le guide du communicant public facilitera davantage la diffusion de l’information concernant les différents départements.
La méthodologie du rapport consistait en l’élaboration et le renseignement par les membres du réseau du questionnaire sur l’état des lieux de la communication publique suivi par une série d’entretiens avec des représentants des médias, de la société civile et de certains départements lors d’une mission de revue par les pairs organisée par l’OCDE en mars 2018.
Le questionnaire a porté sur quatre axes : la stratégie relative à la communication au sein du département, la place de la structure de la communication au sein du département, les messages et supports de communication, les relations avec les médias.
L’atelier devra permettre un échange de bonnes pratiques entre le Maroc et des pays membres et partenaires de l’OCDE autour des composantes d’une communication publique axée sur plus de transparence et de participation des parties prenantes. Il informera ainsi sur les travaux du réseau des responsables de communication mis en place par le ministère de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique avec le soutien de l’OCDE en 2017 et comprenant les représentants des départements ministériels.
La rencontre se focalise également sur les synergies entre communication et accès à l’information, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la loi relative au droit de l’accès à l’information adoptée cette année par le Maroc.
Visitors comments ( 0 )