Abdelkrim Benatiq : Les avocats MRE doivent participer à l’élaboration de la décision judiciaire au Maroc
Le 2ème Forum des avocats marocains résidant à l’étranger (MRE) a ouvert ses travaux vendredi à Agadir en présence de près de 87 professionnels venant de 20 pays à la rencontre de leurs confrères exerçant dans le Royaume. Ce conclave est organisé par le ministère délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration en partenariat avec l’Association des barreaux du Maroc, avec l’objectif de consolider les liens entre les avocats marocains d’ici et d’ailleurs, échanger les expériences et tenter de répondre aux questions et défis que pose la profession d’avocat à l’ère de la globalisation.
Durant les deux journées de cette rencontre, plusieurs thématiques ont été à l’ordre du jour, dont également l’accompagnement juridique et judiciaire des MRE en situation de vulnérabilité (personnes âgées, détenus, mineurs non accompagnés), ainsi que les mécanismes de coopération et de coordination entre l’Association des barreaux du Maroc et le réseau des avocats MRE.
Selon le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, cette rencontre, la deuxième du genre après le premier Forum tenu à Rabat en 2016, se veut une opportunité pour «placer cette élite marocaine à l’étranger au cœur des réformes historiques que connaît le Maroc dans le domaine de la justice et pour la réforme du pouvoir judiciaire afin de le hisser au rang de pouvoir indépendant au même titre que les pouvoirs expectatif et législatif».
«Cette réforme ne peut être complète sans la réforme de l’institution de la défense», a en outre indiqué le ministre à l’adresse des avocats exerçant au Maroc, en réaffirmant l’engagement du gouvernement à œuvrer, aux côtés des professionnels, pour réussir ce chantier important et garantir l’indépendance de la défense.
D’après une note de cadrage de l’évènement, la profession d’avocat au Maroc se heurte, à l’ère de la globalisation, à des difficultés et défis liés à la libre circulation du corps de la défense lors de l’exercice de ses activités à l’extérieur du pays, particulièrement en cas de recours à l’arbitrage ou pour fournir consultations et conseils, rédiger des actes juridiques au profit des personnes morales ou physiques.
D’où l’importance de mettre en commun les efforts des avocats marocains exerçant au Maroc et à l’étranger pour discuter des voies et mécanismes à même de faire face aux problèmes qui sont posés au quotidien, notamment en ce qui concerne le régime d’assistance juridique et judiciaire et créer une coordination plus fluide au service des justiciables, ont estimé, dans des déclarations à la MAP, Maîtres Nessrin El Hachlaf Bensaid, avocate à Madrid, et Bouchra Addou-Essabah du Barreau de Dijon en France.
L’une des pistes à approfondir lors du Forum a été de renforcer les mécanismes de coordination et de coopération entre l’Association des barreaux du Maroc, le Réseau des avocats MRE et les institutionnels, aussi bien au Maroc que dans les pays d’accueil, a indiqué, à ce sujet, le ministre délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq qui a qualifié un tel partenariat de «grand acquis» à l’heure de la globalisation.
«Nous espérons, à travers ce Forum, donner lieu à l’avenir à un mécanisme de coordination permanent entre avocats MRE qui se trouvent partout dans le monde, participent à l’élaboration de la décision judiciaire dans leurs pays d’accueil, et sont respectés pour leur réussite, ce qui en fait un acquis important pour le Maroc», a-t-il dit, ajoutant que ces compétences sont en outre une force pour soutenir les causes justes du Royaume, dont la question de l’intégrité territoriale.
Abdelkrim Benatiq a, par ailleurs, souligné que la stratégie de son département consiste à adopter la même démarche avec les autres compétences marocaines à l’étranger dans différents domaines, tels que le monde de l’entreprise, les laboratoires industriels ou pharmaceutiques, la gestion…
Outre le réseau des avocats MRE et l’Association des barreaux du Maroc, le Forum d’Agadir s’est tenu en présence du Secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme, Mohamed Sebbar, du président de l’Association des barreaux d’avocats du Maroc, Me Mohamed Akdim, ainsi que de représentants de différents départements ministériels, organismes et institutions publiques et de la Cour de cassation.
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